Note individuelle
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La famille de MONTGOLFIER est une famille subsistante de la noblesse française, originaire d'Auvergne puis fixée dans le Vivarais. Sa branche principale a été anoblie en 1783 (Raoul de Warren, Grand Armorial de France, tome V, 1948, page 97) en la personne du père des frères MONTGOLFIER, inventeurs de la montgolfière.
La famille de MONTGOLFIER est originaire de la Forie en Auvergne, près d'Ambert. Elle se fixa ensuite dans le Vivarais, à Annonay, où l'on trouve en 1558 Jacques MONTGOLFIER, fabricant de papier. Ses descendants exerceront pendant plusieurs générations le métier de papetier.
Son arrière-petit-fils, Raymond MONTGOLFIER, marié à Marguerite CHELLES, eut entre autres deux fils. Le cadet, Antoine (1701-1779) fut l'auteur d'un rameau subsistant, fixé à Tournon et demeuré non noble. L'ainé, Pierre MONTGOLFIER (1709-1793), fabricant de papier, fut anobli en 1783 en raison des exploits de ses deux fils aérostiers.
A La Forie, près d'Ambert, les MONTGOLFIER achètent un vieux moulin à farine et le transforment en moulin à papier (Jean Anglade, Les Montgolfier, éditions Perrin).
Les MONTGOLFIER sont à l'origine de l'entreprise Canson : le gendre d'Étienne de MONTGOLFIER, Barthélémy BAROU de LA LOMBARDIÈRE de CANSON (1774-1859), lui succède par son mariage avec Alexandrine de MONTGOLFIER, et la manufacture royale «Montgolfier» devient alors «Montgolfier et Canson» (1801), puis «Canson-Montgolfier» (1807) et enfin «Canson» (Vincent Huguet, «Quand les artistes créent le mythe Canson», Beaux Arts magazine, juin 2010 - Livre d'Art et de Papier, Marie-Hélène Reynaud).
A la fin du XVIIIe siècle, les frères MONTGOLFIER inventent ce qui sera nommé la montgolfière.
La famille MONTGOLFIER a été anoblie en 1783 en la personne de Pierre MONTGOLFIER, papetier, père des deux frères Montgolfier aérostiers (sans postérité subsistante) et de sept autres fils (Régis Valette, Catalogue de la noblesse française au XXIe siècle, augmenté du Catalogue provincial sous Louis XVI et au XIXe siècle, Éditions Robert Laffont, Paris, 2007, 414 pages).
La famille de Montgolfier est membre de l' Association d'entraide de la noblesse française (ANF).
Elle est de nos jours l'une des familles les plus nombreuses de la noblesse française subsistante.
Avant 1783 La famille Montgolfier portait pour armoiries : D'argent, au golfe d'azur entouré de monts de sinople ; au chef d'azur chargé d'un coq d'or (Florentin Benoit d'Entrevaux, Armorial du Vivarais, à Privas Imprimerie centrale, M•DCCCC•VIII (1908), 495 pages ; réimpression en «facsimile» à 200 exemplaires, Les Éditions de la Bouquinerie, Valence, 1990 : notice Montgolfier, page 359).
Blasonnement officiel par Antoine Marie d'HOZIER de SÉRIGNY : «D'argent à une montagne de sinople, mouvante du côté droit, au pied de laquelle est une mer d'azur, aussi mouvante de la pointe de l'écu, et en chef, un globe aérostatique de gueules, ailé du même : le dit écu timbré d'un casque de profil orné de ses lambrequins d'argent, d'azur, de gueules et sinople». Au bas de ces armoiries figure la devise : Sic itur ad astra (Proverbe latin signifiant «C'est ainsi que l'on arrive aux cieux»). Règlement d'Hozier de 1784.
Variantes notoires :
Variante RIETSTAP (Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, 1887) : D'argent, à un mont de sinople, mouvant du côté dextre et issant d'une mer d'azur, en chef d'une montgolfière (aérostat) de gueules, ailée du même, les ailes abaissées.
Blasonnement repris dans l'armorial de l'ANF. Le vol du ballon devient d'une façon inattendue abaissé (Cela peut être dû à une interprétation d'un dessin peu précis).
Variante d'Alphonse O'KELLY de GALWAY en 1901 (Alphonse O'Kelly de Galway, Dictionnaire archéologique et explicatif de la science du blason, 1901) : d'argent à la Montgolfière (ballon) ailée de gueules, […] planant sur des monts de sinople, formant un golfe d'azur, ondé d'argent. Ce blasonnement privilégie la description en armes parlantes en mettant en relief le jeu de mot "mont-golfe". Selon ce blasonnement, la montgolfière est centrale (et non en chef) le vol n'est pas abaissé (conforme), mais la mer est ondée d'argent- ce qui n'est confirmé nulle part ailleurs.
Variante de Régis VALETTE (Catalogue de la noblesse française) et du dictionnaire de la noblesse (quasi identiques), donne un blasonnement simplifié (Sans la position du mont dans la mer, ni la position du ballon en chef, ni la couleur des ailes pour Valette. Peut-être suffisant pour des ouvrages axés sur la noblesse, cela ne permettrait pas de faire référence en matière d'héraldique).
Variante de E. de SÉRÉVILLE et F. de SAINT-SIMON, quasi identique à celle de d'HOZIER, précise que l'anoblissement date de décembre 1783 et que l'autorisation de particule est du 24 juin 1868 (Étienne de Séréville et Fernand de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, tome 1, 1214 pages, 1975 : page 731 sub verbo «de MONTGOLFIER»).
Lettres-patentes données par le roi Louis XVI au sieur Pierre Montgolfier - décembre 1783 : Louis, par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre, à tous présents et à venir, salut : Les machines aérostatiques inventées par les deux frères, les sieurs Étienne-Jacques et Joseph-Michel Montgolfier, sont devenues si célèbres (....) Pierre Montgolfier, leur père, était issu d'une famille ancienne honorable (...) ce qui nous détermine surtout à nous empresser d'en faire jouir le dit sieur Pierre Montgolfier, c'est que ce sera tout à la fois récompenser dignement et les travaux du père et la belle découverte des machines aérostatiques, entièrement due aux connaissances et aux recherches de ses deux fils. À ces causes, de notre grâce spéciale, pleine puissance et autorité royale, nous avons anobli, et par ces présentes signées de notre main, anoblissons le dit sieur Pierre Montgolfier, et du titre d'écuyer, l'avons décoré et décorons; (...) Donné à Versailles, au mois de décembre, l'an de grâce 1783, et de notre règne le dixième. Signé Louis. (et plus bas) Par le Roi. «Le Baron de Breteuil». Le sieur Antoine Marie d'Hozier de Sérigny, chevalier juge d'armes de la noblesse de France, (...), par les ordres de S. M., et conformément à l'arrêt du conseil du 9 de mars 1706, régla ainsi qu'il suit, par son arrêté du 7 janvier 1784, inscrit au Registre des anoblissements, les armes concédées à la famille Montgolfier : «Un écu d'argent à une montagne de sinople, mouvante du côté droit, au pied de laquelle est une mer d'azur, aussi mouvante de la pointe de l'écu, et en chef, un globe aérostatique de gueule, ailé de même : le dit écu timbré d'un casque de profil orné de ses lambrequins d'argent, d'azur, de gueules et sinople». Au bas de ces armoiries figure l'exergue : Sic itur ad astra. (Source : Nouveau manuel complet d'aérostation: ou Guide pour servir à l'histoire et à la pratique des ballons, par Dupuis-Delcourt, Librairie encyclopédique de Roret, 1850, pages 190 à 192).
Personnalités : Jacques MONTGOLFIER (1568-1628), papetier à Ambert ; Pierre MONTGOLFIER (1700-1793), père de seize enfants dont les deux frères MONTGOLFIER ; Étienne MONTGOLFIER (1712-1791), supérieur des sulpiciens de Montréal puis évêque de Québec ; Joseph-Michel MONTGOLFIER (1740-1810), l'un des deux frères MONTGOLFIER, souvent appelé Joseph MONTGOLFIER ; Jacques-Étienne MONTGOLFIER (1745-1799), l'un des deux frères MONTGOLFIER, souvent appelé Étienne MONTGOLFIER ; Auguste de MONTGOLFIER (1828-1899), papetier et député de l'Ardèche ; Adrien de MONTGOLFIER -VERPILLEUX (1831-1913), ingénieur, industriel, député et sénateur de la Loire ; Émile de MONTGOLFIER (1842-1896), photographe au Japon ; Guy de MONTGOLFIER (1901-1955), député de l'Ardèche ; Éric de MONTGOLFIER (1946- ), magistrat, procureur de la République ; Denis de Montgolfier (1962- ), journaliste d'investigation français ; Albéric de MONTGOLFIER (1964- ), sénateur d'Eure-et-Loir.
(Source : Encyclopédie en ligne Wikipédia).
L'entreprise Canson est issue d'une tradition familiale de plusieurs siècles. Jean Montgolfier, fait prisonnier lors des croisades à Damas, aurait, au XIIe siècle, appris à fabriquer du papier. Après son évasion, il aurait rapporté le secret en Europe, se serait installé dans la production de papier, afin de remplacer le parchemin.
En 1557, une papeterie s'installe à Vidalon, à Annonay, sur le bord de la Deûme, rivière qui descend du Mont-Pilat et dont l'eau claire permet de fabriquer des pâtes à papier bien blanches. En 1692, Antoine Chelles acquiert le moulin de Vidalon. Originaire du Beaujolais, il est ami avec Jean Montgolfier, qui exploite le moulin de Réveillon à Beaujeu, et qui lui envoie ses deux fils dans le but de parfaire leur métier. Michel et Raymond Montgolfier se marient rapidement avec des filles du maître des lieux, Françoise et Marguerite Chelles. L'histoire de Canson se confond avec celle de la famille Montgolfier, qui s'est illustrée par son activité dans le domaine de la papeterie mais aussi par la conception de la première montgolfière, en 1782, dont l'enveloppe était constituée de papier issu d'une de ses fabriques. Le logo de Canson représente encore aujourd'hui une montgolfière. Cette alliance signe l'enracinement des Montgolfier en Vivarais.
Pierre Montgolfier (1700-1793), fils de Raymond, est un industriel tourné vers l'avenir et la modernisation de la profession, et sous son action, les moulins de Vidalon connaissent un essor considérable. C'est lui, notamment, qui installe des piles à cylindres hollandais pour remplacer les antiques maillets.
Parmi les seize enfants de Pierre Montgolfier, se trouve Joseph Montgolfier à l'origine de nombreuses inventions comme le Bleu de Prusse qui donnera au papier la couleur tant recherchée. Il invente le bélier hydraulique, qui permet d'élever l'eau "à toutes les hauteurs et d'un seul jet" sans utiliser d'autre force motrice. Avec son frère Etienne Montgolfier, il invente la première montgolfière, dont l'enveloppe était constituée de papier issu d'une de leurs fabriques, et qui s'élève dans la cour de la manufacture de Vidalon le 14 décembre 1782 (Une stèle existe toujours à l'endroit de ce premier envol, près de la maison natale de Joseph et Etienne). Le logo de Canson représente encore aujourd'hui une montgolfière.
En 1783, Louis XVI anoblit Pierre Montgolfier et sa famille pour les nombreuses innovations et perfectionnements dont ils font bénéficier l'industrie papetière. L'année suivante, le 19 mars 1784, la papeterie des Montgolfier se voit décerner le titre de Manufacture Royale, titre qui assure le manufacturier contre toute concurrence déloyale ou usurpation de marque..
En 1798, Etienne de Montgolfier décède. Son gendre, Barthélémy Barou de la Lombardière de Canson (1774-1859), lui succède par son mariage avec Alexandrine et en 1801 l'entreprise devient "Montgolfier et Canson", puis "Canson-Montgolfier" en 1807. Barthélémy de Canson développe les manufactures et met au point de nombreux procédés techniques : coloration en pâte, machine à papier en continu, caisse aspirante pour accélération de l'égouttage de la feuille en formation, le collage en pâte ... Il invente aussi le papier calque (ou papier végétal à calquer à l'époque) en 1807, pour les 250 ans de la fabrique. grâce à un procédé de très fort raffinage de la pâte à papier, pour faire disparaître les éléments qui rendent le papier opaque, ainsi qu'un calandrage supplémentaire. Il fait installer la première machine Robert, vers 1820. Une société anonyme voit le jour en 1881 sous la marque commerciale Anciennes Manufactures Canson & Montgolfier.
En 1853, les papeteries Canson inventent un papier photographique positif et négatif, pour lequel de nombreux brevets seront accordés en France et à l'étranger. Ce procédé simplifie les opérations de tirage tout en étant d'un coût inférieur et en permettant des noirs de qualité.
Canson créa spécialement pour Jean-Auguste-Dominique Ingres, ami d'Adélaïde de Montgolfier, fille de d'Etienne de Canson, un papier à dessin vergé.
En 1910, Gustave Maillol met au point, pour son oncle Aristide, un papier adapté aux exigences de l'artiste. Il installe sa petite fabrique à Montval près de Marly-le-Roy. La guerre de 1914-1918 interrompt ses travaux. Lorsqu'il rentre chez lui en 1919, Gaspard Maillol s'aperçoit que son matériel a été dispersé. Il se tourne alors vers les papeteries Canson et Montgolfier pour lui fabriquer les "Papiers Montval", qui font toujours partie de la gamme de l'entreprise.
Beaucoup de grands artistes ont utilisé les papiers Canson : Edgar Degas, Joan Miró, Fernand Léger, Marc Chagall, Picasso...
En 1926, Canson se développe en créant une filiale à New York aux États-Unis, qui se situe aujourd'hui à South Hadley, Massachusetts.
En 1947, elle crée la pochette de feuilles à dessin Canson, afin que les professeurs de dessin ne ploient plus sous le poids des cahiers à corriger et qu'ils puissent exposer les dessins des enfants sur les murs.
En 1956, Blanchet et Kléber de Rives rejoignent les papeteries Johannot d'Annonay, d'Arches et du Marais pour former Arjomari (ARches, JOhannot, MArais, RIves). En 1976, la société Arjomari devient l'actionnaire majoritaire de Canson & Montgolfier. En 1990, Arjomari fusionne avec le groupe Wiggins Teape Appleton pour donner naissance au groupe ArjoWiggins.
Depuis janvier 2007, Canson appartient au groupe papetier français Hamelin déjà propriétaire des marques Oxford et Elba, et spécialisée dans les articles de classements, les cahiers et le dessin et les arts graphiques.
Canson, qui emploie 415 personnes en Europe, en Amérique du Sud et en Australie, a réalisé, en 2006, un chiffre d'affaires de 90 millions d'euros.
En 1784, lorsque la manufacture devient manufacture royale, la papeterie prend devise et armoiries. Ces dernières rappellent le blason d'Annonay (damier sang et or), l'invention de la montgolfière par Joseph et Etienne, ainsi que la fabrication du papier, notamment le velin. La devise Ite per Orbem (Allez par le monde) évoque la diffusion, déjà internationale, des papiers Montgolfier.
Le logo de Canson a ensuite évolué plus clairement vers une montgolfière et des feuilles de papier, jusqu'au logo d'aujourd'hui qui montre une montgolfière stylisée.
De nombreux produits ont été créés par l'entreprise au cours de ses 450 années d'existence Montval : une gamme de produits pour l'aquarelle Mi-Teintes : un papier couleur notamment utilisé par les pastellistes et les écoliers. Il doit son nom aux couleurs mises au point en demi-teintes, afin d'augmenter la variété de la gamme. Ingres Vidalon: un papier couleur vergé "C" à Grain : un papier au grain fin pour le dessin 1557 : un papier au grain léger pour le dessin Figueras : un papier pour la peinture à l'huile Infinity : des papiers pour l'édition et la photographie d'art numérique XL : des carnets pour les étudiants.
En 2010, le groupe Hamelin et l'entreprise Canson créent le Fonds Canson pour l'art et le papier. L'objectif de ce fonds est de mettre en place des actions de mécénat en faveur des artistes dont le support principal de création est le papier. Son action principale est la remise du Prix Canson, à un talent émergent, dont la recherche et le travail avec le papier sont remarquables.
En 2010, le prix Canson a été décerné pour la première fois au dessinateur Fabien Mérelle, par un jury présidé par Gérard Garouste. En 2011, c'est à Ronald Cornelissen, artiste néerlandais, que revient le Prix Canson.
Depuis 2010, Canson est mécène du Louvre. L'entreprise soutient le site Internet du musée, la numérisation de la collection du département des Arts Graphiques. Elle a également mécéné une exposition présentée par le Louvre et Canson de juin à septembre 2011, Le Papier à l'œuvre, sur le thème du papier, de ses interactions avec les artistes et des grandes techniques du travail du papier. Plusieurs œuvres sur papier Canson étaient présentées comme le Nu bleu IV de Henri Matisse et Combustion, mèche noire et traces de brûlures sur papier Canson II de Christian Jaccard.
(Source : Wikipedia et base Roglo).
La date de dénomination (2 mars 1900) nous indique que cette rue de Saint-Etienne honore, avec beaucoup de retard, les frères Joseph et Étienne MONTGOLFIER. Pierre MONTGOLFIER, papetier à Vidalon (paroisse de Daveizieux) près d'Annonay et son épouse, Anne DURET, ont eu 16 enfants et parmi eux, le douzième de la fratrie, Michel Joseph dit Joseph (26/08/1740-26/06/1810) et le quinzième, Étienne Jacques dit Étienne (06/01/1745-02/08/1799). Après l'expérience privée du 14 décembre 1782, ils firent s'élever le premier ballon à air chaud le 4 juin 1783 devant l'assemblée des Etats du Vivarais à Annonay. Leur père sera anobli par louis XVI en 1783.
Cette rue aurait pu honorer avec un peu d'avance, Pierre Louis Adrien de MONTGOLFIER, fils de Hugues Michel Achille de MONGOLFIER, fabricant de papier et d'Élisa Victoire Joséphine SÉRIZIAT, né aux Ardillats près de Beaujeu (Rhône) le 06/11/1831, mort à St-Chamond le 23/01/1913. Arrière-petit-neveu de Joseph et Étienne, polytechnicien, ingénieur des Ponts et Chaussées, il épouse Élisabeth, la fille de Jean Claude VERPILLEUX <http://noms.rues.st.etienne.free.fr/rues/verpilleux.html>, le 10/11/1858 à Rive-de-Gier.
Il termine, après CONTE-GRANCHAMP <http://noms.rues.st.etienne.free.fr/rues/conte-grandchamp.html>, la construction du barrage du Gouffre d'Enfer <http://furan.free.fr/barrages.html> entre 1861 et 1866. L'ingénieur en chef de cette construction était Auguste GRAEFF <http://noms.rues.st.etienne.free.fr/rues/graeff.html>. Député de la Loire du 08/02/1871 au 07/03/1876, sénateur de la Loire du 30/01/1876 au 04/01/1879. Il fut Préfet de la Loire par intérim pendant quelques jours après l'assassinat d'Henri de l'ESPÉE lors des événements de la Commune à Saint-Étienne. Il est surtout connu à St-Chamond pour avoir dirigé les Hauts fourneaux, forges et aciéries de la Marine de 1874 à 1903 environ. Il en est resté administrateur jusqu'à sa mort. Président de la chambre de commerce de Saint-Étienne de 1888 à 1908. Commandeur de la Légion d'honneur.
(Source : http://noms.rues.st.etienne.free.fr).
L'historien de la famille qui utilise le mot fouriériste de «phalanstère» ne plaisante qu'à demi. Dans des familles de cette taille, seuls quelques-uns des enfants pouvaient gagner leur vie en dirigeant l'affaire. Les filles célibataires étaient priées d'entrer dans les ordres, et les fils cadets de créer des commerces de leur côté ou de devenir prêtres. Parmi les jeunes frères de Pierre, Augustin devint chartreux sous le nom de dom Thomas dans l'entourage de l'archevêque de Toulouse ; Étienne se fit prêtre sulpicien à Montréal. C'était un homme doux et bon, qui osa même dire du bien du gouvernement britannique après 1763 ; quant à Jacques, il devint financier à Paris, marié, sans enfant, offrant son aide et son réconfort à plus d'un neveu passant par la capitale.
Tout le monde ne parvenait pas à se faire ainsi une place dans un cloître ou dans le monde. Les chefs de famille successifs sur les trois générations du XVIIIème siècle - Raymond, son fils Pierre, et enfin Étienne - alliaient chacun une austère éthique du travail et des devoirs personnels à un sens élevé des responsabilités envers leurs parents moins vertueux ou moins chanceux. Aucun membre de la famille n'était jamais renvoyé de Vidalon. L'oncle Michel, artiste et bon à rien, qui se maria encore deux fois ; les beaux-frères CHELLES, désœuvrés, avec leurs femmes et leurs enfants ; les nonnes découragées, les chanoines sans cure ; les cousins déprimés - il y avait place pour chacun, quelle que fût la désinvolture avec laquelle certains avaient dévoré leur part de la substance qui leur avait tous servi à débuter dans la vie. Une sœur aînée de Joseph et d'Étienne, Marianne, née en 1738, se souvenait de toute cette parenté qui, avec ses propres frères et sœurs, faisait quarante ou cinquante personnes dans la maison.
En termes de métier, un surveillant de papeterie était un «gouverneur». Pierre répondait à cette appellation plus encore que son père, qui avait monté l'affaire pour que son fils prenne la relève. Pierre entra en possession de l'héritage à quarante-trois ans (Anne était déjà quatorze fois mère) et au cours des cinquante années restantes s'éleva jusqu'au statut de patriarche. Nul, dans la troisième génération, n'aurait imaginé qu'il avait pu être jeune et incertain de ses choix au point de songer à devenir prêtre. Dans son comportement il alliait l'autoritarisme catholique à un puritanisme qui remontait peut-être bien à l'époque où les MONTGOLFIER appartenaient à l'Église réformée.
En toutes saisons, Pierre se levait chaque matin à quatre heures, se lavait le visage et les mains dehors dans le bief d'amont du moulin. Pendant la journée, il avait l'œil à tout : l'approvisionnement, le tri et la fermentation des chiffons ; leur macération et la préparation de la pâte; le trempage, le couchage, le pressage, le séchage, le classement et la finition des feuilles ; la vente et réexpédition du produit ; le coût de chaque opération ; le prix de chaque catégorie ; l'intendance et la cuisine qui nourrissaient les ouvriers et la famille ; la conduite, le talent, et le rendement de chaque travailleur, de la ramasseuse de chiffons la plus débutante au contremaître chargé des cuves, du moulin à brocarts et de la presse. Rien n'échappait à son attention impitoyable. Il entendait même le catéchisme des enfants de l'usine. Donner une instruction religieuse étant le premier devoir des parents, tous les pères et mères étaient censés emmener leurs enfants devant le maître le dimanche matin. Si les jeunes apprentis ne se présentaient pas d'eux-mêmes, on s'en remettait à la surveillance familiale.
On dînait chaque jour à midi. Le soir, Pierre allait se coucher après souper à sept heures précises. Après quoi, il ne devait pas être dérangé, quoi qu'il se produisît dans l'établissement. Tant qu'il était dans le salon, aucune conversation frivole n'était admise, moins encore tout ce qui frôlait le scepticisme ou la légèreté en matière de religion ou de monarchie. Après son départ, la famille se détendait, et passait souvent d'agréables soirées, avec parfois de la musique ou de la danse. Un arrière petit-fils, Marc SEGUIN, qui avait sept ans à la mort de son formidable ancêtre, se souvenait toujours de la façon dont «le regard qui s'échappait de son petit œil gris, vif et ardent, inspirait à tout son entourage une crainte qu'il n'était au pouvoir d'aucun de surmonter». Quand il atteignit les soixante-dix ans, Pierre délégua la direction effective de l'usine à Étienne, mais n'en conserva pas moins ses facultés et sa vigueur jusqu'à la fin, en 1793. À l'âge de quatre-vingt-neuf ans, il fut parrain d'un autre arrière petit-fils. Un membre de la congrégation fut impressionné de voir le vieil homme, parfaitement droit et sans aide, descendre avec le bébé dans ses bras les marches malaisées conduisant de la porte de l'église aux fonts baptismaux.
Les caractéristiques de la vie à Vidalon survivent, sous une forme atténuée, dans la famille MONTGOLFIER à une époque plus récente. Hormis quelques amitiés généralement formées à l'école, les rapports entre les membres de la famille semblent avoir comblé leur besoin, ou leur désir, d'intimité ou de relations sociales. Ils ne nourrissaient aucune illusion quant aux qualités des uns et des autres, respectaient l'individualité de chacun, et ne cherchaient à leurrer ni eux-mêmes, ni les autres sur leur personnalité. Prenant chacun tel qu'il était, ils évitaient en fait le rigorisme du tempérament idéaliste ou romantique qui exige plus des gens qu'il n'est raisonnable ou réaliste d'en attendre. Le talent, le hasard, et le jugement des aînés (plutôt qu'un simple droit d'aînesse) donnaient plus de poids et d'influence à certains qu'à d'autres, mais la place légitime que chacun occupait dans le cercle de famille n'était nullement fonction de la réussite sociale. Les rangs ne firent rompus qu'une fois, au XVIIIème siècle, à cause de la déloyauté d'un petit-fils par alliance, COLONJON, dont il sera question plus tard.
Ce qui ne survécut pas à l'Ancien Régime fut l'autorité écrasante d'un pater familias comme Pierre MONTGOLFIER. Nul doute que l'évolution culturelle et économique aurait porté atteinte à cette domination, même sans les limitations politiques imposées pendant la Révolution. Le processus avait d'ailleurs déjà commencé. Les graines en furent plantées dans les dispositions que lui-même et bien des pères de sa génération prirent pour la scolarité de leurs garçons. Pierre, en homme du XVIIIème siècle, envoya ses fils hors de chez eux pour recevoir une éducation soignée. L'expérience du monde, des sciences, des lettres - en un mot des lumières - estompa le modèle selon lequel il avait lui-même été façonné, son père Raymond l'ayant élevé et formé aux affaires à l'usine même. Comme on le verra, les enfants restèrent néanmoins étroitement unis, exerçant la responsabilité familiale de façon collégiale, en quelque sorte. Et certes, les frères et sœurs utilisaient la vieille expression «en petit comité» pour désigner le noyau qu'ils formaient pour soutenir Étienne et Joseph, lesquels consacraient toute leur attention et leur énergie à exploiter et accroître le succès des «montgolfières» qui donnèrent leur nom aux premiers aéronefs.
Dans le noyau familial, Joseph et Étienne étaient de caractères diamétralement opposés. Ils avaient en commun le don de la mécanique et des sciences, mais c'était à peu près tout. Joseph était un rêveur non conformiste, le type même de l'inventeur, débordant d'imagination avec les objets et les procédés, mais dépourvu de sens pratique dans le commerce et les affaires. Large d'épaules, puissamment musclé, sa tenue vestimentaire et son apparence lui étaient indifférentes et les autres gens l'intimidaient. Il se dégageait de lui une sorte de bienveillance diffuse, même s'il ne prêtait guère attention aux autres individuellement. Biot, à l'époque napoléonienne, le surnomma «le La Fontaine de la physique» quand Joseph était devenu un personnage vénérable. Son étourderie était extraordinaire, même pour un créateur. Un jour, il quitta une auberge sans son cheval et une autre fois sans sa femme. (...)
Étienne, au contraire, avait de solides connaissances en mathématiques, mécanique et bien d'autres choses, sans oublier une forte discipline personnelle. Moins romantique que Joseph, peut-être était-il plus passionné, bien qu'il contînt cette passion. Car force est de reconnaître qu'il se mettait parfois en colère, non de manière froide et calculée, mais seulement quand il ne contrôlait plus sa fureur ou son mépris. Il pouvait alors paraître un peu mesquin. Mais le feu couvait sous la cendre. Cela explique peut-être pourquoi, hormis quelques rares intimes, on estimait Étienne pour son sérieux et ses aptitudes, alors que Joseph inspirait généralement l'affection en dépit de sa relative indifférence envers les besoins individuels des autres. Joseph reste reconnaissable sur tous ses portraits, paraissant simplement plus jeune ou plus âgé, plus ou moins lointain. Etienne a l'air différent d'un portrait à l'autre. Un des plus extraordinaires nous montre une silhouette d'elfe presque sans cheveux, qui pourrait être celle d'Ariel ou de quelque « enfant de sagesse » issu de l'imagination de William Blake. Sur tous les autres portraits, il est l'image même de la respectabilité, quelle que soit l'expression choisie pour masquer ses sentiments. (...)
En 1760, Pierre décida de trouver une occupation à la maison pour Joseph et son jeune frère, Augustin. A quatorze ans, Augustin avait à son tour filé à Paris chez son oncle Jacques. Il vivota comme écrivain public pour les marchands analphabètes des Halles. Puis il s'aventura jusqu'en Inde, où il acquit, puis perdit une fortune, et toujours à moins de vingt ans repartit tenter sa chance à Saint-Domingue. L'idée de Pierre était d'établir Augustin, dix-neuf ans, et Joseph, vingt ans, assagis par leur sœur aînée Marianne, à l'usine jumelle de Vidalon-le-Bas, où leur oncle Antoine, le jeune frère de Pierre, venait de faire faillite.
L'indépendance si près de la maison s'avéra irréalisable, et l'usine d'en bas fut bientôt rendue à la branche cadette. Augustin retourna aux Antilles, tandis que Joseph faisait quelque temps connaissance avec la vie de Paris, fréquentant le café Procope. A leur retour, les deux frères décidèrent de reprendre le seul métier qu'ils connaissaient vraiment. Il y avait des papeteries dans le Dauphiné ; Joseph et Augustin prirent un bail pour deux usines, l'une qui fut gérée par Augustin à Rives, l'autre, tout près, par Joseph à Voiron. Joseph était négligent et Augustin tyrannique avec les ouvriers. Aucune des jeux aventures ne connut de réussite commerciale, même si Rives, auquel le gouvernement s'intéressa, devint une usine pilote de la province sur le plan technologique. On sait peu de choses sur l'affaire de Joseph, sauf que Voiron ne poussait la fabrication du papier que jusqu'à la formation des feuilles. Joseph les envoyait à Vidalon pour être classées et vendues. Il vendait une partie du produit non fini. Dans la famille MONTGOLFIER, le papier hygiénique est encore appelé «papier de Joseph». On ignore les détails de sa vie, si ce n'est qu'elle fut errante. Il surgissait tantôt à Montpellier, tantôt à Avignon, tantôt à Lyon, et régulièrement à Annonay, surtout après son mariage en 1771.
(Source : http://www.jaillard.net).
Le Louvre a présenté du 9 juin au 5 septembre 2011 une exposition sponsorisée par la célèbre marque Canson, dont tous les écoliers ont utilisé un jour ou l'autre les papiers. Intitulée "Le papier à l'œuvre", cette exposition montrait comment les artistes utilisent et s'approprient le papier, support de leurs œuvres et instrument de leur créativité.
Il s'agit ici de la dynastie des MONTGOLFIER dont le nom est surtout associé au premier ballon à air chaud lancé dans le ciel français. La fameuse "montgolfière" est en effet une invention des frères Michel Joseph et Etienne MONTGOLFIER, personnages phares de cette famille, qui réalisèrent le premier vol en 1783. Leur ballon était réalisé en papier doublé de toile, dans lequel on insufflait de l'air chaud pour permettre son élévation.
Les frères MONTGOLFIER avaient tout simplement eu l'idée d'utiliser le matériau dont ils connaissaient, et pour cause, parfaitement les qualités. Ils étaient en effet issus d'une dynastie de papetiers dont l'activité était déjà ancienne.
A l'origine de la papeterie familiale se trouve Jacques MONTGOLFIER, papetier au milieu du 16e siècle, à Ambert, en Auvergne. Ses descendants s'implanteront durablement en Ardèche, à Vidalon et Annonay, à partir du 18e siècle et y développeront l'industrie du papier. Le choix de cette région s'explique par la qualité des eaux des rivières locales et l'abondance de "chiffons" (rebuts de linge constituant la matière première de la pâte à papier, Source : Le papier, Lucien X. Polastron, Editions Imprimerie nationale, Paris, 1999), servant de base à la fabrication du papier.
Par le jeu des mariages, les familles MONTGOLFIER et CHELLES développent les papeteries et s'implantent durablement dans le Vivarais. Au fil du temps, les MONTGOLFIER développent des techniques en s'inspirant de ce qui se faisait en Angleterre, puis en Hollande. L'entreprise familiale devient manufacture royale en 1784.
En 1801, c'est Barthélémy BAROU de La LOMBARDIÈRE de Canson, gendre d'Etienne de MONTGOLFIER, qui lui succède, donnant ainsi à la lignée papetière le nom sous lequel elle passera à la postérité.
Né en 1745 à Vidalon, en Ardèche, Etienne Jacques MONTGOLFIER était l'un des seize enfants de Pierre MONTGOLFIER et Anne-Catherine DURET. Il dirigea la papeterie familiale à partir de 1772 et en devint propriétaire en 1787. Son frère, Michel Joseph - inventeur de la montgolfière-, laissa son prénom à un papier vélin, le "papier joseph".
Pierre MONTGOLFIER, père de Michel Joseph et Etienne, fut anobli en 1783 : Louis XVI voulait ainsi remercier la famille MONTGOLFIER pour les innovations et inventions qu'elle avait apportées à la France. L'autorisation de porter la particule n'aurait été accordée en revanche qu'en 1868.
Le patronyme et la particule sont encore portés de nos jours, notamment pas le procureur Eric de MONTGOLFIER.
(Article de Laurence Abensur-Hazan).
Concernant la généalogie, il est bien sûr intéressant de suivre l'ascendance des MONTGOLFIER.
Mais il est dommage de ne pas souligner le rôle essentiel d'Antoine CHELLES, papetier natif de Marsac en Livradois, qui après avoir exercé son art à Marsac, puis à Rochetaillée en Forez, loue, puis achète une papeterie à côté d'Annonay, marie deux de ses filles à des petits cousins, deux frères MONTGOLFIER, qu'il fait venir de La Faurie en Auvergne, et transmet cette papeterie à sa fille Marguerite, qui la transmet à son tour à ses descendants MONTGOLFIER.
C'est bien Antoine CHELLES, et non les MONTGOLFIER qui ont choisi l'implantation.
Les papetiers n'étaient alors que des artisans. les papeteries appartenaient à des familles nobles ou notables, et lorsqu'un papetier s'endettait pour acheter une papeterie, il faisait souvent faillite.
La réussite d'Antoine CHELLES n'en est que plus exemplaire.
Les généalogies CHELLES qui figurent sur geneanet sont pour la plupart tirées du livre sur les MONTGOLFIER, lequel très bien fait par ailleurs, fourmille d'erreurs sur les CHELLES : confusions entre deux Antoine CHELLES père et fils, mariage de l'un attribué à l'autre, un des mariages de l'un omis, personnages de générations différentes présentés comme frère et sœur...
Il serait aussi intéressant de souligner que l'acte d'anoblissement des MONTGOLFIER ne concerne pas les deux frères pour l'invention de la montgolfière, mais bien leur père pour ses inventions dans le domaine de l'industrie papetière.
(Commentaire de Jean-Marc Blanc).
(Source : http://www.rfgenealogie.com).
Fils de Raymond MONTGOLFIER (1673-1743), et de Marguerite CHELLES (1676-1736).
Fit ses études au collège d'Annonay puis rejoint son père pour être initié au métier car il était considéré comme l'héritier universel.
Il reçut l'assentiment de son père pour entrer au Séminaire de Lyon. Raymond rappela Antoine pour le seconder, mais Pierre ne persista pas dans sa vocation et prit alors la direction de Vidalon le Haut qui lui fut dévolue lors de son mariage avec Anne Duret et pour compenser Antoine Raymond donna à Antoine Vidalon le Bas.
Les parents font donation à Pierre du vieux moulin à papier avec la maison d'habitation.
Dans la manufacture il devait pourvoir à tout, assurer la régularité du travail, loger, nourrir, vétir la plupart des ouvriers et leur famille...
Il fut appelé Barbe noire et certain le surnommèrent le Patriarche de Vidalon du fait des grands services qu'il rendait.
Il acheta divers domaine : celui de Vert, celui de Fraisse, celui de Déomas, celui de Grattet, et celui de pouurat de Chiezes à Eclassan.
A la Révolution il refusa aussi longtemps que possible la fermeture de la Chapelle de Vidalon, puis fut contraint de se rendre à Annonay pour remplir secrètement ses devoirs religieux.
Il fut inhumé à Davézieux.
(Source : voir fichier Geneanet d'Alain Garric).
Pierre MONTGOLFIER (puis de MONTGOLFIER. Anobli par lettres patentes données à Versailles par Louis XVI en 12.1783. Il fit ses études au collège d'Annonay puis rejoint son père pour l'initier au métier car il état considéré comme l'héritier universel. Il obtenu l'assentiment de son père pour entrer au Séminaire de Lyon. Raymond rappela Antoine pour le seconder, mais Pierre ne persista pas dans sa vocation et prit alors la direction de Vidalon le Haut qui lui fut dévolue lors de son mariage avec Anne DURET et pour compenser Antoine Raymond donna à Antoine Vidalon-le-Bas. Les parents font donation à Pierre du vieux moulin à papier avec la maison d'habitation. Dans la manufacture il devait pourvoir à tout, assurer la régularité du travail, loger, nourrir, vêtir la plupart des ouvriers et leur famille... Il fut appelé Barbe noire et certain le surnommèrent le Patriarche de Vidalon du fait des grands services qu'il rendait. Il acheta divers domaine : celui de Vert, de Fraisse, de Déomas, Grattet, Pourrat de Chiezes à Eclassans. A la Révolution il refusa aussi longtemps que possible à la fermeture de la chapelle de Vidalon, puis fut contraint de se rendre à Annonay pour remplir secrètement ses devoirs religieux. Il fut inhumé à Davézieux. Il avait été anobli par lettre patente de Louis XVI.
(Source : voir fichier Geneanet d'Yves Dreux).
Les traditions de la famille admettent qu'au cours de la seconde croisade en 1147, un Jean MONTGOLFIER, neveu de ce dernier fut fait prisonnier et fut esclave à Damas, où il travailla pendant trois ans à la fabrication du papier de coton. Or, sept cent soixante-dix ans après, un descendant de l'esclave de Damas, le général Mariano GOYBET, commandant de la 3e division de l'armée française du Levant, entrait en vainqueur dans cette ville le 25 juillet 1920, après avoir écrasé la veille au dur combat de Kan Meiseloun, l'armée de l'émir Fayçal.
«J'ai «régné» pendant un an sur Damas et son oasis; me souvenant de Jean de Montgolfier, j'ai tenu à visiter sur les rives du Barada les vieux moulins à papier, où l'on fait du papier de coton à la forme. Étant donné l'immobilité de l'Orient, j'ai certainement vu les vieilles cuves auprès desquelles travaillait notre parent. [...] Cette « revanche » à longue échéance n'est-elle pas curieuse?»
Général Mariano GOYBET, 19 janvier 1933.
Les MONTGOLFIER rêvaient depuis toujours de créer un objet qui s’élèverait dans les airs. Comme ils étaient papetiers de métier, ils avaient conçu une première enveloppe de ballon en papier grossier. Mais si l’on peut dire, «l’idée était dans l’air» et s’il n’y avait pas eu les frères MONTGOLFIER, peu de temps après, quelqu’un d’autre aurait lancé un ballon. Mais en science comme en histoire, c’est toujours le premier qui compte et qui laisse son nom.
Les premières tentatives datent de bien avant l’Antiquité grecque puisqu’on a retrouvé dans des cavernes du Pérou des dessins de ballon qui remonteraient à des temps immémoriaux. Depuis les personnages mi-légendaires de Dédale et d’Icare dans la mythologie grecque, jusqu’à Léonard de VINCI, créateur au 16e siècle de quelque 500 dessins de techniques de vol, les expériences se sont succédé sans discontinuer jusqu’au siècle des Lumières. Mais dans tous ces cas, il s’agissait plus ou moins de projets. Là où les MONTGOLFIER se distinguent de ces inventeurs, c’est qu’avec eux, nous avons la concrétisation indiscutable d’une réalisation scientifique dont personne n’a jamais mis en doute le lieu, l’auteur ni la date de l’invention, le 4 juin 1783.
L'historien de la famille qui utilise le mot fouriériste de «phalanstère» ne plaisante qu'à demi. Dans des familles de cette taille, seuls quelques-uns des enfants pouvaient gagner leur vie en dirigeant l'affaire. Les filles célibataires étaient priées d'entrer dans les ordres, et les fils cadets de créer des commerces de leur côté ou de devenir prêtres. Parmi les jeunes frères de Pierre, Augustin devint chartreux sous le nom de dom Thomas dans l'entourage de l'archevêque de Toulouse ; Étienne se fit prêtre sulpicien à Montréal. C'était un homme doux et bon, qui osa même dire du bien du gouvernement britannique après 1763 ; quant à Jacques, il devint financier à Paris, marié, sans enfant, offrant son aide et son réconfort à plus d'un neveu passant par la capitale.
Tout le monde ne parvenait pas à se faire ainsi une place dans un cloître ou dans le monde. Les chefs de famille successifs sur les trois générations du XVIIIème siècle - Raymond, son fils Pierre, et enfin Étienne - alliaient chacun une austère éthique du travail et des devoirs personnels à un sens élevé des responsabilités envers leurs parents moins vertueux ou moins chanceux. Aucun membre de la famille n'était jamais renvoyé de Vidalon. L'oncle Michel, artiste et bon à rien, qui se maria encore deux fois ; les beaux-frères CHELLES, désœuvrés, avec leurs femmes et leurs enfants ; les nonnes découragées, les chanoines sans cure ; les cousins déprimés - il y avait place pour chacun, quelle que fût la désinvolture avec laquelle certains avaient dévoré leur part de la substance qui leur avait tous servi à débuter dans la vie. Une sœur aînée de Joseph et d'Étienne, Marianne, née en 1738, se souvenait de toute cette parenté qui, avec ses propres frères et sœurs, faisait quarante ou cinquante personnes dans la maison.
En termes de métier, un surveillant de papeterie était un «gouverneur». Pierre répondait à cette appellation plus encore que son père, qui avait monté l'affaire pour que son fils prenne la relève. Pierre entra en possession de l'héritage à quarante-trois ans (Anne était déjà quatorze fois mère) et au cours des cinquante années restantes s'éleva jusqu'au statut de patriarche. Nul, dans la troisième génération, n'aurait imaginé qu'il avait pu être jeune et incertain de ses choix au point de songer à devenir prêtre. Dans son comportement il alliait l'autoritarisme catholique à un puritanisme qui remontait peut-être bien à l'époque où les MONTGOLFIER appartenaient à l'Église réformée.
En toutes saisons, Pierre se levait chaque matin à quatre heures, se lavait le visage et les mains dehors dans le bief d'amont du moulin. Pendant la journée, il avait l'œil à tout : l'approvisionnement, le tri et la fermentation des chiffons ; leur macération et la préparation de la pâte; le trempage, le couchage, le pressage, le séchage, le classement et la finition des feuilles ; la vente et réexpédition du produit ; le coût de chaque opération ; le prix de chaque catégorie ; l'intendance et la cuisine qui nourrissaient les ouvriers et la famille ; la conduite, le talent, et le rendement de chaque travailleur, de la ramasseuse de chiffons la plus débutante au contremaître chargé des cuves, du moulin à brocarts et de la presse. Rien n'échappait à son attention impitoyable. Il entendait même le catéchisme des enfants de l'usine. Donner une instruction religieuse étant le premier devoir des parents, tous les pères et mères étaient censés emmener leurs enfants devant le maître le dimanche matin. Si les jeunes apprentis ne se présentaient pas d'eux-mêmes, on s'en remettait à la surveillance familiale.
On dînait chaque jour à midi. Le soir, Pierre allait se coucher après souper à sept heures précises. Après quoi, il ne devait pas être dérangé, quoi qu'il se produisît dans l'établissement. Tant qu'il était dans le salon, aucune conversation frivole n'était admise, moins encore tout ce qui frôlait le scepticisme ou la légèreté en matière de religion ou de monarchie. Après son départ, la famille se détendait, et passait souvent d'agréables soirées, avec parfois de la musique ou de la danse. Un arrière-petit-fils, Marc SEGUIN, qui avait sept ans à la mort de son formidable ancêtre, se souvenait toujours de la façon dont «le regard qui s'échappait de son petit œil gris, vif et ardent, inspirait à tout son entourage une crainte qu'il n'était au pouvoir d'aucun de surmonter.» Quand il atteignit les soixante-dix ans, Pierre délégua la direction effective de l'usine à Étienne, mais n'en conserva pas moins ses facultés et sa vigueur jusqu'à la fin, en 1793. À l'âge de quatre-vingt-neuf ans, il fut parrain d'un autre arrière-petit-fils. Un membre de la congrégation fut impressionné de voir le vieil homme, parfaitement droit et sans aide, descendre avec le bébé dans ses bras les marches malaisées conduisant de la porte de l'église aux fonts baptismaux.
Les caractéristiques de la vie à Vidalon survivent, sous une forme atténuée, dans la famille MONTGOLFIER à une époque plus récente. Hormis quelques amitiés généralement formées à l'école, les rapports entre les membres de la famille semblent avoir comblé leur besoin, ou leur désir, d'intimité ou de relations sociales. Ils ne nourrissaient aucune illusion quant aux qualités des uns et des autres, respectaient l'individualité de chacun, et ne cherchaient à leurrer ni eux-mêmes, ni les autres sur leur personnalité. Prenant chacun tel qu'il était, ils évitaient en fait le rigorisme du tempérament idéaliste ou romantique qui exige plus des gens qu'il n'est raisonnable ou réaliste d'en attendre. Le talent, le hasard, et le jugement des aînés (plutôt qu'un simple droit d'aînesse) donnaient plus de poids et d'influence à certains qu'à d'autres, mais la place légitime que chacun occupait dans le cercle de famille n'était nullement fonction de la réussite sociale. Les rangs ne firent rompus qu'une fois, au XVIIIème siècle, à cause de la déloyauté d'un petit-fils par alliance, COLONJON, dont il sera question plus tard.
Ce qui ne survécut pas à l'Ancien Régime fut l'autorité écrasante d'un pater familias comme Pierre MONTGOLFIER. Nul doute que l'évolution culturelle et économique aurait porté atteinte à cette domination, même sans les limitations politiques imposées pendant la Révolution. Le processus avait d'ailleurs déjà commencé. Les graines en furent plantées dans les dispositions que lui-même et bien des pères de sa génération prirent pour la scolarité de leurs garçons. Pierre, en homme du XVIIIème siècle, envoya ses fils hors de chez eux pour recevoir une éducation soignée. L'expérience du monde, des sciences, des lettres - en un mot des lumières - estompa le modèle selon lequel il avait lui-même été façonné, son père Raymond l'ayant élevé et formé aux affaires à l'usine même. Comme on le verra, les enfants restèrent néanmoins étroitement unis, exerçant la responsabilité familiale de façon collégiale, en quelque sorte. Et certes, les frères et sœurs utilisaient la vieille expression «en petit comité» pour désigner le noyau qu'ils formaient pour soutenir Étienne et Joseph, lesquels consacraient toute leur attention et leur énergie à exploiter et accroître le succès des «montgolfières» qui donnèrent leur nom aux premiers aéronefs.
Dans le noyau familial, Joseph et Étienne étaient de caractères diamétralement opposés. Ils avaient en commun le don de la mécanique et des sciences, mais c'était à peu près tout. Joseph était un rêveur non conformiste, le type même de l'inventeur, débordant d'imagination avec les objets et les procédés, mais dépourvu de sens pratique dans le commerce et les affaires. Large d'épaules, puissamment musclé, sa tenue vestimentaire et son apparence lui étaient indifférentes et les autres gens l'intimidaient. Il se dégageait de lui une sorte de bienveillance diffuse, même s'il ne prêtait guère attention aux autres individuellement. BIOT, à l'époque napoléonienne, le surnomma «le La Fontaine de la physique» quand Joseph était devenu un personnage vénérable. Son étourderie était extraordinaire, même pour un créateur. Un jour, il quitta une auberge sans son cheval et une autre fois sans sa femme. (...)
Étienne, au contraire, avait de solides connaissances en mathématiques, mécanique et bien d'autres choses, sans oublier une forte discipline personnelle. Moins romantique que Joseph, peut-être était-il plus passionné, bien qu'il contînt cette passion. Car force est de reconnaître qu'il se mettait parfois en colère, non de manière froide et calculée, mais seulement quand il ne contrôlait plus sa fureur ou son mépris. Il pouvait alors paraître un peu mesquin. Mais le feu couvait sous la cendre. Cela explique peut-être pourquoi, hormis quelques rares intimes, on estimait Étienne pour son sérieux et ses aptitudes, alors que Joseph inspirait généralement l'affection en dépit de sa relative indifférence envers les besoins individuels des autres. Joseph reste reconnaissable sur tous ses portraits, paraissant simplement plus jeune ou plus âgé, plus ou moins lointain. Etienne a l'air différent d'un portrait à l'autre. Un des plus extraordinaires nous montre une silhouette d'elfe presque sans cheveux, qui pourrait être celle d'Ariel ou de quelque «enfant de sagesse» issu de l'imagination de William BLAKE. Sur tous les autres portraits, il est l'image même de la respectabilité, quelle que soit l'expression choisie pour masquer ses sentiments. (...)
En 1760, Pierre décida de trouver une occupation à la maison pour Joseph et son jeune frère, Augustin. A quatorze ans, Augustin avait à son tour filé à Paris chez son oncle Jacques. Il vivota comme écrivain public pour les marchands analphabètes des Halles. Puis il s'aventura jusqu'en Inde, où il acquit, puis perdit une fortune, et toujours à moins de vingt ans repartit tenter sa chance à Saint-Domingue. L'idée de Pierre était d'établir Augustin, dix-neuf ans, et Joseph, vingt ans, assagis par leur sœur aînée Marianne, à l'usine jumelle de Vidalon-le-Bas, où leur oncle Antoine, le jeune frère de Pierre, venait de faire faillite.
L'indépendance si près de la maison s'avéra irréalisable, et l'usine d'en bas fut bientôt rendue à la branche cadette. Augustin retourna aux Antilles, tandis que Joseph faisait quelque temps connaissance avec la vie de Paris, fréquentant le café Procope. A leur retour, les deux frères décidèrent de reprendre le seul métier qu'ils connaissaient vraiment. Il y avait des papeteries dans le Dauphiné ; Joseph et Augustin prirent un bail pour deux usines, l'une qui fut gérée par Augustin à Rives, l'autre, tout près, par Joseph à Voiron. Joseph était négligent et Augustin tyrannique avec les ouvriers. Aucune des jeux aventures ne connut de réussite commerciale, même si Rives, auquel le gouvernement s'intéressa, devint une usine pilote de la province sur le plan technologique. On sait peu de choses sur l'affaire de Joseph, sauf que Voiron ne poussait la fabrication du papier que jusqu'à la formation des feuilles. Joseph les envoyait à Vidalon pour être classées et vendues. Il vendait une partie du produit non fini. Dans la famille MONTGOLFIER, le papier hygiénique est encore appelé «papier de Joseph». On ignore les détails de sa vie, si ce n'est qu'elle fut errante. Il surgissait tantôt à Montpellier, tantôt à Avignon, tantôt à Lyon, et régulièrement à Annonay, surtout après son mariage en 1771.
(Source : http://goybet.e-monsite.com/pages/famille-des-freres-montgolfier.html).
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