Note individuelle
: |
Au cours des années révolutionnaires (1790-1800), l'Assemblée nationale donna une nouvelle organisation administrative à la République naissante.
A une division seigneuriale des terres succédait la mise en place de municipalités, de districts (arrondissements) et de départements qui furent
la base de nos circonscriptions administratives contemporaines.
Le département de la Haute-Loire créé en janvier 1790, fut divisé en trois districts : Brioude, Le Puy, chef-lieu de département, et Monistrol.
Quelques années plus tard, Yssingeaux fut définitivement choisi comme sous-préfecture au détriment de cette dernière ville. La mise en place des
communes fut relativement plus complexe, notamment dans la définition des territoires de chacune. Ce n'est qu'au cours des années 1793-1800 que
l'administration départementale réussi à définir une première carte communale, carte qui sera modifiée tout au long des XIXe et XXe siècles.
La base de l'administration communale est la loi du 28 pluviôse an VIII qui précise que «le premier consul nommera les maires et adjoints des
villes de plus de 5 000 habitants [...]. Les préfets nommeront et pourront suspendre les maires et adjoints dans les villes dont la population est
au-dessous de 5 000 habitants ; les préfets nommeront et pourront suspendre de leurs fonctions les membres des conseils municipaux». Au cours des
XIXe et XXe siècles, ce premier texte fut remplacé et modifié au rythme des régimes successifs. Tour à tour, suivant la législation mis en œuvre,
les autorités d'Etat et départementales nommaient les conseils municipaux suivant des propositions de personnalités départementales, ou entérinaient
une élection au suffrage universel direct ou indirect.
Au cours de la Révolution, les registres paroissiaux de l'état civil de Saint-Etienne-Lardeyrol furent signés successivement par Jean-Pierre
VILLEVIEILLE et Pierre-Antoine CHABRIER qui paraphèrent comme «maire» de la municipalité. Ils se succédèrent deux fois sur une courte période, avant
que soit nommé le 21 prairial an VIII (10 juin 1800), et suivant les nouvelles lois napoléoniennes, le premier «vrai» maire de la commune en la
personne d'André PESTRE, propriétaire de Céaux. Ce dernier accepta dans un premier temps, puis démissionna de son poste. En thermidor an VIII
(juillet 1800), André OBRIER, lui aussi propriétaire de Céaux, le remplaça. Il resta à la tête de la commune jusqu'en 1808, année où Georges-François-Alexis
La ROCHENÉGLY-CHAMBLAS fut nommé.
La famille La ROCHENÉGLY avait acquis au XIIIe siècle et par alliance le château de Chamblas qu'elle allait conserver près de cinq siècles.
Georges-François-Alexis, ancien Capitaine au Régiment de la Couronne, décoré de l'Ordre de Saint-Louis, était le dernier descendant de cette grande
lignée. Sa seule héritière, Eugénie-Théodora, resta tristement célèbre dans l'histoire de la commune, puisqu'après avoir épousé Louis-Joseph Marie
Vilhardin de Marcellange, elle fut accusée avec sa mère d'avoir fomenter son assassinat, le 1er septembre 1840. Ce «crime de Chamblas» resta célèbre
dans les annales judiciaires de l'époque pour n'avoir pas pu être élucidé pleinement.
M. de La ROCHENÉGLY tint près de 28 ans les rênes de la municipalité. La seule «ombre» à ce long mandat est sa non réélection en 1815. Cette année là,
l'Empereur promulguait un décret qui autorisait les habitants d'une commune ayant droit de voter dans les assemblées primaires à élire directement les
maires et adjoints. A l'issue du scrutin communal, lui et son adjoint étaient remplacés respectivement par Jean-André VILLEVIEILLE et Jean-Jacques DESHORS.
L'interpréta-t'il comme un désaveu de son action municipale? Nul ne le sait. Il retrouva son siège de maire lors du renouvellement de 1816, mais cet
intermède lui aura laissé quelques mauvais souvenirs. Ainsi, cette période de doute associée à une surcharge de travail lui fit demander sa démission
au préfet. Le 10 janvier 1817, il lui écrivait ainsi, «mon âge et mes affaires ne me le permettant plus, je prie, monsieur, de vouloir bien y en nommer
un autre à ma place». Dans sa réponse, le préfet accepta sa proposition tout en précisant que «si quelques motifs de mécontentement avoient par hasard
provoqués cette détermination, j'aime a croire qu'avec votre loyauté et votre franchise ordinaire vous me les ferez connaître, et il me sera aussi facile
qu'agréable de les détruire, désirant conserver un maire tel que vous, qui depuis si longtemps rend du service aussi essentiel à des administrés et à
l'administration». Certainement pris de remords, il revint sur sa décision et resta en place jusqu'en 1836, année de sa mort.
(Source : http://st.etienne-lardeyrol.pagesperso-orange.fr).
Maire de Saint-Etienne-Lardeyrol de 1808 à 1815, puis de 1816 à 1836.
(Source : http://shenandoahdavis.canalblog.com/archives/2018/04/15/36321858.html).
|