Note individuelle
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Le préfet Paul GIROT de LANGLADE, qui, soupçonné de propos racistes, a été suspendu à la mi-août de ses fonctions, a été "mis à la retraite d'office", selon le communiqué du conseil des ministres diffusé mercredi 9 septembre. Le haut fonctionnaire est visé par une enquête judiciaire pour "injures publiques à caractère racial", après la plainte d'une employée de sécurité de l'aéroport parisien d'Orly. A la mi-août, excédé par un contrôle, il aurait, selon une source judiciaire, déclaré : "On se croirait en Afrique", "il n'y a que des Noirs ici".
Aussitôt, le ministre de l'intérieur, Brice HORTEFEUX, avait annoncé la suspension du préfet de sa fonction de coordonnateur local pour la Réunion des Etats généraux de l'outre-mer. "Je m'y attendais un peu, ils l'ont fait", a réagi le préfet, au micro de RTL. "Moi je continue sur ma lancée, on va attaquer. On va attaquer le ministre. Il aurait pu au moins me prévenir, me convoquer, il y a des conseils de discipline qui sont prévus pour ça, je ne suis pas passé devant, tout ça ne tient pas la route".
"(C'est) injuste et sans fondement, non, je ne lâcherai pas. On n'est plus dans une démocratie, on est dans une dictature, et je n'accepte pas cette affaire-là, je m'attendais à ce qu'au moins, ils me fassent passer devant un conseil de discipline, ils n'ont même pas eu ce courage-là. "Même ça, ça m'est refusé, je ne suis plus ni triste ni en colère, mais je suis déterminé, j'irai jusqu'au bout".
Paul GIROT de LANGLADE, 63 ans, préfet hors cadre depuis septembre 2007, était déjà sorti, par voie de presse, du devoir de réserve respecté scrupuleusement par la préfectorale. "Cette 'affaire', qui n'était à l'origine qu'un banal incident, a été orchestrée par l'actuel ministre de l'Intérieur, probablement pour faire oublier son passage au ministère de l'intégration où il a mené une politique plus sévère que dans le passé et pour se refaire à bon compte une virginité de parfait antiraciste", avait-il déclaré dans un entretien au Parisien du 27 août. La semaine dernière, le ministère de l'Intérieur avait réagi en lançant une procédure disciplinaire à l'encontre du préfet.
(Le Monde.fr | 09.09.2009).
AFFAIRE GIROT de LANGLADE :
02 juillet 2010 : Condamné pour avoir dit en connaisseur "On se croirait en Afrique ici"
10 septembre 2009 : Liberté d'expression démocratique, Brice HORTEFEUX s'exprime lui aussi: "Je ne suis pas raciste".
09 septembre 2009 : Liberté d'expression démocratique, le Préfet est mis à la retraite d'office pour ses "coups de gueule" (cf "coups de gueule" de Georges FRÊCHE).
27 août 2009 : "Je ne suis pas raciste" ; c'est un coup politique monté par Brice HORTEFEUX.
Paul GIROT de LANGLADE livre sa version du différend survenu à l'aéroport d'Orly, le matin du 31 juillet.
Taxé de racisme, visé par une enquête préliminaire et suspendu de ses fonctions à titre conservatoire, le préfet hors-cadre Paul GIROT de LANGLADE entend manifestement vendre chèrement sa peau. Jusqu'alors silencieux, le haut fonctionnaire a dévoilé jeudi sa version du différend qui l'a opposé, le 31 juillet, à plusieurs employés de la société Securitas. Désormais défendu par Me Gilbert COLLARD, il nie mordicus avoir proféré des injures racistes et se dit victime d'une «cabale». Dans un entretien au Parisien, il accuse même nommément Brice HORTEFEUX d'avoir «orchestré» l'événement «pour faire oublier son passage au ministère de l'Intégration».
Pour le moins musclée, cette ligne de défense repose sur la parole du préfet, qui conteste avoir tenu les propos évoqués par trois agents de Securitas présents ce matin-là à l'aéroport d'Orly.
«On se croirait en Afrique ici»
Dans leurs plaintes, déposées les 4, 11 et 12 août, ceux-ci accusent Paul GIROT de LANGLADE d'avoir successivement lâché, alors qu'il passait au portique de sécurité : «On se croirait en Afrique ici», «Il n'y a que des Noirs ici» et «Il n'y a que des Noirs qui montent au créneau». Aux policiers qui les ont entendus, les plaignants ont de surcroît accusé le fonctionnaire d'avoir jeté des effets personnels sur l'un d'eux - ce que le visionnage d'une bande de vidéosurveillance n'a pas confirmé.
Entendu lundi par les policiers de la brigade de répression de la délinquance (BRDP) contre les personnes, l'ancien coordonnateur des états généraux de l'Outre-Mer pour la Réunion affirme, lui, être tombé sur un groupe d'agents «particulièrement agressifs». «Arrivant tout juste de la Réunion et devant prendre une correspondance pour Clermont-Ferrand, je me suis présenté au portique de sécurité vers 7 heures, accompagné par une hôtesse d'Air France, raconte Paul GIROT de LANGLADE. Rapidement, un attroupement s'est formé parce que mon appareil photo avait fait sonner le portique. C'est alors que j'ai dit aux agents de sécurité, pour les inciter à se dépêcher : “Avec une gestion pareille, on se croirait en Afrique.”»
Selon le préfet, l'incident aurait été «monté en épingle» par le ministère de l'Intérieur, où deux réunions se seraient successivement tenues à ce propos les 4 et 7 août. «J'ai été lâché sans avoir été entendu, puisque j'ai pris connaissance de l'affaire le 13 août, alors que l'arrêté me suspendant de mes fonctions avait été signé six jours plus tôt», affirme M. GIROT de LANGLADE.
Passablement agacé par cette sortie, le ministère de l'Intérieur s'est refusé jeudi à tout commentaire, laissant simplement entendre que des sanctions pourraient prochainement être prises contre le fonctionnaire. En 2007 déjà, le préfet avait été poursuivi pour des propos visant les gens du voyage - avant d'être blanchi en appel.
Affichant la plus grande prudence, le parquet de Créteil, chargé de l'affaire, attend pour sa part le retour de l'enquête pour engager d'éventuelles poursuites. «Avant cela, il nous faut établir que les propos allégués ont bien été tenus, puis vérifier s'ils constituent une infraction», temporise un magistrat.
(lefigaro.fr Cyrille Louis 28/08/2009 - Accusé de racisme, le préfet dénonce une «cabale»).
Paul GIROT de LANGLADE, suspendu de ses fonctions pour injures racistes, accuse le ministre de l'Intérieur d'avoir orchestré une cabale pour se refaire une image. Et reconnait au passage une partie de ses propos.
«Me traiter de raciste est une insulte pour moi et ma famille, je veux être réhabilité et je vais me battre pour ça». Paul GIROT de LANGLADE, le préfet suspendu le 7 août pour avoir insulté une employée de sécurité à l'aéroport d'Orly, se défend de tout propos raciste. Et se dit désormais victime d'une affaire orchestrée par le ministre de l'Intérieur, Brice HORTEFEUX. «Je suis victime d'une cabale et je tiens à la dénoncer», affirme le préfet dans un entretien publié jeudi par Le Parisien.
Cette affaire, qu'il qualifie à l'origine de «banal incident», aurait été montée par l'actuel ministre de l'Intérieur, «probablement pour faire oublier son passage au ministère de l'Intégration où il a mené une politique plus sévère que dans le passé et pour se refaire à bon compte une virginité de parfait antiraciste», explique ainsi le préfet.
Des plaintes «téléguidées»
Pour étayer ses accusations, Paul GIROT de LANGLADE avance que la première agente de sécurité a avoir déposé plainte a été «convoquée» au commissariat, et ne s'y est pas rendue spontanément, comme certains médias l'avaient relayé. Les deux autres plaintes d'agents, déposées les 11 et 12 août, ont également été «téléguidées», assure-t-il. «Je m'étonne aussi de la rapidité avec laquelle les témoins ont été entendus», ajoute-t-il.
Revenant sur l'épisode du 31 juillet à l'aéroport d'Orly, il reconnait avoir prononcé la phrase : «avec une gestion pareille, on se croirait en Afrique». Mais d'expliquer qu'il aurait aussi pu dire «on se croirait en Asie ou en Amérique» si le contrôle s'était déroulé correctement. En effet, il dit avoir été «bousculé» au passage du contrôle de sécurité. «Les agents ont été agressifs d'entrée de jeu». Le préfet a réitéré sa défense sur Europe 1 jeudi : «Je ne vois pas ce qu'il y a de raciste dans le fait de parler de l'Afrique. Il n'y avait aucune ambiguïté», a-t-il assuré.
Selon la plainte déposée du 4 août, le préfet aurait pourtant déclaré «On est où là, on se croirait en Afrique», sans mettre en cause le fonctionnement de la sécurité, puis «De toute façon il n'y a que des Noirs ici».
Dans une précédente version de l'incident, le préfet avait nié tous les propos rapportés, assurant qu'il avait simplement dit au départ : «dépêchez-vous», de façon agressive.
Le film de la scène «conforte ma version»
Le préfet nie par ailleurs les gestes que lui prêtent aujourd'hui les trois plaignants. L'une des employées de la société Securitas affirme en effet que le préfet aurait également jeté des objets dans sa direction : «Je n'ai rien jeté vers qui que ce soit et je n'ai rien dit sur la couleur de peau des agents». «La scène a été filmée par les caméras. Ce film conforte ma version», ajoute-il, sans préciser qui se trouve actuellement en possession de ces images.
«Il n'y a jamais eu le moindre coup monté. Le ministre n'a pas d'influence sur les dialogues qui peuvent se tenir dans les aéroports», répond l'entourage du ministre de l'Intérieur. «Si l'enquête démontre qu'il n'a pas commis les faits pour lesquels il est poursuivi, il sera réintégré sans le moindre problème».
(Le préfet accusé de racisme s'en prend à Brice Hortefeux Flore Galaud (lefigaro.fr) 28/08/2009).
Paul GIROT de LANGLADE est visé par une enquête judiciaire pour "injures publiques à caractère racial", après la plainte d'une employée de sécurité de l'aéroport parisien d'Orly.
Soupçonné de propos racistes, le préfet Paul GIROT de LANGLADE a été mis mercredi matin "à la retraite d'office". La décision a été prise en conseil des ministres. Le fonctionnaire coordonnateur local pour La Réunion des états généraux de l'outre-mer avait d'abord été suspendu à la mi-août de ses fonctions après la plainte d'une employée de sécurité de l'aéroport parisien d'Orly. Excédé par un contrôle, il aurait, selon une source judiciaire, déclaré : "On se croirait en Afrique. (...) Il n'y a que des Noirs ici." Il est visé par une enquête judiciaire pour "injures publiques à caractère racial".
Paul GIROT de LANGLADE affirme pourtant : "Je n'ai rien dit sur la couleur de peau des agents. J'ai simplement déclaré : Avec une gestion pareille, on se croirait en Afrique ! La scène a été filmée par les caméras. Ce film conforte ma version." L'homme de 63 ans dénonce dans la décision de l'exécutif "un fait du prince" qui rapproche le régime d'une "dictature". "On a l'impression que les préfets sont les valets de la République. Le plus petit gardien de la paix a le droit à une audience disciplinaire, contrairement au préfet", ajoute son avocat Me Gilbert COLLARD, qui entend saisir le tribunal administratif et porter l'affaire devant la Cour européenne.
Fin août, Paul GIROT de LANGLADE, préfet hors cadre depuis septembre 2007, est sorti du devoir de réserve, par voie de presse, et s'en est pris à Brice HORTEFEUX. "Cette affaire, qui n'était à l'origine qu'un banal incident, a été orchestrée par l'actuel ministre de l'Intérieur, probablement pour faire oublier son passage au ministère de l'Intégration, où il a mené une politique plus sévère que dans le passé, et pour se refaire à bon compte une virginité de parfait antiraciste", a-t-il déclaré. Des propos qu'il revendique encore aujourd'hui et auxquels Brice HORTEFEUX a répondu par le mépris. "No comment, pauvre homme !", a lâché le ministre de l'Intérieur...
(Publié le 09/09/2009 à 13:18 - Le Point.fr ACCUSÉ DE "PROPOS RACISTES" Le préfet Girot de Langlade "mis à la retraite d'office").
PARIS - Les Verts et des responsables socialistes dénoncent comme racistes des propos prêtés au ministre français de l'Intérieur et diffusés sur le site internet du Monde dans une vidéo. Les Verts et des responsables socialistes dénoncent comme racistes des propos prêtés au ministre de l'Intérieur Brice HORTEFEUX lors du campus d'été des Jeunes UMP, le week-end dernier à Seignosse (Landes), et diffusés sur le site internet du Monde dans une vidéo. (Reuters/Olivier Pon)
Le ministre estime pour sa part qu'il s'agit d'une "vaine et ridicule tentative de polémique".
Les faits se sont déroulés le 5 septembre sur le campus d'été des Jeunes UMP, à Seignosse (Landes), alors qu'on présentait à Brice HORTEFEUX un jeune militant d'origine maghrébine et membre d'une délégation de l'Auvergne.
Dans la séquence diffusée, le ministre dit à la fin d'un échange, aux côtés de Jean-François COPÉ, président du groupe UMP de l'Assemblée nationale : "Il ne correspond pas du tout au prototype. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes."
Interrogé par le quotidien, le militant UMP présent sur cette vidéo défend le ministre : "Ça a été entièrement sorti du contexte (...). C'est honteux. Je suis Arabe mais il m'a tout à fait respecté (...). Je ne considère pas que c'est un dérapage".
Dans son communiqué, Brice HORTEFEUX affirme que "pas un seul mot ne fait référence à une origine ethnique supposée" du jeune militant.
"Alors qu'il prenait une photo à la demande d'un jeune militant, des commentaires du public ont porté sur les caractéristiques supposées des habitants de l'Auvergne, région d'origine de Brice HORTEFEUX ", précise le texte.
La diffusion de cette séquence intervient après la "mise à la retraite d'office" du préfet Paul GIROT de LANGLADE par le conseil des ministres.
"DUPONT-LAJOIE"
Le haut fonctionnaire, soupçonné d'avoir prononcé des propos racistes, à la mi-août, lors d'un contrôle dans un aéroport parisien, a accusé Brice HORTEFEUX d'avoir monté une cabale contre lui pour faire oublier son passage au ministère de l'Immigration.
Dans un communiqué, Faouzi LAMDAOUI, membre du Conseil national du PS, condamne "avec la plus grande fermeté les propos scandaleux et discriminatoires de Brice HORTEFEUX."
Il demande à Nicolas SARKOZY de prononcer à l'encontre du ministre "les même sanctions que pour l'ex-préfet Paul GIROT de LANGLADE".
Pour les Jeunes socialistes, cette déclaration a "le bruit et l'odeur du racisme" et le ministre doit "remettre sa démission".
"Il ne s'agit rien de moins que du racisme banal, bête et méchant à la Dupont-Lajoie", renchérit la porte-parole des Verts Djamila SONZOGNI dans un communiqué. "On sait dorénavant ce que M. HORTEFEUX a dans le ventre et ça ne sent pas bon", ajoute-t-elle.
Gilbert ROGER, maire socialiste de Bondy (Seine-Saint-Denis), juge les propos rapportés "révoltants et scandaleux".
"Le ministre de l'Intérieur est tellement déconnecté de la réalité qu'il s'étonne même que la diversité puisse être présente au sein de son propre parti", écrit-il. "On comprend mieux la récente ouverture de l'UMP en direction de la droite extrême".
Brice HORTEFEUX, alors ministre du Travail, avait déclaré en janvier dernier que la nationalité française de la secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la Ville, Fadela AMARA, n'était pas "forcément" évidente.
La secrétaire d'Etat avait assuré qu'elle n'en voulait pas à Brice HORTEFEUX, la remarque étant une référence à leurs origines auvergnates communes.
(Brice Hortefeux se défend de propos racistes Par Reuters, publié le 10/09/2009).
Le haut fonctionnaire avait été inculpé pour injures à caractère racial.
Paul GIROT de LANGLADE a été condamné ce vendredi à 1 500 euros d'amende pour injures racistes par le tribunal correctionnel de Créteil.
"On se croirait en Afrique, ici !", avait lâché en juillet 2009 l'ancien préfet de Savoie lors d'un contrôle qui s'éternisait à l'aéroport d'Orly. Cette sortie lui a valu une mise à la retraite d'office, ainsi que la plainte de trois agents de sécurité, avec le soutien de la Licra, SOS Racisme et le Mrap.
Ces propos "procèdent d'un amalgame selon lequel toutes les personnes du continent africain partagent le même défaut de l'incompétence et de la désorganisation", a expliqué le juge Philippe MICHEL, en rendant public le jugement.
Le préfet GIROT de LANGLADE avait récusé ces accusations tout au long du procès "Cela a été le bordel le plus complet [...] si le contrôle avait été rigoureux, j'aurais pu aussi bien dire on se croirait en Asie ou en Amérique" déclarait-il. Et d'accuser le Ministre de l'intérieur Brice HORTEFEUX d'avoir "orchestré" l'affaire "pour se refaire à bon compte une virginité de parfait antiraciste".
Ni le préfet, ni son avocat n'était présents lors du jugement. "Jusqu'au bout il n'assume pas, il est dans le déni", affirme l'avocat des plaignants.
(L'ex-préfet Girot de Langlade condamné à 1 500 euros d'amende Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 02/07/2010).
L'ancien préfet Paul GIROT de LANGLADE a été condamné vendredi 2 juillet à 1 500 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Créteil pour injures racistes, lors d'un contrôle à l'aéroport d'Orly. Peu après le jugement, l'ancien préfet, mis à la retraite d'office par Brice HORTEFEUX, a annoncé qu'il allait faire appel de la décision.
Les faits remontent au 31 juillet 2009 alors que M. GIROT de LANGLADE était le préfet chargé des états généraux de l'Outre-Mer. Il s'était énervé quand deux agents de sécurité lui avaient demandé de vider ses poches, l'alarme ayant retenti à son passage sous un portique de sécurité. "On se croirait en Afrique !", "il n'y a que des Noirs ici !" s'était-il exclamé à l'encontre de l'une des employées chargée de la sécurité. Après le dépôt d'une plainte de la jeune femme, le 4 août, le parquet de Créteil (Val-de-Marne) avait ouvert une enquête pour "injures publiques à caractère racial", confiée à la brigade de la répression de la délinquance contre la personne.
Mercredi, à l'audience, M. GIROT de LANGLADE avait récusé tout racisme. "J'ai simplement voulu dire que c'était le bordel (...) Si le contrôle avait été rigoureux, j'aurais pu dire : 'on se croirait à Singapour ou aux Etats-Unis'", avait-il déclaré. "Je leur ai dit 'dépêchez vous' sur un ton qui est le mien, a admis l'ancien préfet, acculé par le récit des employés de sécurité très remontés. Que voulez-vous, j'ai l'habitude de donner des ordres. (…) Je suis peut-être un peu grande gueule mais je ne suis pas raciste", s'était-il défendu.
Selon le tribunal de Créteil, ces propos "procèdent d'un amalgame selon lequel toutes les personnes du continent africain partagent le même défaut de l'incompétence et de la désorganisation", a expliqué le juge Philippe MICHEL, en rendant public le jugement. Ni le préfet ni son avocat, Gilbert COLLARD, n'étaient présents à l'annonce du jugement.
Le juge n'a pas suivi les réquisitions du parquet. Le procureur Bernard THOUVENOT avait requis 5 000 euros d'amende à l'encontre de M. GIROT de LANGLADE, mardi 29 juin parce que "le prévenu n'est pas M. Bidochon" et qu'"on peut attendre d'un haut fonctionnaire qu'il maîtrise ses émotions et mesure ses propos". "La loi ne sanctionne aucune opinion mais elle sanctionne son expression lorsqu'elle est injurieuse", a rappelé le magistrat.
Dès sa mise à la retraite d'office par le ministre de l'intérieur, Brice HORTEFEUX, M. GIROT de LANGLADE s'en était pris à ce dernier. "'On n'est plus dans une démocratie, on est dans une dictature, et je n'accepte pas cette affaire-là, je m'attendais à ce qu'au moins, ils me fassent passer devant un conseil de discipline, ils n'ont même pas eu ce courage-là. Cette 'affaire', qui n'était à l'origine qu'un banal incident, a été orchestrée par l'actuel ministre de l'Intérieur, probablement pour faire oublier son passage au ministère de l'Intégration, où il a mené une politique plus sévère que dans le passé et pour se refaire à bon compte une virginité de parfait antiraciste", avait-il déclaré dans un entretien au Parisien du 27 août.
(Le Monde.fr | 02.07.2010).
(Source : http://denistouret.fr/constit/affaire_Girot-de-Langlade.html).
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