Note individuelle
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Demeurant à Outre-Furan en 4/1839.
(Source : LH/204/2).
Son acte de décès porte Claude Gaspard Camille Jean Marie Antoine Bernou Baron de Rochetaillée.
Propriétaire exploitant des mines du Cros (concession obtenue par ordonnance royale du 27 octobre 1824), président de la Chambre de Commerce de Saint-Étienne de 1847 à 1856, membre du Conseil municipal, membre du Conseil Général et bienfaiteur de l'hôpital.
(Source : http://noms.rues.st.etienne.free.fr/rues/neyron.html).
Sa sympathie pour toutes les infortunes, son zèle intelligent, son dévouement à la chose publique dont il fit preuve pendant près de vingt ans qu'il remplit des fonctions administratives, lui ont mérité une place distinguée parmi les bienfaiteurs et les fonctionnaires les plus recommandables de notre ville.
Nommé en 1842 membre de l'administration des hospices, il remarqua qu'il manquait à l'Hôtel-Dieu un service pour les indigents atteints de maladies qui les obligeaient de recourir à l'hospice de Lyon. Malgré le désir qu'éprouvait l'administration de satisfaire à un besoin réclamé par l'humanité, cet important service n'avait pu encore être établi en 1857. Inspiré par un sentiment de charité qui est héréditaire dans sa famille, M. le baron de ROCHETAILLÉE légua à l'hôpital de Saint-Etienne, par son testament olographe du 19 janvier de la même année, une somme de 150,000 francs, pour subvenir aux frais de fondation et d'entretien de deux salles destinées au traitement de ces maladies.
Vers la fin de 1846, il fut appelé, comme propriétaire et exploitant de mines de houille, à la présidence de la Chambre de commerce, qui n'était composée que de neuf membres, nombre évidemment insuffisant pour représenter les diverses industries du département de la Loire, dont un seul arrondissement, celui de Saint-Etienne, produisait pour plus de 114 millions de francs, mais ce nombre fut porté à seize par décret du 7 avril 1852. La Chambre de commerce n'avait alors pour toute ressource qu'une modique subvention de 400 francs votée par la ville, pour rémunérer les services du secrétaire-archiviste. M. de ROCHETAILLÉE pourvut de ses deniers à cette insuffisance de ressource et accorda des encouragements à des artistes et des industriels qui le méritaient, jusqu'au moment où la Chambre de commerce fut autorisée à présenter un budget.
Peu de temps après le décès du sieur MERLEY, à qui le décret de 1810 avait concédé le droit de percevoir les produits de l'épreuve des armes de chasse, à la charge par lui de fournir un bâtiment convenable, la Chambre de commerce, sur la proposition de son président, demanda et obtint la modification de ce décret, en ce sens que l'administration et les produits de l'épreuve lui appartiendraient; mais l'un des héritiers MERLEY ne tarda pas de poursuivre devant le Tribunal civil la vente de ce bâtiment. Cette circonstance mit la Chambre de commerce dans une position difficile, privée de ressources, dépourvue de l'autorisation indispensable à tous les établissements publics qui veulent acquérir ou emprunter, elle ne pouvait se présenter aux enchères, et l'immeuble allait passer en des mains étrangères. Cependant il importait au commerce des armes bourgeoises que cette propriété conservât sa destination première, attendu qu'elle était située sur un emplacement qui ne laissait rien à désirer sous le rapport de la sûreté publique et des diverses opérations du service, avantages qu'il était très-difficile de trouver ailleurs. Le transfert de l'épreuve dans un autre local aurait eu le grave inconvénient d'occasionner une dépense considérable, d'amener une interruption dans le service et de causer un très-grand préjudice à la fabrication des armes.
Dans cette occurrence, le baron de ROCHETAILLÉE sauvegarda les intérêts de cette industrie, en se rendant adjudicataire de cette propriété et de ses accessoires, sauf à en faire ensuite la cession au commerce, en sorte que le service de l'épreuve continua à marcher sans aucune interruption. Cette cession, qui eut lieu quelque temps après, fut approuvée par le ministère et la Chambre de commerce fut ainsi dotée d'un revenu assez important.
Sa préoccupation pour le progrès de l'industrie lui avait inspiré l'idée de proposer à la Chambre de commerce de disposer, sur ses revenus, d'une somme de 2,000 francs par an, destinée à des prix d'encouragement pour l'industrie locale, et qui auraient été décernés le 15 août, en même temps que les prix Napoléon. Cette proposition aurait été, à n'en pas douter, accueillie par ses collègues et approuvée par l'autorité supérieure, si Dieu lui eût prêté vie.
On sait que M. le baron de ROCHETAILLÉE fut l'un de ceux qui s'opposèrent le plus énergiquement à la constitution du monopole houiller, et qui combattirent avec le plus d'ardeur les abus qui se commettaient sur les chemins de fer.
Elu, le 8 mai 1853, membre du Conseil général de la Loire, il se fit remarquer par la franchise et la loyauté de son caractère, une expérience éclairée par un sens droit et une profonde connaissance des besoins locaux.
M. le baron de ROCHETAILLÉE décéda dans son château de l'Etivalière, le 19 janvier 1857.
(Source : Notices Biographiques Stéphanoise, par M. DESCREUX, Saint-Etienne, Librairie Constantin, 1868, pages 287-289).
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