Note individuelle
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Il fut accusé d'hérésie en même temps que son frère Jean. Il fut mis en prison par Laurent de MAUGIRON, puis nommé "contrerolleur" de la ville de Vienne aux procès-verbaux des pillages organisés par le baron des ADRETS.
D'après une déposition de Maître QUENTIN, avocat à Vienne, Claude GABET, après avoir fait abattre le toit de la chapelle (Sainte Anne) à Châtonnay, avait emporté chez lui les tuiles pour couvrir sa maison neuve (actuellement JOCTEUR-MONROZIER) et fit enlever l'autel de cette chapelle. Le Sieur FERRON, serviteur de Jacques GABET, avait emporté la cloche (Chatonnay, à la recherche du temps passé, note page 180).
(Source : voir fichier Geneanet association Renaissance38).
Accusé d'hérésie ainsi que son frère Jean, est constitué prisonnier par L. de MAUGIRON, 11 juin 1560; "contrerolleur de la ville", aux procès-verbaux des pillages organisés par des ADRETS, 1562. Il teste, souspçonné de contagion.
(source : Histoire et Généalogie de la Famille du MAUGIRON, par H. de TERREBASSE, lyon, 1905, page 112).
Le 24 avril (1560), entre ses deux expéditions de Valence et de Montélimar, Laurent de MAUGIRON est rentré à Vienne, au reçu d'une lettre du duc de GUISE, et il a fait arrêter l'avocat Jean GABET, dénoncé comme complice de LA RENAUDIE. Le 5 mai, son cousin Claude GABET va le rejoindre aux prisons delphinales, sous la même inculpation.
On attache à cette capture une importance considérable. Les deux accusés sont tenus pour si dangereux que leurs geôliers ne doivent pas les perdre de vue un seul instant. MAUGIRON, bien qu'il les ait placés sous l'autorité du viguier du palais, en est personnellement responsable. Mais le 11 juin, comme il est mandé à la Cour, il se rend à la maison de ville avant son départ. Pour montrer la gravité de sa démarche, il s'est fait accompagner de son frère, Annet de mAUGIRON, et de plusieurs gentilhommes, du vibailli et du procureur du roi et de tous les officiers de justice. Et là, il déclare aux consuls que c'est à eux que la garde des deux prisonniers incombe désormais; à eux aussi que le Roi s'en prendrait, s'ils les laissaient évader.
Les consuls eussent préféré ne point avoir ce surccroît d'embarras; mais il faut obéir, "et parce que lad. charge estoit grandement dangereuse et de poids, veu que le bruit coroit partout que lesd. Gbets seroient par force, de jour ou de nuyct, volés et mis hors de prison par le moyen des sédicieux", ils se décident à solder un guet de quarante hommes qui fera des rondes incessantes, tant à l'intérieur du palais qu'au dehors. Un conseiller au Parlement du Dauphiné vient instruire leur procès le 10 juillet et ils sont finalement transférés à Grenoble le 25. Les consuls en obtiennent alors une décharge, signée de la cour [Arch. de Vienne, GG 31, n° 24 : Extraict des actes de la maison consulaire. (Les dépenses de la ville, en 1560, pour le fait de la religion, se chiffrent à 2982 livres 9 sous et 10 deniers). -- GG 31, n° 19 : Laurent de MAUGIRON remet aux consuls la garde des prisonniers.].
Plus tard, les deux GABET seront remis en liberté, soit que leur participation au complot n'ait pas été formellement établie, soit qu'ils aient bénéficié d l'indulgence qui était dans l'intention du gouvernement après les répressions de la première heure. Quand à Jacques GABET, le juge royal, il n'en est pas question en cette affaire. Peut-être était-il absent: en tout cas, aux yeux des contemporains, sa complicité avec les rebelles ne faisait pas de doute et le secrétaire du chapitre, dans ses notes, dit expressément qu'il avait été de la faction d'Amboise et qu'il "estoit ung des plus malheureux huguenots de toute la France" [Notes de Jacques LE BLANC, secrétaire du chapitre, publiées par CL. CHARVET, Fastes de Vienne, p. 201.].
(source : La réforme et les Guerres de Religion à Vienne, par Pierre CAVARD, Vienne, 1950, pages 42-43).
Cependant le fléau poursuit ses ravages. Le dimanche 27 août au bureau de l'Hôtel-Dieu, plusieurs citoyens viennent dire "que, pour obvyer à la pestilence qui pullule aujourd'huy par noz desmérites, actandu que, comme ilz treuvent par escript tel accident estre advenu en la présente cité, fust faict veu à Jésuchrist et eslevé et mys sus une belle et notable confrérye du Coprs de Nostre Seigneur, en laquelle se myrent tous chiefs et chataliers de maison, sont d'advis, si ainsi par la compaignie et aultres notables de la cité est treuvé bon, de icelle confrérye remectre"......
Parmi ceux qui sont restés, la mort fait chaqu jour des victimes; entre autres l'avocat Claude GABET, frère du juge royal, les deux consuls......
(source : La réforme et les Guerres de Religion à Vienne, par Pierre CAVARD, Vienne, 1950, page 119).
Jean et Claude GABET, incarcérés à Grenoble à la prison de Porte-Traine, sont poursuivis pour crime de lèse-majesté. Le 28 septembre 1560, sur les réquisitions du procureur général, la Cour "après avoir leu tout le procès, ordonne que ung nommé CHATEAUNEUF, gentilhomme de Provence, sera amené à comparoitre... pour estre ouy d'office sur la vérité de certains faictz... En oultre, que aultres diligences seront faictes d'apréhender au corps Antoine CRESET, cellier de Vienne, et qu'il sera conduit aux prisons dudit Porte Troyne, pour illec estre détenu jusques à ce que aultrement soit ordonné. Et seront les fraiz et despens... fournis par ledit Me Claude GABET. Ordonne aussy que les actes et exploitz de la saisie, qui fut faicte par les officiers de Roanne, de la lettre escripte par ledit Claude GABET du lundy 4e mars dernier, et le pacquet saisy à Montargis, dont mention est faicte en l'une des missives recogneues par ledit Claude GABET, ou coppie deuement collationée, seront remys au greffe criminel de céans. Et sera enjoinct au vibailly de Vienne ou son greffier d'envoyer les actes faictz sur la saysie d'aultres lectres envoyées à Me Jehan GABET, dattées du 22e ou 23e apvril, et de la missive recogneue pae ledit Jehan GABET avoir esté par luy escripte. Pour, le tout rapporté et veu, estre passé oultre comme de raison" (Arch. de l'Isère, B 2031, fol 135-136).
Le 24 janvier 1561, Jean GABET, malade, est autorisé à tenir prison dans telle maison bourgeoise que bon lui semblera, "sauf toutefois qu'il porra aller s'esbattre et prendre de l'air pour le recouvrement de sa santé dans le jardin et vergier de la Thésaurerie". Enfin, sans que leur procès ait esté jugé, Claude et Jean GABET, "jà dès ung an détenuz prisonniers" sont libérés le 29 mars 1561 par lettres patentes du Roi. Dès sa libération, Jean Gabet, dont la santé s'était sans doute rétablie, est nommé procureur des Eglises réformées du Dauphiné à Paris et au colloque de Poissy.
(source : La réforme et les Guerres de Religion à Vienne, par Pierre CAVARD, Vienne, 1950, pages 423-424, Additions et corrections p. 43).
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