Fiches individuelles


STELL Suzanne
Naissance : 4 mai 1903 à Pantin 93
(Source : voir fichier Fichier Geneanet d'Yves Dreux).
Décès : 1963
(Source : https://man8rove.com/fr/blason/1unb7u1-lestapis).

Union : LESTAPIS (de ) Bernard Marie Anne Victor Henri ( 1896 - 1978 )
Mariage : 4 février 1955 à Casablanca
(Source : voir fichier Fichier Geneanet d'Yves Dreux).




STERN Edouard
Banquier

Naissance : 18 octobre 1954 à Neuilly-sur-Seine 92
(Source : voir fichier Geneanet fraternelle.org).
Décès : 28 février 2005 à Genève
(Source : voir fichier Geneanet fraternelle.org).
Inhumation : à Genève cimetière israélite de Veyrier

Union : DAVID-WEILL Béatrice ( 1957 - ? )
Mariage : décembre 1983
(Source : voir fichier Geneanet fraternelle.org).
Enfants : STERN Mathilde ( 1986 - ? )
STERN Louis ( 1988 - ? )
STERN Henri ( 1990 - ? )
Note individuelle : Ses parents étaient Antoine Jean Elie STERN, descendant d'une lignée de banquiers fondée au XIXe siècle à Francfort, et Christiane LAROCHE, ex-épouse de Jean-Claude SERVAN-SCHREIBER. Il est l'arrière-petit-fils d'Edgard STERN.
Diplômé de l'ESSEC, il se lance à 22 ans dans les affaires. Il s'initie aux métiers de la finance en entrant, avant même la fin de ses études à l'ESSEC, dans la firme familiale.
En 1979, plusieurs membres de sa famille viennent lui demander de prendre le contrôle de la banque familiale qui, dirigée par son père, est proche de la faillite. Edouard STERN et son père ne s'adresseront plus la parole pendant près de quinze ans, mais se réconcilieront peu avant la mort d'Antoine STERN.
Il sera d'abord administrateur de la banque familiale, puis dirigeant de celle-ci avant de la revendre.
Il devient, en 1992, associé-gérant de la banque Lazard dont il devient l'un des banquiers stars. Il réalise plusieurs grandes opérations financières qui lui permettent de réaliser de fortes plus-values. Il quitte Lazard en 1997 pour se consacrer à la gestion d'un fonds d'investissement : Investment Real Returns.
Au cours de la décennie 1980, il redresse la banque Stern, développe son activité dans la finance de marchés et les fusions-acquisitions. Il multiplie les raids : tentative sur la Compagnie générale des eaux pour le compte de Saint-Gobain, appui à Claude BÉBÉAR pour prendre le contrôle de la Compagnie du Midi.
En 1985, il revend la banque à des investisseurs libanais. Cet événement sera le point de départ de sa réputation de financier hors pair, que l'on résume parfois en disant qu'il est le seul homme qui soit parvenu à vendre la même banque deux fois. Derrière cette formule lapidaire se cache une clause du contrat de cession de 1985, qui lui permet de conserver la propriété de son patronyme. Aussitôt la transaction bouclée, il recrée une nouvelle structure, au nom voisin de l'ancienne, à l'activité similaire et à laquelle il amène beaucoup de ses anciens clients. Il vend cette seconde affaire en 1988, à la Société de banque suisse (absorbée elle-même depuis dans l'ensemble UBS) pour un prix estimé à 1,75 milliard de francs français. C'est alors que la fortune familiale des STERN atteint le 38e rang du classement national.
Beaucoup des opérations qu'il mène durant cette période sont des attaques comme on commence à les pratiquer à cette époque. Ce type d'opérations dites « hostiles » sont devenues courantes, mais ne l'étaient pas à l'époque, dans une France où beaucoup d'entreprises du secteur financier étaient nationalisées.
Dans ce contexte, Édouard STERN a d'abord suscité le scandale et l'effroi, puis l'admiration, du monde financier hexagonal. Il a contribué à y introduire des pratiques qui lui ont permis de se hisser au niveau du marché mondial, mais l'ont aussi rendu plus dur et implacable. « Il faisait des vagues à Paris en lançant des raids sur des sociétés, brisant les règles implicites du capitalisme cosy à la française ». Ce faisant, il a suscité des rancunes. Son passage à la banque Lazard au début des années 1990, probablement à l'origine du départ de cette institution de Jean-Marie MESSIER, ne fut pas un succès.
Claude Pierre-BROSSOLETTE, puis Jean PEYRELEVADE et Philippe JAFFRÉ, feront partie des quelques grandes personnalités du monde des affaires qui seront d'abord les mentors d'Édouard STERN, puis ses proches collaborateurs, et resteront en relations régulières avec lui jusqu'à la fin.
D'autres personnalités, comme Alain MINC ou Lindsay OWEN-JONES, sans avoir été des collaborateurs directs, entrent dans la catégorie des mentors et des relations proches nouées en cette époque d'ascension, brutalement terminée par son assassinat.
Le 28 février 2005, Édouard STERN est tué à son domicile genevois de quatre balles, dont deux à la tête. Le corps a été retrouvé le lendemain par le personnel de maison, étendu sur son lit et revêtu d'une combinaison en latex du type de celles utilisées par les amateurs de jeux érotiques sadomasochistes. L'enquête menée par le juge d'instruction cantonal genevois Michel-Alexandre GRABER a immédiatement tourné son attention vers sa maîtresse, Cécile BROSSARD, qui a avoué quelques jours plus tard être l'auteur des coups de feu. Son procès s'est déroulé du 10 au 18 juin 2009 devant la cour d'assises de Genève. Elle a été reconnue coupable de meurtre, condamnée à 8 ans et demi de prison et remise en liberté en novembre 2010.
L'éclairage porté par les médias sur le personnage d'Édouard STERN depuis le début de l'affaire a provoqué des controverses à plusieurs reprises.
Certains, notamment les parents et les amis de STERN, ont tendance à reprocher aux médias de manquer de respect à sa mémoire et de le représenter comme s'il était le coupable et non la victime. Plus récemment, le livre de deux journalistes suisses, Valérie DUBY et Alain JOURDAN, a suscité de vives critiques, et a presque été interdit à la parution. Après une première décision allant dans ce sens, les tribunaux genevois ont finalement rejeté la plainte et le livre a pu paraître en septembre 2006.
De l'aveu même de son réalisateur, le scénario de Boarding Gate d'Olivier ASSAYAS est inspiré du meurtre d'Édouard STERN.
Le film Une histoire d'amour d'Hélène FILLIÈRES, avec Benoît POELVOORDE dans le rôle du banquier, s'inspire directement de la vie d'Édouard STERN.
Trois romans ont été inspirés par le meurtre d'Édouard STERN : Latex de Laurent SWEIZER, Sévère de Régis JAUFFRET et Comme une Sterne en plein vol de Julien HOMMAGE, chacun adoptant une stratégie et un regard différents pour traiter sous l'angle de la fiction une affaire dont les protagonistes ou les proches restent vivants et potentiellement susceptibles de lancer des poursuites juridiques. Laurent SWEIZER donne à ses personnages des noms différents, la victime milliardaire est baptisée KIDMAN. Sévère raconte l'histoire en adoptant pour narratrice la meurtrière. L'écrivain Régis JAUFFRET a couvert le procès de Cécile BROSSARD pour Le Nouvel Observateur et l'article correspondant est paru au mois de juin 2009 dans l'hebdomadaire. Dans Comme une Sterne en plein vol, Julien HOMMAGE raconte l'histoire sous l'angle de l'écho passionnel qu'elle soulève chez deux protagonistes narrateurs qui tentent de revivre la scène du meurtre. Ce roman est publié sous forme de feuilleton sur les pages littéraires du Nouvel Observateur.
(Source : voir fichier Geneanet fraternelle.org).





STERN Henri
Naissance : 1990
(Source : voir fichier Geneanet fraternelle.org).

Père : STERN Edouard ( 1954 - 2005 )
Mère : DAVID-WEILL Béatrice ( 1957 - ? )

STERN Henri
STERN Edouard
 
 
DAVID-WEILL Béatrice
DAVID-WEILL Michel
LEHIDEUX Hélène




STERN Louis
Licence de Sciences economiques

Naissance : 1988
(Source : voir fichier Geneanet fraternelle.org).

Père : STERN Edouard ( 1954 - 2005 )
Mère : DAVID-WEILL Béatrice ( 1957 - ? )

STERN Louis
STERN Edouard
 
 
DAVID-WEILL Béatrice
DAVID-WEILL Michel
LEHIDEUX Hélène




STERN Lucie Ernesta Henriette
Naissance : 20 octobre 1882 à Paris (8ème) 75
(Source : MémorialGenWeb).
Décès : 25 janvier 1944 à Auschwitz-Birkenau
La mention "Morte en déportation" est apposée sur son acte de décès par arrêté du ministre des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (J.O.R.F. n° 216 du 17/09/1993, page 13029).

Union : GIROT de LANGLADE Pierre ( 1869 - 1931 )
Mariage : 9 avril 1904 à Paris 75
(Source : voir fichier Geneanet de Jean Colin de Verdière). Ou le 11 selon les sources..
Enfant : GIROT de LANGLADE Louis ( 1905 - 1982 )
Note individuelle : Fille de Louis STERN (1840-1900), banquier, dirigeant associé de la banque A.J. Stern & Cie, et d'Ernesta HIERSCHEL de MINERBI (1854-1926).
Alors que la marquise de CHASSELOUP-LAUBAT (1879-1964) bénéficia d'une exemption d'étoile, sa sœur, la baronne Lucie GIROT de LANGLADE ne l'obtiendra pas, malgré la lettre de demande du maréchal PÉTAIN, qui, avant guerre, comptait parmi les intimes de la famille.
Au château de Cuts, dans l'Oise, il participait aux chasses et fréquentait le domicile parisien de la famille, 10 rue Léonard-de-Vinci.
Lorsque le 16 mai 1940, PÉTAIN, ambassadeur de France en Espagne, rentre à Paris à la demande du président du conseil Paul REYNAUD, il voyage dans le même train que Mme de LANGLADE, qui se trouvait alors à Biarritz. PÉTAIN sera même le témoin de mariage de Yolande de CHASSELOUP-LAUBAT, fille de la marquise, mariée le 8 juin 1927 à Fernand de SEROUX.
Lucie Ernesta Henriette STERN, née à Paris le 20 octobre 1882, s'était convertie au catholicisme en 1911, sept ans après son mariage, le 9 avril 1904, avec le baron Louis Charles Pierre GIROT de LANGLADE (1869-1931), dont elle aura un fils, Louis, en 1905.
Présidente de la Croix-Rouge de l'Oise, membre de plusieurs œuvres sociales, elle monta même un dispensaire. Mme GIROT de LANGLADE était une habituée des salons de la préfecture, et se croyait à l'abri du danger, même si le château familial avait brûlé pendant la guerre de 1914.
Le 3 janvier 1944, à l'heure du repas, des allemands se présentent au château. On lui demande de rassembler des affaires. A bord d'un camion bâché, elle est dirigée sur Noyon.
"Elle n'avait pas conscience de ce qui se passait et elle pensait qu'il s'agissait d'une simple vérification d'identité" estime son petit-fils, Bernard de LANGLADE.
Le 4 janvier, elle passe la nuit à Royallieu avant d'être transférée à Drancy, le lendemain. Le reçu administratif du camp, signé du chef de la police, porte le matricule 10757 et la baronne déposera la somme de 4.025 F. GIROT au lieu de LANGLADE. Malgré les réclamations de sa famille pendant la quinzaine de jours qui sépareront son arrestation de sa déportation, la baronne ne sera pas libérée. Sa famille estime que ce refus est lié à une confusion de nom. Enregistrée sous le simple patronyme LANGLADE, les démarches concernaient une dame…GIROT.
Arrêtée à son domicile, dans l'Oise, elle sera internée à Drancy avant de partir à Auschwitz par le convoi n°66 du 20 janvier 1944 où se trouvait aussi la sœur de Max JACOB, Myrté-Léa, et le champion olympique de natation Albert NAKACHE. Elle serait morte le 24 janvier.
Un certificat, établi le 25 juillet 1945, par le bureau des fichiers des déportés politiques stipule bien Madame de LANGLADE, née STERN, "n'est pas rentrée" de déportation... Un autre certificat, du ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, établi au nom de Madame GIROT de LANGLADE, confirme sa "présomption de décès". http://etoilejaune-anniversaire.blogspot.fr/2012/03/lucie-girot-de-langlade-une-confusion.html (Hyperion).
(Source : Base Pierfit sur Geneanet).
Prescrit par la 8e ordonnance allemande datée du 29 mai 1942 (rendue publique le 1er juin), le port de l'étoile, que de nombreuses rumeurs évoquaient depuis un an, est rendu obligatoire à compter du dimanche 7 juin 1942.
Dès le 4 mai 1942, la direction des établissements Barbet, Massin et Popelin, situés au 3 de la rue Saint-Fiacre à Paris, tient à la disposition de DANNECKER 5 000 m2 de tissu. Le lendemain, celle des fonderies Deberny et Peignot remet à DANNECKER les premiers clichés de l'étoile. Une première commande est alors passée par la SS à l'imprimerie parisienne Charles Wauters & Fils.
Le 5 mai 1942, lors de la venue à Paris de Reinhard HEYDRICH, l'adjoint de HIMMLER à la tête des SS, une réunion avec DANNECKER, chef, à Paris, de la section IV J de la Gestapo, chargé de la «question juive», Otto ABETZ, ambassadeur d'Allemagne, et Carl-Theo ZEITSCHEL, chargé des questions juives à l'ambassade, précisera la formulation du texte de la huitième ordonnance allemande en cours d'élaboration et promulguée le 29 mai 1942. Elle sera imposée à tous les juifs de plus de six ans, aux Juifs de la zone occupée.
Dès le 20 mai, les employés de l'UGIF apprennent que des insignes vont être distribués dans les commissariats de Police.
En l'espace de deux semaines, trois étoiles par personne seront distribuées dans les commissariats par la Police française, à environ 83 000 exemplaires sur Paris et sa banlieue, en échange d'un point textile sur les cartes de rationnement.
Des dispositions dérogatoires existaient : l'ordonnance indiquait que «lors de circonstances spéciales, dans l'intérêt du Reich, des dérogations à l'ordonnance peuvent être prévues dans des cas isolés».
Les exemptions devaient se limiter aux étrangers issus des pays belligérants (Grande-Bretagne, Canada, États-Unis, États ennemis d'Amérique Centrale ou du Sud), pays neutres (Suisse, Espagne, Brésil, etc.) et des pays alliés de l'Allemagne (Italie, Turquie, Bulgarie et la Grèce occupée) pour éviter les représailles contre les ressortissants allemands ainsi que les interventions des pays neutres.
Le 3 juillet 1942, le Docteur MÉNÉTREL, l'éminence grise de PÉTAIN, transmettra à BRINON seulement deux demandes précises d'exemptions : Madame de CHASSELOUP-LAUBAT (Née Marie-Louise, Fanny Clémentine, Thérèse STERN, à Paris le 4 février 1879. Elle était la fille d'Ernesta de HERSCHEL, connue sous le nom de Maria STAR, et veuve du banquier Louis STERN (1840-1900), fils d'Antoine STERN, fondateur de la banque Stern. Marie-Louise STERN a épousé le 21 juillet 1900 à la mairie du 8e, à Paris, le marquis Louis de CHASSELOUP-LAUBAT, aryen, ingénieur civil. La marquise de CHASSELOUP-LAUBAT est convertie au catholicisme le 21 août 1900, a eu trois enfants, tous mariés, la princesse Achille MURAT (Madeleine (1901-1945) avait épousé Achille Alain Joachim Napoléon MURAT (1898-1987) en 1923, le comte François de CHASSELOUP-LAUBAT, et la baronne Fernand de SEROUX), et Madame de LANGLADE (Madame de LANGLADE est née Lucie STERN, sœur de la marquise de CHASSELOUP-LAUBAT. Lucie STERN a épousé, le 11 avril 1904 Pierre GIROT de LANGLADE, aryen. Elle s'est convertie au catholicisme le 17 juin 1911. De ce mariage est issu un fils, Louis de Langlade, agriculteur).
«Je pense qu'à ces demandes pourrait être jointe celle de Mme la Générale BILLOTTE, dont je vous avais adressé la lettre reçue par le Maréchal, ainsi que copie de la réponse que je lui ai faite» précise le courrier. À la différence de sa sœur, Lucie LANGLADE n'obtiendra pas d'exemption ni le protecteur statut d'aryenne d'honneur. Arrêtée, elle ne sera pas libérée malgré des interventions, et mourra en déportation. Le 20 janvier 1944, elle fera partie du convoi no 66 pour Auschwitz et sera envoyée à la chambre à gaz le 24 janvier.
(Source : Encyclopéde en ligne Wikipédia, article Etoile jaune).
L'étoile de la baronne Girot de Langlade : une erreur historique à corriger
Dans la nouvelle édition de "Vichy et les Juifs", parue en octobre 2015 chez Calmann-Lévy, les historiens américains Michaël R. MARRUS et Robert O. PAXTON, reproduisent à nouveau une erreur historique, concernant l'exemption d'étoile jaune de Mme GIROT de LANGLADE, née STERN.
En un peu plus de trente ans, "Vichy et les Juifs" est devenu un incontestable ouvrage de référence, abondamment cité et reproduit.
Inévitablement, cette "Bible" contient des erreurs qui n'enlèvent rien à sa pertinence générale. Une somme de recherches éclairant d'un jour nouveau le rôle de Vichy dans le processus nazi de la "Solution finale".
Mais la finalité de la recherche historique ne vise-t-elle pas à lever les incertitudes, à éclaircir les zones d'ombre ?
S'agissant du cas précis de Mme Lucie GIROT de LANGLADE, nous allons tenter de démontrer comment une approximation d'historiens est devenue au fil du temps, une véritable erreur historique qui mérite d'être corrigée.
A la page 344 de leur nouvelle livraison, Marrus et Paxton indiquent que le maréchal Pétain "souhaitait des dérogations pour trois femmes : la comtesse d'ARAMON, la marquise de CHASSELOUP-LAUBAT et sa sœur, Mme Pierre GIROT de LANGLADE".
Toutes trois sont des amies du couple PÉTAIN.
La première est la fille du banquier Edgar-Salomon STERN et l'épouse de Bertrand Sauvan d'ARAMON. Ce député de Paris vota les pleins pouvoirs à PÉTAIN le 10 juillet 1940.
Les deux suivantes sont les filles du banquier Louis STERN.
La référence citée est double : la lettre du 3 juillet 1942 de Bernard MÉNÉTREL, secrétaire particulier de PÉTAIN (Archives Nationales F60 1 485) et l'ouvrage référence "L'Etoile Jaune" de l'historien Léon POLIAKOV, paru en 1949 et réédité en 1999 (page 62).
Page 345, les historiens soulignent : "Les Allemands considérèrent avec froideur ces requêtes ainsi que plusieurs autres. Ils accordèrent une poignée d'exemptions provisoires (parmi lesquelles les trois amies de PÉTAIN, Mme de BRINON et la veuve d'Henri BERGSON), mais refusèrent en général d'accueillir favorablement de telles demandes".
En dépit des très nombreux enrichissements apportés à leur nouvelle édition, Marrus et Paxton n'ont rien rajouté au chapitre des exemptions. Les passages concernés de la première édition de "Vichy et les Juifs", parue en 1981, sont reproduits à l'identique.
MÉNÉTREL, dans sa lettre, transmettra effectivement à de BRINON deux demandes précises en faveur des filles du baron STERN.
Il écrit : "Le Maréchal a été heureux de savoir que sa demande avait été prise en considération et il a été sensible à la réponse qui lui a été faite.
Vous voudrez bien, je vous prie, en son nom remercier les Autorités Allemandes de leur compréhension.
Vous pourrez faire savoir que les dérogations ne peuvent être, dans l'esprit du Maréchal, que tout à fait individuelles et qu'elles ne seront dictées que par des considérations d'ordre familial.
Ainsi que vous me l'avez demandé, voici quelques renseignements concernant les deux demandes qui ont été formulées verbalement pour :
1) Mme de CHASSELOUP-LAUBAT,
2) Mme de LANGLADE, née Lucie Stern, sœur de la Marquise de CHASSELOUP-LAUBAT.(...)
Je pense qu'à ces demandes pourrait être jointe celle de Mme la Générale BILLOTTE, dont je vous avais adressé la lettre reçue par le Maréchal, ainsi que copie de la réponse que je lui ai faite" (NDLR : née Catherine NATHAN (1883-1965), fille de Ezra NATHAN et Rebecca FINKELSTEIN, la générale BILLOTTE n'obtiendra pas d'exemption).
Léon POLIAKOV, premier historien à avoir travaillé sur le fonds d'archives de la Gestapo - conservé au Centre de documentation juive contemporaine (CDJC) du Mémorial de la Shoah -, se voulait prudent.
Dans "L'Etoile Jaune", il cite seulement deux exemptions : la comtesse d'ARAMON, la marquise de CHASSELOUP-LAUBAT et "un troisième cas que nous n'avons pas pu identifier ". Une inconnue qui perdurera.
En 1979, le journaliste-historien Henri AMOUROUX, dans "La vie des français sous l'Occupation" (Fayard), pages 382 et 383, confirme ce doute et se limite à nommer deux cas sur trois : " Avec Mme de BRINON sont également exemptées trois personnes (dont la comtesse d'ARAMON et la marquise de CHASSELOUP-LAUBAT), en faveur desquelles le maréchal PÉTAIN est intervenu le 12 juin 1942".
En 1985, l'historien Maurice RAJSFUS dans "La police de Vichy" (Le Cherche Midi), au chapitre de la police française et l'étoile jaune, parle "d'un certain nombre de dérogations au port de l'étoile jaune" et cite (page 109) celle accordée à Mme de BRINON, à la comtesse d'ARAMON et à la marquise de CHASSELOUP-LAUBAT, en citant les sources documentaires respectives (CDJC-XXVa 174 et 175).
Mais en 2002, dans son livre "Opération Etoile Jaune" (Le Cherche Midi), Maurice RAJSFUS introduit nommément une troisième personne : à la page 74, outre les exemptions accordées à Mme de BRINON, la comtesse d'ARAMON, et la marquise de CHASSELOUP-LAUBAT, il rajoute Mme Pierre GIROT de LANGLADE, déjà citée en 1981 par MARRUS et PAXTON.
Sa source mentionne une série de documents du CDJC sur les exemptions, des cotes XXVa-164 à 206.
Le premier document est la note du 25 août 1942, signée RÖTHKE (l'adjoint de DANNECKER, chef à Paris, de la section IV J de la Gestapo), qui fait état de 26 exemptions.
Outre Mme de BRINON, citée en premier, est indiqué sans précision nominative "trois exemptions sollicitées par le maréchal PÉTAIN".
Le dernier document (CDJC-XXVa-206a) date du 1er juin 1943. A la lettre signée par HAGEN, chef d'état major de la SS, adressé à Fernand de BRINON, l'ambassadeur de Vichy à Paris, sont joints les trois certificats de Mme de BRINON, de la marquise de CHASSELOUP-LAUBAT et de la comtesse d'ARAMON. Des certificats valables jusqu'au 31 août 1943.
Les autres documents concernent diverses exemptions "pour motifs économiques", "des juifs travaillant avec la police anti-juive", le contre-espionnage, et une série de mesures individuelles.
Concernant la veuve de BERGSON - qui d'après MARRUS et PAXTON bénéficia d'une exemption, il s'agissait d'une proposition, restée sans suite, tout comme pour Maurice GOUDEKET, le mari de l'écrivain COLETTE. (document CDJC-XLIXa-91b).
Au final, aucun document du fonds de la Gestapo, ne contient l'exemption prévue pour Mme GIROT de LANGLADE.
Bernard de LANGLADE :
" les historiens ont
recopié l'erreur "
<mhtml:file://F:\Fichier%20site\Girot%20de%20Langlade\L'étoile%20de%20la%20baronne%20Girot%20de%20Langlade%20%20une%20erreur%20historique%20à%20corriger.mht!https://www.blogger.com/blogger.g?blogID=8123118120797716914> <mhtml:file://F:\Fichier%20site\Girot%20de%20Langlade\L'étoile%20de%20la%20baronne%20Girot%20de%20Langlade%20%20une%20erreur%20historique%20à%20corriger.mht!https://www.blogger.com/blogger.g?blogID=8123118120797716914>Le maréchal PÉTAIN connaissait bien la baronne GIROT de LANGLADE, qui l'invitait aux chasses organisées au château de Cuts, dans l'Oise. Un département qui n'avait pas de secret pour PÉTAIN qui y installa son quartier général en 1916 à Noailles, et le Grand Quartier Général à Compiègne d'avril 1917 à mars 1918. Le château, transformé en hôpital militaire en 1914, brûla pendant la guerre, en 1917.
PÉTAIN fréquentait aussi le domicile parisien de la famille, 10 rue Léonard-de-Vinci, dans le 16e arrondissement.
Lorsque le 16 mai 1940, PÉTAIN, ambassadeur de France en Espagne, rentre à Paris à la demande du président du conseil Paul REYNAUD, il voyage dans le même train que Mme de LANGLADE, qui se trouvait alors en villégiature à Biarritz.
PÉTAIN fut également le témoin de mariage de Yolande de CHASSELOUP-LAUBAT, fille de la marquise, mariée le 8 juin 1927 à Fernand de SEROUX.
Lucie Ernesta Henriette STERN, née à Paris le 20 octobre 1882, s'était convertie au catholicisme en 1911, sept ans après son mariage, le 9 avril 1904, avec le baron Pierre GIROT de LANGLADE (1869-1931), dont elle aura un fils, Louis, en 1905.
Présidente de la Croix-Rouge de l'Oise, membre de plusieurs œuvres sociales, elle monta même un dispensaire.
Mme GIROT de LANGLADE était une habituée des salons de la préfecture, et se croyait à l'abri du danger.
Son petit-fils, Bernard, 77 ans, se souvient très bien de l'avoir vue arborant son étoile :
"Tout le monde lui avait dit de partir mais elle ne voyait aucune raison de le faire. Le matin de son arrestation, nous avions fait une promenade ensemble. J'avais alors six ans."
A propos de son exemption d'étoile, il estime que les historiens "n'ont fait que recopier une erreur historique. Elle a aussi été entretenue en 2005, par le roman "Lutétia", de Pierre ASSOULINE. J'ai écrit à Robert PAXTON pour lui dire que ma grand-mère n'a jamais bénéficié d'exemption d'étoile. Il s'est déclaré "ennuyé" dans sa réponse, mais l'erreur a été reproduite à nouveau " (NDLR : "Lutétia", p. 266, éditions Gallimard).
L'arrestation :
Le 3 janvier 1944, à l'heure du repas, des allemands se présentent au château de Cuts.
Bernard de LANGLADE se souvient : "J'étais avec mes trois frères et ma mère. Quand elle s'est levée, ils lui ont dit : ce n'est pas vous ! Elle les a conduits à ma grand-mère qui habitait à trois cents mètres. On lui demanda de rassembler des affaires".
Mme GIROT de LANGLADE monta à bord d'un camion bâché, qui n'était pas gardé. Elle sera dirigée sur Noyon.
" Elle n'avait pas conscience de ce qui se passait et pensait qu'il s'agissait d'une simple vérification d'identité " estime Bernard de LANGLADE.
Le 4 janvier, elle passa la nuit à Royallieu avant d'être transférée à Drancy, le lendemain.
Le reçu administratif du camp, signé du chef de la police, porte le matricule 10757 et la baronne déposa la somme de 4.025 F.
GIROT au lieu de LANGLADE :
Malgré les réclamations de sa famille pendant la quinzaine de jours qui sépareront son arrestation de sa déportation, et des renseignements transmis par une infirmière de la Croix-Rouge, la baronne ne sera pas libérée.
Aujourd'hui encore, sa famille estime que ce refus est lié à une confusion de nom.
Enregistrée sous le simple patronyme LANGLADE, les démarches concernaient une dame...GIROT.
Le 20 janvier 1944, elle fera partie du convoi n°66 pour Auschwitz où se trouvait aussi la sœur de Max JACOB, Myrté-Léa, le champion olympique de natation Albert NAKACHE, sa femme Paule et sa fille Annie, les parents du résistant Raymond AAUBRAC.
Madame GIROT de LANGLADE périra dans la chambre à gaz le 24 janvier 1944.
Un certificat, établi le 25 juillet 1945, par le bureau des fichiers des déportés politiques stipule bien Madame de LANGLADE, née STERN, "n'est pas rentrée" de déportation...
Un autre certificat, du Ministère des anciens combattants et victimes de guerre, établi au nom de Madame GIROT de LANGLADE, confirme sa "présomption de décès".
Soixante et onze ans après les faits, son petit-fils tente une explication à l'arrestation de sa grand-mère : "Sa sœur, la marquise de CHASSELOUP-LAUBAT n'a pas été inquiétée. Les allemands ont profité du fait que ma grand-mère était veuve depuis 1931. Elle était plus vulnérable".
Thierry NOËL-GUITELMAN
(Source : http://etoilejaune-anniversaire.blogspot.com/2015/11/letoile-de-la-baronne-girot-de-langlade.html).



                     


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