Note individuelle
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VINCENT, à St-Etienne : D'or au chevron de gueules, accompagné en chef de deux croissants, & en pointe d'un coeur enflammé du même, au chef d'azur chargé de trois étoiles d'or (AG).
VINCENT, Albuzy, Montarcher, La Faye, La Goutte, Le Sapey, Marandière, XVIIIe S. Orig. du Dauphiné : Ecartelé aux 1 & 4 de gueules, à trois bandes d'argent au chef d'hermines; aux 2 & 3 d'azur, au chevron d'or, accompagné de deux besants & d'une croix du même. Alias : d'un lion de même.
VINCENT, de St-Bonnet (Les Oules), Vaugelas, Soleymieux, La Bérardière XVIIIe S. : D'azur au chevron d'or, surmonté d'un soleil & accompagné de deux raisins du même & d'une tour couronnée d'argent en pointe.
(source : Répertoire Héraldique ou Armorial Général du Forez, par Louis-Pierre GRAS, Paris, 1874, page 266).
Armes : d'azur au chevron d'or accompagné en chef d'un soleil et de deux raisins du même, et en pointe d'une tour couronnée d'argent.
Pour la généalogie de cette famille, voir l'Assemblée... de Lyon, p. 954 à 960.
(source : L'Assemblée de la Noblesse du Bailliage de Forez en 1789, par Henri de JOUVENCEL, page 615).
Frère de Marie VINCENT de LA BÉRARDIÈRE, marchand de rubans, juge, condamné à mort comme contre-révolutionnaire le 29 ventôse an II, et guillotiné (Source : http://noms.rues.st.etienne.free.fr/rues/neyron.html).
Marchand de rubans, né et résidant à Saint Etienne, Loire, 55 ans, condamné par la Commission révolutionnaire de Lyon et guillotiné le 19 mars 1794. (Source : http://ledinde.free.fr/index.php/histoire-regionale.html).
VINCENT (Antoine), dit Soleymieux, marchand de rubans, né à Saint-Etienne (Loire), y demeurant, Agé de 55 ans, condamné par la Commission révolutionnaire de Lyon et guillotiné le 19 mars 1794.
A reçu les rebelles chez lui, et quand il a vu les armées de la République, il leur a dit : "Pistolets en mains, exterminez ces scélérats". (Tableaux).
M. VINCENT DE SOLEYMIEUX qui semble n'avoir pris aucune part active à la cause lyonnaise, fut un de ceux que Javogues poursuivait pour leur fortune. Riche marchand de rubans à Saint-Etienne, sous la raison sociale, A. Vincent, Lambert et Cie, Mr Vincent de Soleymieux y fut arrêté, conduit à Feurs et ensuite à Lyon. Il était le point de mire des sans-culottes qui firent contre lui plusieurs dénonciations; l'une d'elles porte 'qu'il a reçu les «muscadins» à cheval chez lui, au nombre d'une vingtaine, et quand l'armée républicaine s'est présentée devant Commune-d'Armes, ledit Vincent ouvrit les deux battants du portail en criant aux muscadins «Allons, mes amis, bride en bouche, le pistolet en main, et f… moi ces h... là à bas!» C'est cette dénonciation qui est reproduite, à peu près, dans les Tableaux, pour motiver sa condamnation.
Détenu dans les prisons de Feurs, Mr Vincent adressa une pétition «aux citoyens juges» composant la Commission révolutionnaire établie à Feurs :
"Antoine Vincent, citoyen de la Commune-d'Armes, vous expose qu'il est en état d'arrestation depuis le 17 octobre vieux style, sans qu'il connaisse le motif. Il est persuadé que sa détention n'a d'autre cause que sa qualité de cy-devant noble, mais peut-on lui en faire un crime? Il s'est dépouillé de son argenterie, et en a fait hommage avec le plus grand plaisir en faveur de la Convention. Salut et Fraternité. Signé A. Vincent".
Traduit devant la Commission militaire et révolutionnaire de Feurs, il y subit l'interrogatoire suivant :
"- Où étais-tu pendant le siège de Lyon?
- J'étais dans ma demeure.
- Etais-tu fonctionnaire public, et as-tu protesté en conséquence?
- J'étais juge au tribunal de commerce de Commune-d'Armes, et je n'ai pu protester, attendu que j'étais à Lyon et que je ne connaissais pas la loi qui l'ordonnait.
- Combien as-tu d'enfants?
- J'en ai trois : une fille mariée à Commune-Affranchie, une à Commune-d'Armes, et un fils au service de la République".
Les juges de Feurs n'eurent pas le temps de le condamner à mort. Le rappel de Javogues et la dissolution de la Commission militaire et révolutionnaire de Feurs prolongèrent son douloureux calvaire. Les prisonniers qui restaient encore dans les prisons de Feurs et qu'on peut estimer à 200 ou 300, furent attachés les uns aux autres et conduits à Lyon comme un troupeau de vils animaux.
M. Vincent resta encore plus d'un mois dans les prisons de Lyon. Traduit enfin devant la Commission révolutionnaire de cette ville, il y fut condamné à mort «pour, étant magistrat, n'avoir pas protesté contre les rebelles de Lyon» et guillotiné le 29 ventôse an II (19 mars 1794).
M. Antoine Vincent de Soleymieux était né en 1738. Nous avons trouvé son acte de baptême aux Archives municipales de Saint-Etienne :
"Antoine, fils légitime de Sr Antoine Vincent, bourgeois et ancien échevin de cette ville et de Damoiselle Jeanne Praire, ses père et mère, est né et a été baptisé ce jourd'hui 9e May 1738, dans l'église paroissiale de Saint-Etienne par moi, vicaire soussigné; son parrain a été Sr Claude Praire au lieu et place de Sr Antoine Praire, son frère; et marraine, damoiselle Ursule Vincent qui ont signé avec le père dud. enfant et autres soussignés; Signé : Ursule Janvier, Antoine Vincent, M. Terrenoire-Praire, C. Vincent, C. Pralre, Bernou de la Bertrandy, Imbert, D. Bertholon, Praire, Palluat de Bessey, Reymond. J. Penel, vicaire" (Paroisse de Saint-Etienne, 17S8, f° 68).
M. Vincent de Soleymieux avait épousé à Saint-Etienne, en 1764, Mlle Antoinette Neyron, dont est issu M. Vincent de Vaugelas qui est l'objet d'une des notices suivantes. Il avait été nommé lieutenant du maire de Saint-Etienne en 1778 et avait comparu à l'Assemblée de la Noblesse du Forez en 1789.
(Archives du Rhône; Archives de la Loire et de la Ville de Saint-Etienne).
(La plupart des documents et renseignements que nous donnons sur les Vincent, nous ont été gracieusement fournis par M. le Dr Eugène Vincent, ancien président de l'Académie de Lyon et de la Société de chirurgie, qui a bien voulu faire de patientes et laborieuses recherches sur ce nom qui l'intéressait à un très haut point).
M. Antoine Vincent de Soleymieux eut un frère aussi victime de la Terreur, M. Claude Aimé Vincent de Margnolas, qui suit.
Le père de ces deux victimes, M. Antoine Vincent, seigneur de Soleymieu (1695-1769), échevin de Saint-Etienne, conseiller secrétaire du Roi à Colmar, développa beaucoup la maison fondée par son aïeul (1636-1689), qui fit une fortune immense à Saint-Etienne. Antoine Vincent s'était marié, en 1734, à Jeanne Praire, dont il eut :
1° Claude-Aimé Vincent de Margnolas, victime de la Terreur, postérité éteinte;
2° Antoine, qui est l'objet de cette notice, tige des Vincent de Soleymieu et Vincent de Vaugelas, cette dernière existante;
3° Pierre, tige des Vincent de Saint-Bonnet, dont il existe deux rameaux. A la branche aînée, appartiennent MM. Jean-Baptiste Raymond de Veyssière, né à Ecully en 1853, et Gabriel Canat de Chizy, ingénieur. De la branche cadette est issu un fils, Jacques-Octave-Marie Vincent de Saint-Bonnet, né en 1864, marié à Dlle Anne-Marie Poidebard, et deux filles, mariées à M. Raymond Douvreleur et à M. Henri Bourceret;
4° Claude-Gaspard, dit l'abbé de Laisne, vicaire général de Màcon;
5° Catherine, épouse de Claude Palluat de Besset;
6° Marie, dite Mlle de la Bérardière, épouse de Jacques Neyron, seigneur de Roche;
7° Jeanne-Marguerite, dite Mlle de La Sablière, épouse de Jean-Hector de Montaigne, marquis de Poncins. (H. DE JOUVENCEL, l. C, p. 955).
(Source : Tableau général des victimes & martyrs de la Révolution, en Lyonnais, Forez et Beaujolais : spécialement sous le régime de la Terreur, 1793-1794, par Antonin Portallier, J. Thomas (Saint-Etienne) éditeur, 1911, pages 465 à 469).
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