Note individuelle
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D'un an plus jeune que Joseph, Augustin a mené une vie aventureuse. A 16 ans, 10 livres en poche, il descendit à Paris, trouva logement chez oncle Jacques et Tante Hélène. Il gagna son pain comme écrivain public près des Halles. Sa principale clientèle: des soubrettes amoureuses et des servantes ayant l'habitude de faire danser l'anse du panier. Il entra ensuite au service d'un bourgeois comme secrétaire; il y resta trois ans, au bout desquels il reçut un pécule de 600 livres avec quoi il acheta un lot de couteaux, de ciseaux, de rasoirs, de chapelets, de médailles pieuses et s'en fut vendre cette pacotille aux habitants de l'Inde. Après quelques temps de commerce, Augustin regagna la France les poches pleines de diamants; il dépensa tout cela à Bordeaux puis partit pour Saint Domingue pour refaire fortune. Il n'y réussit qu'à moitié, essaya d'autres iles et y gagna la fièvre quarte et la dysenterie. Il épousa Françoise Boissieu une jeune fille d'une grande beauté mais d'une santé fragile qui mourut peu après. En secondes noces, âgé de 33 ans, il s'unit à Marie-Rose Martel, d'une honorable famille lyonnaise. En 1785, Augustin fut frappé de veuvage pour la seconde fois, avec huit enfants à charge. Il se défit de sa fabrique trop grande de Rives sur Fières et acheta aux Ardillats, près de Beaujeu, une papeterie plus modeste. Courageusement, il commença à l'agrandir et à la rénover. Mais un jour " inexplicablement, le feu prit au moulin, alors qu'il n'y en avait point dans les cuisines ". Ayant usé ses forces dans des travaux de bagnards, Augustin mourut d'un chaud et froid le 29 septembre 1788, laissant neuf orphelins de 3 à 12 ans. (Jérôme Jaillard, extrait du livre de Jean Anglade " Les Montgolfier ") Fondateur de la branche de Beaujeu. (Source : voir base Roglo).
Trezième de la fratrie. (Source : http://noms.rues.st.etienne.free.fr).
Le 24 septembre 1741 naît à Vidalon, commune de Davézieux, en Vivarais, Augustin-Maurice MONTGOLFIER, treizième enfant de Pierre et d'Anne DURET. Sa grand-tante Mariane MMONTGOLFIER est sa marraine, Raymond, son frère, son parrain. Après de courtes études littéraires et l'initiation à la fabrication du papier dans les moulins paternels, un esprit d'indépendance le conduit à Paris où, pour gagner sa vie, il se fait écrivain public. Bientôt, il tente une aventure plus lointaine : il se fait prêter une somme d'argent pour acheter de la pacotille et le voilà commerçant à Chandernagor et Pondichéry, puis éleveur de bétail en Afrique du Sud. Après un court retour en France, il décide de repartir outre-mer : il dirige une plantation de café à Saint-Domingue. Revenu à nouveau en France, il s'occupe du moulin à papier de Vidalon-le-Bas, acheté par son père en 1760. Mais il repart, cette fois à l'île de France, où il avait déjà envoyé un de ses frères, mais décidément la fortune n'est pas au rendez-vous et, sa santé affaiblie, il rentre définitivement en France.
«Il était de caractère léger, plein de gentillesse avec ses frères et sa délicieuse figure plaisait aux femmes... »
C'est alors que Maurice-Augustin prend en charge un moulin à Rives-sur-Fure près de Grenoble. Un acte de Maître MARTEL en date du 19 juin 1766 confirme que «Joseph MARCHAND donne à ferme un moulin à papier à Rives à Maurice-Augustin MONTGOLFIER pour neuf ans qui commencent à la fête de Saint Jean-Baptiste prochain, suivant le prix de 300 livres payables annuellement en deux parts égales à la Toussaint et à Pâques, payera aussi ledit MONTGOLFIER quatre rames de papier, savoir deux à la cloche, deux au chassis, ledit papier de bonne qualité payable annuellement à la Toussaint de chaque année».
Maurice-Augustin et son frère Joseph, aidés de leur autre frère Jean-Pierre, s'occupe de rénover et d'agrandir cette fabrique. Un acte du 4 juin 1769, toujours chez Maître MARTEL, dit que «Jean-Pierre MONTGOLFIER, agissant tant pour lui que pour ses frères, marchands associés, passe une convention avec un tailleur de pierre pour une commande de 12 creux de piles en pierre du Fontanil polie comme du marbre et qu'il devra mettre en place dans la fabrique que les frères MONTGOLFIER ont acquise à Voiron». C'est Joseph qui s'occupe plus particulièrement de cette papeterie de Voiron, sur les bords de la Morge, à Paviot.
Avec leur technique, les frères MONTGOLFIER ont fait venir également des ouvriers originaires de l'Ardèche : on voit Jean-Pierre signer comme témoin aux mariages d'ouvriers papetiers, l'un originaire de Davézieux, l'autre de Tence.
Les contrats d'apprentissage nous montrent aussi souvent l'origine ardéchoise des ouvriers. Voici un exemple de contrat : «Par-devant le notaire de Rives soussigné, le 29 avril 1770, furent présents Barthélemy CHIROCET, natif d'Annonay en Vivarais, fils à Pierre, menuisier en la ville d'Annonay, lequel pour continuer d'apprendre le métier de papetier qu'il avait commencé dans la maison du père du ci-après nommé qui l'a envoyé à son fils pour lui continuer la même bienveillance et pour pourvoir à la maîtrise, reconnaît cette mise en apprentissage pour une durée de quatre ans à commencer de ce jour au service des sieurs Jean-Pierre, Joseph et Maurice-Augustin MONTGOLFIER, frères associés fabricants de papier résidant à Rives... Aux frères MONTGOLFIER de le loger nourrir, coucher, enseigner et traiter humainement, ledit apprenti a promis de sa part d'apprendre de son mieux ; d'obéir à son maître en tout ce qu'il lui commandera de licite et honnête, de l'avertir s'il va travailler ailleurs... Les frères MONTGOLFIER se chargent de payer audit apprenti les gages de la place d'ouvrier papetier qu'il occupera suivant les tarifs affichés dans la fabrique...»
En 1771, Maurice-Augustin épouse Françoise BOISSIEU, originaire du Pont-de-Beauvoisin, qui, de santé fragile, meurt un an plus tard, et, en 1774, à 33 ans, il convole en secondes noces avec Rose MARTEL, 30 ans, originaire de Lyon. Ensemble, ils ont neuf enfants tous nés à Rives. Les registres paroissiaux nous énumèrent les naissances de Pierrette-Rose (Fanny) en 1775, Michel le 29 mai 1777, Marie-Pierrette dite Méranie en 1780, Rose en 1781, Rosalie en 1782, Auguste-Maurice-Alexandre-Cucuphat en 1783, Élie, né le 24 juillet 1784, ondoyé le 25 et baptisé le 24 août 1784, et enfin les jumelles Pauline et Jeanne-Adélaïde en 1785.
Les papiers des MONTGOLFIER sont très appréciés pour leurs qualités et leur blancheur : papiers fins, surfins et vélins. Ils sont vendus un peu partout, à la foire de Beaucaire, en Suisse, en Savoie, aux îles d'Amérique, mais subissent des droits de douane et des taxes foraines pour le transport en bateau de plus en plus lourds, ce dont Maurice-Augustin se plaint à plusieurs reprises à l'intendant du Dauphiné.
Mais ce sont surtout les exigences ouvrières qui rendent le travail difficile. Les ouvriers papetiers ont un travail long, pénible et peu payé même s'ils sont nourris et logés ; l'agitation ouvrière devient générale et chronique. Dès 1772, les MONTGOLFIER demandent sans succès l'aide de l'intendant. En 1777, l'inspecteur DUBU se plaint de la turbulence des ouvriers papetiers qui «sont paresseux et buveurs, forment des coalitions, mettent en interdit les patrons qui leur deplaisent, imposent des amendes à leurs maîtres et à leurs propres collègues et exigent des chefs d'entreprises des mets de grand luxe aux grandes fêtes : coq d'Inde au 1er janvier, oreilles de cochons le mardi gras, jambon le jeudi gras, carpe le vendredi saint...»
Le conseil publie un arrêt le 26 janvier 1778 pour rétablir l'ordre ; les ouvriers répondent par des grèves, des injures, des voies de fait. Maurice-Augustin adresse le 16 mars 1781 une supplique à l'intendant de la province du Dauphiné : «alors qu'il était à Genève pour ses affaires, son épouse étant à souper à la fabrique avec des invités des deux sexes et son beau-frère Joseph, deux ouvriers les insultent et, le lendemain, reviennent, exigeant 400 livres d'amende». A son retour, Maurice-Augustin trouve tous ses artifices arrêtés. Trois ouvriers sont arrêtés mais l'agitation persiste, l'usine de Voiron est incendiée. Maurice-Augustin est ferme, il supprime «l'association» dans ses ateliers, il forme de petits ateliers pour favoriser l'intéressement. C'est en 1781 que l'agitation est à son comble. La modernisation des ateliers avec la mise en place des cylindres hollandais inquiète les ouvriers, les papiers de Maurice-Augustin sont tellement blancs qu'il est suspecté de supercherie...
En 1780, Maurice-Augustin achète et remet en état une papeterie à Leysse près de Chambéry ; l'Etat sarde n'est pas plus accommodant, voyant d'un mauvais œil l'arrivée d'ouvriers étrangers qui étaient exempts de corvée ; on accuse Maurice-Augustin d'exporter les chiffons pour les transformer en Dauphiné. Il confie la fabrique de Leysse à son filleul Augustin AUSSEDAT.
Dans la région, Maurice-Augustin et Joseph exploitent aussi des moulins à Chabeuil et à La Tivollière.
En 1784, Maurice-Augustin aide son frère Joseph à préparer l'ascension du ballon le Flesselles, qui s'envole de Lyon.
Mil sept cent quatre-vingt-cinq, extrait des registres paroissiaux de Rives :
«Le 16 octobre 1785, j'ai baptisé Jeane Adélaïde, née d'avant-hier, et Marie Pauline, née de ce jour, filles jumelles à noble Augustin de Montgolfier et à dame Rose Martel, mariés habitant cette paroisse ; le parrain de ladite Jeane Adélaïde a été Jean Pierre Deglesne, négociant d'Annonay, marraine dame Adélaïde Bron, épouse de noble Étienne de Montgolfier, aussi habitante d'Annonay. Le parrain de ladite Pauline a été messire Jacques Raymond Blachère, avocat à la cour, la marraine demoiselle Marie Élisabeth Martel, tous deux habitants de cette paroisse».
«Le premier novembre 1785 fut inhumée dame Rose Martel, épouse de noble Augustin de Montgolfier, décédée le 30 du mois d'octobre, âgée d'environ 40 ans, après avoir reçu les sacrements de l'Eglise...».
Des jumelles, seule Marie-Pauline survit.
Maurice-Augustin est donc veuf à 44 ans avec une jeune et nombreuse famille à charge. Il vient d'acheter en Beaujolais, aux Ardillats, la papeterie du Roquet sur les bords de l'Ardières. Il revient dans cette région où ses ancêtres ont été papetiers de 1558 à 1715 sans interruption. Les impôts y sont moins lourds qu'en Dauphiné et il n'y a pas «d'association» d'ouvriers.
A Rives, les MONTGOLFIER, très liés d'amitié avec les métallurgistes BLANCHET, forment Claude BLANCHET à la fabrication du papier. Maurice-Augustin le prend comme associé en 1786 et, en 1787, à la fin de son contrat de location, quitte définitivement Rives. Il vend sa maison et ses meubles à Claude BLANCHET, qui achète la papeterie à M. MARCHAND.
En 1788, Maurice-Augustin vend la fabrique de Leysse à Augustin AUSSEDAT.
Ces ventes lui permettent d'aménager la papeterie du Roquet, de la reconstruire après un incendie, de la moderniser. Malgré ses besoins d'argent, il ne demandera pas à son frère Joseph sa part de l'usine de Voiron qu'ils avaient achetée en commun.
Une pleurésie emporte Maurice-Augustin à 47 ans, le 27 septembre 1788 à Beaujeu. Il laisse huit orphelins dont l'aînée, Fanny, a 13 ans, Michel, l'aîné des garçons, 11 ans, et la huitième 3 ans.
Dans cette période troublée (hausse des salaires de 158 %, chute de l'assignat, réquisition d'ouvriers, mévente due au blocus, manque de chiffons), le grand-père Pierre (t 1793) apporte son aide pour le fonctionnement de la fabrique, bientôt secondé par l'oncle chanoine Maurice-Alexandre (t 1794). La tante Marguerite-Thérèse s'occupe des enfants.
Une partie de la famille, chassée par la Terreur, se réfugie aux Ardillats, où le chanoine avait édifié une chapelle qui reçut la bénédiction de l'évêque d'Autun, Charles Maurice de TALLEYRAND-PÉRIGORD !
Michel, dès 16 ans, s'occupe de l'usine (on trouve son filigrane en 1795 à Roquet). A 25 ans, il épouse Marie-Claudine MILLANOIS, de La Salle. Ils ont sept enfants, dont l'aîné, Achille, l'aide avant de fonder près de Saint-Vallier (Drôme), sur les bords de la Galaure, la papeterie de Rochetaillée.
Méranie (Marie-Pierrette) épouse son cousin Jean-Baptiste, fils de Jean-Pierre. Leur huitième enfant, Vincent, reviendra en Dauphiné en 1848, créant à Charavine, toujours sur les bords de la Fure, la papeterie de Tour-Clermont.
Élie épouse sa petite-cousine Pauline DURET (petite-fille de Raymond). Il travaille à la papeterie de Voiron, que Joseph avait vendue à Augustin BLANCHET, fils de Claude. Il construit ensuite avec son beau-frère la papeterie de Grosberty près d'Annonay, avant de se fixer à Fontenay.
Élie a recueilli les souvenirs de sa tante Marie-Thérèse, et c'est par ses mémoires que nous avons des renseignements sur Augustin-Maurice, son père.
(Source : http://www.jaillard.net).
Papetier en Dauphiné, frère des inventeurs, grand-père de louise de MONTGOLFIER qui épouse Alexis GOYBET.
Le 24 septembre 1741 naît à Vidalon, commune de Davézieux, en Vivarais, Augustin-Maurice MONTGOLFIER, treizième enfant de Pierre et d'Anne DURET, parents des inventeurs. Sa grand-tante Mariane MONTGOLFIER est sa marraine, Raymond, son frère, son parrain. Après de courtes études littéraires et l'initiation à la fabrication du papier dans les moulins paternels, un esprit d'indépendance le conduit à Paris où, pour gagner sa vie, il se fait écrivain public. Bientôt, il tente une aventure plus lointaine : il se fait prêter une somme d'argent pour acheter de la pacotille et le voilà commerçant à Chandernagor et Pondichéry, puis éleveur de bétail en Afrique du Sud. Après un court retour en France, il décide de repartir outre-mer : il dirige une plantation de café à Saint-Domingue. Revenu à nouveau en France, il s'occupe du moulin à papier de Vidalon-le-Bas, acheté par son père en 1760. Mais il repart, cette fois à l'île de France, où il avait déjà envoyé un de ses frères, mais décidément la fortune n'est pas au rendez-vous et, sa santé affaiblie, il rentre définitivement en France.
«Il était de caractère léger, plein de gentillesse avec ses frères et sa délicieuse figure plaisait aux femmes...»
C'est alors que Maurice-Augustin prend en charge un moulin à Rives-sur-Fure près de Grenoble. Un acte de Maître MARTEL en date du 19 juin 1766 confirme que «Joseph MARCHAND donne à ferme un moulin à papier à Rives à Maurice-Augustin MONTGOLFIER pour neuf ans qui commencent à la fête de Saint-Jean-Baptiste prochain, suivant le prix de 300 livres payables annuellement en deux parts égales à la Toussaint et à Pâques, payera aussi ledit MONTGOLFIER quatre rames de papier, savoir deux à la cloche, deux au chassis, ledit papier de bonne qualité payable annuellement à la Toussaint de chaque année.»
Maurice-Augustin et son frère Joseph, aidés de leur autre frère Jean-Pierre, s'occupe de rénover et d'agrandir cette fabrique. Un acte du 4 juin 1769, toujours chez Maître MARTEL, dit que «Jean-Pierre MONTGOLFIER, agissant tant pour lui que pour ses frères, marchands associés, passe une convention avec un tailleur de pierre pour une commande de 12 creux de piles en pierre du Fontanil polie comme du marbre et qu'il devra mettre en place dans la fabrique que les frères MONTGOLFIER ont acquise à Voiron.» C'est Joseph qui s'occupe plus particulièrement de cette papeterie de Voiron, sur les bords de la Morge, à Paviot.
Avec leur technique, les frères MONTGOLFIER ont fait venir également des ouvriers originaires de l'Ardèche : on voit Jean-Pierre signer comme témoin aux mariages d'ouvriers papetiers, l'un originaire de Davézieux, l'autre de Tence.
Les contrats d'apprentissage nous montrent aussi souvent l'origine ardéchoise des ouvriers. Voici un exemple de contrat : «Par-devant le notaire de Rives soussigné, le 29 avril 1770, furent présents Barthélemy CHIROCET, natif d'Annonay en Vivarais, fils à Pierre, menuisier en la ville d'Annonay, lequel pour continuer d'apprendre le métier de papetier qu'il avait commencé dans la maison du père du ci-après nommé qui l'a envoyé à son fils pour lui continuer la même bienveillance et pour pourvoir à la maîtrise, reconnaît cette mise en apprentissage pour une durée de quatre ans à commencer de ce jour au service des sieurs Jean-Pierre, Joseph et Maurice-Augustin MONTGOLFIER, frères associés fabricants de papier résidant à Rives... Aux frères MONTGOLFIER de le loger nourrir, coucher, enseigner et traiter humainement, ledit apprenti a promis de sa part d'apprendre de son mieux ; d'obéir à son maître en tout ce qu'il lui commandera de licite et honnête, de l'avertir s'il va travailler ailleurs... Les frères MONTGOLFIER se chargent de payer audit apprenti les gages de la place d'ouvrier papetier qu'il occupera suivant les tarifs affichés dans la fabrique...»
En 1771, Maurice-Augustin épouse Françoise BOISSIEU, originaire du Pont-de-Beauvoisin, qui, de santé fragile, meurt un an plus tard, et, en 1774, à 33 ans, il convole en secondes noces avec Rose MARTEL, 30 ans, originaire de Lyon. Ensemble, ils ont neuf enfants tous nés à Rives. Les registres paroissiaux nous énumèrent les naissances de Pierrette-Rose (Fanny) en 1775, Michel le 29 mai 1777, Marie-Pierrette dite Méranie en 1780, Rose en 1781, Rosalie en 1782, Auguste-Maurice-Alexandre-Cucuphat en 1783, Élie, né le 24 juillet 1784, ondoyé le 25 et baptisé le 24 août 1784, et enfin les jumelles Pauline et Jeanne-Adélaïde en 1785.
Les papiers des MONTGOLFIER sont très appréciés pour leurs qualités et leur blancheur : papiers fins, surfins et vélins. Ils sont vendus un peu partout, à la foire de Beaucaire, en Suisse, en Savoie, aux îles d'Amérique, mais subissent des droits de douane et des taxes foraines pour le transport en bateau de plus en plus lourds, ce dont Maurice-Augustin se plaint à plusieurs reprises à l'intendant du Dauphiné.
Mais ce sont surtout les exigences ouvrières qui rendent le travail difficile. Les ouvriers papetiers ont un travail long, pénible et peu payé même s'ils sont nourris et logés ; l'agitation ouvrière devient générale et chronique. Dès 1772, les MONTGOLFIER demandent sans succès l'aide de l'intendant. En 1777, l'inspecteur DUBU se plaint de la turbulence des ouvriers papetiers qui «sont paresseux et buveurs, forment des coalitions, mettent en interdit les patrons qui leur déplaisent, imposent des amendes à leurs maîtres et à leurs propres collègues et exigent des chefs d'entreprises des mets de grand luxe aux grandes fêtes : coq d'Inde au 1er janvier, oreilles de cochons le mardi gras, jambon le jeudi gras, carpe le vendredi saint...»
Le conseil publie un arrêt le 26 janvier 1778 pour rétablir l'ordre ; les ouvriers répondent par des grèves, des injures, des voies de fait. Maurice-Augustin adresse le 16 mars 1781 une supplique à l'intendant de la province du Dauphiné : «alors qu'il était à Genève pour ses affaires, son épouse étant à souper à la fabrique avec des invités des deux sexes et son beau-frère Joseph, deux ouvriers les insultent et, le lendemain, reviennent, exigeant 400 livres d'amende.» A son retour, Maurice-Augustin trouve tous ses artifices arrêtés. Trois ouvriers sont arrêtés mais l'agitation persiste, l'usine de Voiron est incendiée. Maurice-Augustin est ferme, il supprime «l'association» dans ses ateliers, il forme de petits ateliers pour favoriser l'intéressement. C'est en 1781 que l'agitation est à son comble. La modernisation des ateliers avec la mise en place des cylindres hollandais inquiète les ouvriers, les papiers de Maurice-Augustin sont tellement blancs qu'il est suspecté de supercherie...
En 1780, Maurice-Augustin achète et remet en état une papeterie à Leysse près de Chambéry ; l'Etat sarde n'est pas plus accommodant, voyant d'un mauvais œil l'arrivée d'ouvriers étrangers qui étaient exempts de corvée ; on accuse Maurice-Augustin d'exporter les chiffons pour les transformer en Dauphiné. Il confie la fabrique de Leysse à son filleul Augustin AUSSEDAT.
Dans la région, Maurice-Augustin et Joseph exploitent aussi des moulins à Chabeuil et à La Tivollière.
En 1784, Maurice-Augustin aide son frère Joseph à préparer l'ascension du ballon le Flesselles, qui s'envole de Lyon.
Mil sept cent quatre-vingt-cinq, extrait des registres paroissiaux de Rives :
«Le 16 octobre 1785, j'ai baptisé Jeane Adélaïde, née d'avant-hier, et Marie Pauline, née de ce jour, filles jumelles à noble Augustin de Montgolfier et à dame Rose Martel, mariés habitant cette paroisse ; le parrain de ladite Jeane Adélaïde a été Jean Pierre Deglesne, négociant d'Annonay, marraine dame Adélaïde Bron, épouse de noble Étienne de Montgolfier, aussi habitante d'Annonay. Le parrain de ladite Pauline a été messire Jacques Raymond Blachère, avocat à la cour, la marraine demoiselle Marie Élisabeth Martel, tous deux habitants de cette paroisse.»
« Le premier novembre 1785 fut inhumée dame Rose Martel, épouse de noble Augustin de Montgolfier, décédée le 30 du mois d'octobre, âgée d'environ 40 ans, après avoir reçu les sacrements de l'Eglise...»
Des jumelles, seule Marie-Pauline survit.
Maurice-Augustin est donc veuf à 44 ans avec une jeune et nombreuse famille à charge. Il vient d'acheter en Beaujolais, aux Ardillats, la papeterie du Roquet sur les bords de l'Ardières. Il revient dans cette région où ses ancêtres ont été papetiers de 1558 à 1715 sans interruption. Les impôts y sont moins lourds qu'en Dauphiné et il n'y a pas «d'association» d'ouvriers.
À Rives, les MONTGOLFIER, très liés d'amitié avec les métallurgistes BLANCHET, forment Claude BLANCHET à la fabrication du papier. Maurice-Augustin le prend comme associé en 1786 et, en 1787, à la fin de son contrat de location, quitte définitivement Rives. Il vend sa maison et ses meubles à Claude BLANCHET, qui achète la papeterie à M. MARCHAND.
En 1788, Maurice-Augustin vend la fabrique de Leysse à Augustin AUSSEDAT.
Ces ventes lui permettent d'aménager la papeterie du Roquet, de la reconstruire après un incendie, de la moderniser. Malgré ses besoins d'argent, il ne demandera pas à son frère Joseph sa part de l'usine de Voiron qu'ils avaient achetée en commun.
Une pleurésie emporte Maurice-Augustin à 47 ans, le 27 septembre 1788 à Beaujeu. Il laisse huit orphelins dont l'aînée, Fanny, a 13 ans, Michel, l'aîné des garçons, 11 ans, et la huitième 3 ans.
Dans cette période troublée (hausse des salaires de 158 %, chute de l'assignat, réquisition d'ouvriers, mévente due au blocus, manque de chiffons), le grand-père Pierre (t 1793) apporte son aide pour le fonctionnement de la fabrique, bientôt secondé par l'oncle chanoine Maurice-Alexandre (t 1794). La tante Marguerite-Thérèse s'occupe des enfants.
Une partie de la famille, chassée par la Terreur, se réfugie aux Ardillats, où le chanoine avait édifié une chapelle qui reçut la bénédiction de l'évêque d'Autun, Charles Maurice de TALLEYRAND-PÉRIGORD!
Michel, dès 16 ans, s'occupe de l'usine (on trouve son filigrane en 1795 à Roquet). A 25 ans, il épouse Marie-Claudine MILLANOIS, de La Salle. Ils ont sept enfants, dont l'aîné, Achille, l'aide avant de fonder près de Saint-Vallier (Drôme), sur les bords de la Galaure, la papeterie de Rochetaillée.
Méranie (Marie-Pierrette) épouse son cousin Jean-Baptiste, fils de Jean-Pierre. Leur huitième enfant, Vincent, reviendra en Dauphiné en 1848, créant à Charavine, toujours sur les bords de la Fure, la papeterie de Tour-Clermont.
Élie épouse sa petite-cousine Pauline DURET (petite-fille de Raymond). Il travaille à la papeterie de Voiron, que Joseph avait vendue à Augustin BLANCHET, fils de Claude. Il construit ensuite avec son beau-frère la papeterie de Grosberty près d'Annonay, avant de se fixer à Fontenay.
(Source : http://goybet.e-monsite.com/pages/famille-des-freres-montgolfier.html).
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