Fiches individuelles


DU PONT de LIGONNÈS Marie Catherine
Religieuse à Mercoire

Père : MOLIN DU PONT (de ) Antoine Christophe ( ~ 1635 - > 1706 )
Mère : COMBLADOUR (de ) Marie Marthe ( ~ 1638 - > 1697 )

DU PONT de LIGONNÈS Marie Catherine
MOLIN DU PONT (de ) Antoine Christophe
MOLIN DU PONT (de ) Antoine
LA BAUME (de ) Marie Marthe
COMBLADOUR (de ) Marie Marthe
COMBLADOUR (de ) Jacques
MOLETTE de MORANGIÈS (de ) Antoinette




DU PONT de LIGONNÈS Marie Catherine
Religieuse à Bollène

Père : DU PONT Antoine ( ~ 1678 - > 1736 )
Mère : ROUX de LA LOUBIÈRE (de ) Marie ( ? - > 1748 )

DU PONT de LIGONNÈS Marie Catherine
DU PONT Antoine
MOLIN DU PONT (de ) Antoine Christophe
COMBLADOUR (de ) Marie Marthe
ROUX de LA LOUBIÈRE (de ) Marie
 
 




DU PONT de LIGONNÈS Marie Césarine
Décès : 1821
(Source : http://www.diesbach.com/dge/ligonnes.html).

Père : DU PONT Antoine ( ~ 1678 - > 1736 )
Mère : ROUX de LA LOUBIÈRE (de ) Marie ( ? - > 1748 )

Note individuelle : Elle épouse Gabrile BRUN de MONTESQUIEU, né en 1723 et décédé à la Malène (48) le 19 août 1807, seigneur de la Malène, d'où un fils, Jean-Baptiste François, né en 1755 (Source : http://www.diesbach.com/dge/ligonnes.html).

DU PONT de LIGONNÈS Marie Césarine
DU PONT Antoine
MOLIN DU PONT (de ) Antoine Christophe
COMBLADOUR (de ) Marie Marthe
ROUX de LA LOUBIÈRE (de ) Marie
 
 




DU PONT de LIGONNÈS Marie Charles Edouard dit Charles
Ancien capitaine, prêtre, puis évêque de Rodez et Vabres - Comte, puis 5ème marquis de Ligonnès

Naissance : 3 octobre 1845 à Mende 48
En septembre selon le site Diesbach.com.
Décès : 5 février 1925 à Rodez 12
(Source : encyclopédie Wikipédia).

Père : DU PONT de LIGONNÈS Pierre Félix Charles Edouard ( an V - 1877 )
Mère : LAMARTINE (de ) Marie-Sophie ( ? - 1863 )

Note individuelle : Nommé évêque de Rodez en 1906 (source : Dictionnaire des Familles Françaises ou Notables à la fin du XIXe siècle, par Gustave CHAIX-d'EST-ANGE, tome XV page 125).
Licencié en droit, maire d'Auxillac (48) en 1868, lieutenant des Mobiles de Lozère pendant la guerre de 1870, il assista au combat d'Arcy-Sainte-Marie le 13 janvier 1871, nommé capitaine le 22 janvier 1871, interné en Suisse le 1er février 1871, rapatrié en France et nommé capitaine au 123ème régiment territorial d'Infanterie le 28 septembre 1875. Démissionnaire le 5 janvier 1877 pour entrer dans les ordres, il est ordonné prêtre le 19 août 1877. Il sera professeur au grand séminaire de Mende, supérieur de ce même séminaire en 1881, vicaire général en 1890, protonotaire apostolique en 1902. Il est sacré évêque de Rodez et Vabres le 25 février 1906 par Pie X à Rome.
(Source : http://www.diesbach.com/dge/ligonnes.html).
Édouard du Pont de Ligonnès, 4e marquis de Ligonnès, avait épousé Marie-Sophie de Lamartine. C'est de cette union que naît Charles en 1845, dans cette famille installée à Mende en Lozère. De par sa mère, Charles de Ligonnès s'avère être le neveu d'Alphonse de Lamartine, et le petit-fils d'Alix de Lamartine née des Roys. Il est d'ailleurs connu que Charles de Ligonnès a passé une grande partie de ses vacances, étant enfant, chez son oncle [Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan, tome II, p. 1374].
En 1870, il devient maire d'Auxillac, ancienne commune désormais rattachée à celle de La Canourgue. C'est d'ailleurs cette année-là qu'il devient sous-lieutenant des mobiles de Lozère. Pendant la guerre de 1870-71, il assista au combat d'Arcy-Ste-Marie le 13 janvier 1871. Nommé capitaine le 22 janvier 1871, il est réfugié interné en Suisse le 1er février 1871 puis rapatrié en France en avril suivant. Devenu capitaine au 123e Territorial d'infanterie le 28 septembre 1875 il démissionnera de l'armée le 5 janvier 1877 pour entrer dans les ordres.
Le 19 août 1877, il est ordonné prêtre et devient professeur au grand séminaire de Mende. Il y fait construire, presque entièrement sur ses propres deniers, le grand séminaire, devenu par la suite un lycée, puis la maison diocésaine. Il sera aussi supérieur du grand séminaire de Mende en 1881 puis vicaire général en 1890 et protonotaire apostolique en 1902.
Le 25 février 1906 à Rome, il est sacré évêque de Rodez et Vabres par Pie X. S'il a fait tout son épiscopat à Rodez, il a partagé son temps entre l'Aveyron et sa Lozère natale.
(Source : encyclopédie Wikipédia).
Rien ne fut ordinaire dans la vie du dernier comte de LIGONNÈS. De Grand Séminariste « clandestin », il devint supérieur du Grand Séminaire! Nos Gardes Mobiles eurent en lui un père plus qu’un capitaine; et il finit évêque des Ruthènes sans cesser d’être maire en Gévaudan.
La famille de LIGONNÈS était originaire de Pont-de-Mars, près de Saint-Agrève, en Vivarais; le château et la terre de Ligonnès sont situés dans la paroisse de Sablières, près de Joyeuse. Les titres de noblesse remontaient au XVème siècle.
La sœur du poète LAMARTINE
Antoine du PONT, seigneur de Ligonnès, vint s’établir à Mende en 1712, à la suite de son mariage avec Marie ROUX de La LOUBIÈRE. Notre futur évêque, Marie-Charles-Edouard, naquit à Mende le 3 octobre 1845, de Félix-Charles-Edouard de LIGONNÈS et de Marie-Sophie de LAMARTINE, la sœur d’Alphonse, le grand poète. Celui-ci écrivit un jour au sujet de sa sœur : « Tous lés éléments de sont caractère étaient des vertus ». Alphonse de LAMARTINE rendit visite aux LIGONNÈS, à Mende, au mois d’août 1850. Charles avait donc 5 ans. Plus tard, il aurait offert à ce neveu le fameux « crucifix d’Elvire » qui avait recueilli le dernier souffle de son amie, Mme CHARLES.
Edouard de LIGONNÈS, ancien officier au 60ème Régiment de ligne, chevalier de Légion d’Honneur, vice-président de la Société d’Agriculture, Sciences et Arts de la Lozère, reçut avec joie et fierté ce garçon qui, succédant à quatre filles, allait perpétuer le nom et le titre de ses ancêtres. Il ne se doutait pas que Charles préfèrerait la tonsure des clercs à la couronne des comtes; que la belle demeure mendoise passerait en d’autres mains et que son château de Booz, sur la commine d’Auxillac, deviendrait le Centre Pierre-Blanc pour handicapés…
En attendant, l’éducation du garçon fut des plus soignées. Le père l’initia aux sciences et aux « arts mécaniques ». La mère et les sœurs le préparèrent à entrer au collège des jésuites, à Mende; collège qu’il quitta pour celui de Vaugirard, à Paris. C’est pendant ce séjour qu’il perdit sa mère, en 1860, et c’est qu’il se sentit appelé à devenir prêtre. Il se confia à sa sœur Hélène, de 14 ans son aînée et devenue la « maîtresse de maison ». Elle obtint sans peine qu’il remette à plus tard l’exécution de ce projet afin de ne pas causer à leur bon père un chagrin trop cuisant. Charles partit alors pour Aix-en-Provence où il obtint aisément sa licence en droit, tout en assimilant les éléments de base de la science médicale. Il parcourut ensuite une bonne partie de l’Europe, pour parfaire sa culture.
Il avait 21 ans quand il revint en Lozère, en 1866. Avec des amis, il fonda à Mende le premier cercle catholique selon l’esprit d’Albert de MUN. Sous couvert de meubler ses loisirs - afin de ne pas éveiller les craintes de son père – il entreprit d’étudier la théologie sous le contrôle et la direction des Jésuites professeurs au Grand Séminaire. Et comme ses compatriotes d’Auxillac avaient été frappés par son intelligence et son souci de leurs intérêts, ils le choisirent comme conseiller municipal.
Elu maire d’Auxillac
Quatre ans plus tard, en 1870, il fut élu maire de cette commune qui lui renouvela sa confiance jusqu’à sa mort. Ainsi pendant 55 ans – si l’on compte la période de son séjour aux armées et celle de son séjour à Rome où il confia l’écharpe à son adjoint – le comte de LIGONNÈS géra personnellement les intérêts matériels de la terre d’Auxillac.
Sa qualité de maire le dispensait précisément de prendre les armes, lorsqu’éclata cette malheureuse «guerre de septante». Mais le sang d’un gentilhomme ne saurait mentir… ni manquer de bouillir, quand la patrie est menacée : il se fit incorporer comme lieutenant aux Gardes Mobiles.
Par sa correspondance avec sa famille, nous connaissons les péripéties de cette désastreuse aventure. Une avalanche d’ordres et de contre-ordres fait sillonner à nos fantassins, de jour comme de nuit, d’abord sous la pluie, puis dans la tourmente, Saône-et-Loire et Côte-d’Or. Ils reçoivent le baptême du feu près de Dijon : ils sont déployés en tirailleurs face aux Prussiens embusqués derrière une colline! Après le massacre, c’est la retraite sur Beaune, retraite que la poursuite, par les Uhlans, transforme en panique. Un train les accueille à Nuits-Saint-Georges et les dépose à Châlons, d’où ils se replient vers le camp de Sathonay.
Dans ce camp, ils sont victimes d’une épidémie de variole noire. «L’aumônier FAVIER parcourt les rangs des malades couchés quelquefois trois dans le même lit…» Il est le plus souvent accompagné d’un officier, le lieutenant de LIGONNÈS, fort préoccupé de la santé de ses soldats.
En décembre, les rescapés sont incorporés dans l’armée de BOURBAKI. De Besançon où ils sont regroupés, nos Mobiles atteignent la région de Belfort par «d’interminables courses dans la neige, dos chargé et ventre vide». Le 6 janvier 1871, ils prennent part aux batailles de Villersexel et d’Arcey. Elles furent un succès sans lendemain, car les Allemands, retranchés sur la Lisaine, rivière qui coule de Belfort à Montbéliard, refoulèrent l’armée de BOURBAKI sur le Jura.
Le 22 janvier, LIGONNÈS fut nommé capitaine. Il n’alla plus au feu : l’armistice fut signé le lendemain. Mais cet armistice ne concernait pas l’armée de l’Est qui dut se hâter de prendre le chemin de la Suisse. Ses 85 000 hommes vont traverser cette région qui nous est présentée chaque hiver comme étant le «Sibérie française», battant tous les record du froid dans l’Hexagone. Un soldat sur deux va périr au cours de cette marche forcée, pour avoir passé jusqu’à quatre jours sans dormir ni manger autre chose que quelques biscuits, par -15°.
Le capitaine des Mobiles
Par le témoignage des survivants, nous connaissons le comportement du capitaine, vicomte de LIGONNÈS : «Dans tout le cours de la campagne, toujours en tête sur la ligne de feu, il fut pour ses soldats, non pas un chef, mais un père. Il ne pensait à son gîte que quand tous étaient pourvus. Il achetait des vivres souvent de ses propres fonds; il visitait les malades, encourageait les traînards, portait même les blessés». Dans la captivité, «il redoubla de dévouement pour ses compagnons de détresse» dont les yeux, quarante ans après, rougissaient encore, lorsqu’ils évoquait son souvenir.
Nos soldats reviennent au pays au mois de mars 1871. Charles de LIGONNÈS reprend l’administration de sa commune, le cours de ses études théologiques, l’animation des cercles catholiques. Il décline l’offre d’être décoré de la Légion d’honneur et obtient que cette faveur soit attribuée à l’aumônier FAVIER, son rival en dévouement, un dévouement poussé jusqu’à l’héroïsme. En 1876, il se laisse convaincre de présenter sa candidature aux élections législatives de Mende : il se console aisément d’être battu par Xavier BOURRILLON, car il pressent que le moment est venu de réaliser sa vocation.
Cette année-là, Mende recevait un nouvel évêque pour remplacer Mgr SAIVET transféré à Perpignan. Mgr COSTES nous venait de Rodez. Il eut vite fait de connaître la situation de ce jeune noble à conduite exemplaire, que sa piété filiale empêchait de réaliser sa vocation. Il intervint auprès du père, d’abord en vain, lorsque Hélène de LIGONNÈS, future co-fondatrice des religieuses de Cénacle, eut promis à son père de ne pas le quitter. Le consentement obtenu, Charles fut dirigé – intelligence oblige – sur le Séminaire français de Rome. A l’issue de la première année, passée à faire le point de ses connaissances en théologie, il fut ordonné prêtre. C’était le 15 août 1877. «Il n’y a pas de rose sans épines» : son vieux père, chez qui la résignation avait fait place au bonheur de servir bientôt la messe de son fils, était décédé quelques jours avant, à l’âge de 82 ans. Lejeune prêtre passa une seconde année à Rome, le temps d’obtenir les grades de Docteur en Théologie et en Droit Canon.
Le Séminaire français garda longtemps le souvenir de cet élève exceptionnel par son acharnement au travail, son intelligence, sa robuste gaîté, sa délicatesse envers les maîtres et les condisciples.
Missionnaire diocésain
Le père de LIGONNÈS fut nommé, dès son retour à Mende, «Missionnaire Diocésain». L’auteur de Ce tant rude Gévaudan raconte l’origine et le déroulement de ces quinzaines «d’un apostolat offensif et conquérant», confié à des spécialistes auquel le clergé paroissial laissait occuper la scène. Ayant pour but de «remette à jour» la foi des catholiques, les missions furent les premières victimes de la «remise à jour» de leur Eglise! Combien elle marquait pourtant l’imagination des jeunes, la cérémonie de clôture, lorsque le sacristain, précurseur de Jean-Michel JARRE, effleurait de son briquet le cordon de fulmicoton qui enflammait d’une flamme vive chandelles et cierges, groupés autour de l’ostensoir ou dispersés dans la nef, avec la rapidité de l’éclair!
Lejeune missionnaire connu le plus vif succès et pour cause : on peut imaginer la joie, la fierté, l’émotion qui étreignait les anciens de la Garde Mobile, lorsqu’ils apprenaient que le prédicateur de la Mission n’était autre que ce capitaine dont ils évoquaient, depuis dix ans, le comportement si peu ordinaire, autour du feu des veillées comme autour des «canons» de l’auberge! Pas question de «sécher» les sermons d’un tel prédicateur! Et qu’il eut été dommage de ne pas lui confier le lessivage de son âme. Ainsi devenaient-ils les plus efficaces auxiliaires de leur ancien officier et le pourvoyeur de son confessionnal!
De son côté, l’ancien officier n’oubliait pas les soldats. Il organisa à Mende des retraites pour les «conscrits». Il assurait la prédication et subvenait à tous les frais que cette prestation entraînait. Les sermons étaient si bien adaptés qu’il eut jusqu’à 400 auditeurs… ce qui n’est pas si mal, même dans une ville qui n’offrait guère de distractions!
Supérieur du Grand Séminaire
Mais nous voici en 1880. La République prend ses premières mesures anticléricales et les Jésuites commencent à quitter le Grand Séminaire. Le père de LIGONNÈS accepte d’y enseigner le Droit canon et l’Ecriture Sainte. L’année suivante, tous les professeurs sont issus du clergé diocésain et il est nommé supérieur de l’Etablissement, qui compte 107 élèves. Sous son autorité, si paternelle «que nul n’aurait oser lui causer le moindre chagrin» cette institution connut en Lozère son âge d’or. Le supérieur décida d’abandonner les locaux peu salubres du vieux Collège, que l’Etat affectera bientôt à l’Ecole Pratique, pour le bâtiment implanté sur les premières hauteurs de Chaldecoste et pour lequel «il préleva des sommes considérables sur as fortune privée» (Mgr NÈGRE). Le nombre des «abbés» s’accrut rapidement. Une année il atteignit 175. Entre 1900 et 1904, le «record national absolu» des ordinations fut battu par la Lozère. Le problème, à ce moment-là, n’était pas de pourvoir une cure, une vicairie ou une aumônerie : c’était de diriger le «surplus» vers les autres diocèses ou vers les ordres religieux!
Si c’était l’âge d’or pour son séminaire de Chaldecoste, c’était loin d’être la «belle époque» pour les petites villes de Lozère. Celui qui ne disposait pour tout bien que de ses bras et de la santé connaissait plus qu’ailleurs des périodes de «misère imméritée» (Leon XIII). Les pauvres eurent libre accès à son antichambre et il parcourut la ville de Mende pour visiter les déshérités, les malades et ceux qui étaient dans le malheur. Malgré sa discrétion, cette bonté, qui n’allait pas sans assistance matérielle, ne pouvait passer inaperçue dans une cité repliée entre ses boulevards; et il en devint l’homme le plus aimé. Ne disait-on pas que parfois lorsque la famille était prostrée dans une trop grande douleur, il se substituait à elle pour ensevelir son défunt?
Les vacances lui paraissaient longues. Il s’offrait à prêcher les retraites annuelles des communautés religieuses de son diocèse ou des diocèses voisins. Là encore le succès fut tel qu’il dut se résoudre à ne conserver que la prédication dans le diocèse de Mende.
Le cardinal BOURRET, évêque de Rodez, avait demandé ce Lozérien comme successeur. Mais ce Lozérien était devenu un redoutable adversaire des projets de la République, parmi lesquels figurait la rupture du Concordat. Cet accord réservait au gouvernement la présentation des candidatures à un évêché, comme cela se pratique encore de nos jours pour celui de Strasbourg. On conçoit que le gouvernement ne put se résigner à promouvoir un défenseur aussi intransigeant des positions de l’Eglise!
Promu évêque
Le Concordat, qui barrait donc la route de l’épiscopat à ceux qui militaient pour son maintien, fut dénoncé le 9 décembre 1905. Rome retrouvait pour le choix des évêques une liberté que la faiblesse de Pie VII lui avait fait aliéner; et les choses ne trainèrent pas : le 10 février 1906, figurant en tête de la liste des candidats proposés au Saint-Siège par l’Eglise de France, le Père de LIGONNÈS était invité à abandonner les fonctions qu’il remplissait depuis 25 ans, pour se rendre à Rome et y recevoir, des mains de Pie X, l’ordination épiscopale, pour le siège de Rodez. Le ton de la lettre était ferme, carle conseiller et confident du Pape, le Père PIE, de Langogne, savait bien que le Père de LIGONNÈS se jugerait inapte à cette charge.
Il n’en fallut pas moins un long entretien avec le Pape et que ce dernier mette en avant son propre exemple, pour obtenir l’acceptation du fardeau. Mgr de LIGONNÈS fut l’un des 14 évêques français que Pie X avait tenu à consacrer à Saint-Pierre de Rome le 25 février 1906, en témoignage de l’attachement qu’il portait à l’Eglise de France : cette Eglise qui en voyait de toutes les couleurs, dans l’optique de l’époque.
Le nouvel évêque revint à Mende le 7 mars, accueilli à la gare par Mgr BOUQUET et une foule nombreuse. Il fit ses adieux à son Grand Séminaire, où il avait rêvé de finir ses jours, à ses confrères et à ses élèves, partagés entre la peine et la satisfaction. Le lendemain il se rendit au Carmel où, le 21 juin 1883, il avait installé les cinq premières religieuses qui en prenaient possession et dont il assumait la direction sur le plan spirituel. Il y célébra la messe. Le 20 mars, il sacrifia à la coutume de «l’entrée solennelle» dans sa ville épiscopale. Il y eut beaucoup de monde pour l’accompagner à sa cathédrale, qui venait de faire l’objet des fameux «inventaires» et dont les portes n’avaient cédé qu’à l’effraction.
Les inventaires
L’évêque de Rodez eut à faire face aux mêmes épreuves que les autres évêques de France dont quatre étaient lozériens. Dans les villes et les villages, les soldats en tenue de campagne venaient appuyer les agents du fisc chargés d’inventorier ce que contenaient les lieux du culte «loués» aux desservants. Mgr de LIGONNÈS avait deux atouts : il connaissait bien le droit et c’était bien gênant pour un officier de se trouver face à un autre officier qui avait entendu le bruit du canon et le sifflement des balles ailleurs que sur un terrain de manœuvres. Il ne pouvait empêcher que l’on «compte les chandeliers»; mais il réagit fermement quand un fonctionnaire prétendit forcer la porte des tabernacles. Il interdit aux curés de déclarer aux maires la «réunion publique» que constituait chaque office : dans les villes, le commissaire de police allait assister aux messes pour dresser contravention au célébrant quand il regagnait la sacristie! Le ridicule tua cette démarche…
Le 6 février 1907, son Grand Séminaire fut assiégé dans les règles, à l’aube, par un froid glacial. Le préfet, un général et un colonel à la tête d’un bataillon de 500 hommes, après avoir fait défoncer la porte, se trouvèrent devant les élèves rangés derrière leur évêque, qui séjournait parmi eux depuis quelques jours. Le 9 février, ce fut le tour du petit séminaire, dont les élèves avaient été repliés sur le collège d’Espalion. Le même préfet, le même général et le même bataillon, expulsèrent le supérieur, les domestiques et l’évêque!
Quand l’orage fut passé, il fallut réparer les dégâts, et d’abord instituer le denier du culte pour assurer la subsistance du clergé et celle des religieux sécularisés, enseignant dans les écoles libres, que Monseigneur de LIGONNÈS tenait à conserver. Il fit construire un vaste Grand Séminaire et s’arrangea pour récupérer ou maintenir les quatre petits séminaires que comptait son diocèse. Il se montra fort sévère à l’égard des municipalités qui exigeaient, pour la location des presbytères, dont la plupart constituent aujourd’hui les plus romantiques des gîtes ruraux, un loyer qui n’avait rien de symbolique.
Sa santé se détériore
Le capitaine de LIGONNÈS, qui était resté «guilleret» dans les épreuves de cet hiver de guerre 1870, conserva la jeunesse du cœur dans les épreuves de son épiscopat. Après avoir organisé l’œuvre des catéchistes pour les petits, il anima les associations de la jeunesse catholique et bon nombre des évêques de France, après la Grande Guerre, reprirent son programme : «il faut un groupe de jeunesse à l’ombre de chaque clocher».
Mgr de LIGONNÈS bénéficia donc d’une bonne santé. Dans les débuts de son séjour à Rodez, il étonna tout le monde par son activité et son obstination à parcourir les monts et vallées du Rouergue. Il ne savait rien refuser et le curé de la plus modeste paroisse ou de la plus lointaine, qui l’invitait à présider une fête, une cérémonie ou un pèlerinage local, pouvait compter sur sa présence. Les remontrances de son entourage furent vaines, comme furent vains les conseils de tempérer les jeûnes, les veillées de prière et autres «mortifications» qu’il s’imposait.
Ce surmenage altéra cette robuste santé vers 1914. L’usure se manifesta par un tremblement nerveux des mains, qui l’obligea à réduire son activité et l’amena à demander au Pape lors de sa visite à Rome, en 1917, d’accepter sa démission. Benoit XV lui demanda de conserver sa charge et lui donna un auxiliaire, Mgr VERDIER, qui ne tarda pas à succomber à la tâche et fut remplacé par notre compatriote de Saint-Bonnet de Chirac, Paul NÈGRE.
Ses auxiliaires et ses collaborateurs purent égaler leur évêque sur bien des points, mais aucun ne put le surpasser en cette bonté qui se manifestait envers tous, y compris ses ennemis. Un notable vint un jour le remercier : «En telle circonstance, vous auriez pu me porter préjudice et vous ne l’avez pas fait». Le saint homme lui répondit : «Vous nuire? Bien sûr que je ne l’ai pas fait! Vous étiez mon ennemi, je le savais. A mes ennemis je fais du bien, jamais du mal».
Dans l’effacement et la discrétion
Les dernières années, il continua à diriger son vaste diocèse, mais dans l’effacement et la discrétion; sans toutefois priver ses fidèles de son assistances aux offices et cérémonies. Le 1er février 1925, il apparut que le mal qui l’avait frappé quelques semaines auparavant était sans rémission, et il mourut dans la nuit du 4 au 5, ayant conservé jusqu’à la fin son calme et le souci de remercier son entourage des soins et des attentions qu’il lui portait. Personne ne l’entendit se plaindre ou gémir malgré les douleurs qu’il ressentait.
D’émouvantes funérailles
Son diocèse fut endeuillé et Rodez le manifesta avec sincérité. Le 10 février, sur le parcours de l’imposant cortège qui le conduisit à sa cathédrale, les rideaux des magasins étaient baissés, les volets clos. Aucun discours ne fut prononcé, aucun éloge, et surtout pas «l’oraison funèbre» encore de rigueur à cette époque. Mgr de LIGONNÈS l’avait spécifié sur son testament.
Mende aussi ressentit une vive émotion : on n’oubliait pas les bienfaits reçus! Mgr CUSIN se rendit à Rodez avec ses chanoines et 25 prêtres, dont 4 étaient originaires d’Auxillac.
Le conseil municipal d’Auxillac accompagnait également son maire. Paul DAUDÉ, alors sénateur-maire de Mende et Louis BRINGER, député, représentaient le ville et le département dont il était issu. Et d’anciens Mobiles se joignirent au «Groupement des Anciens Combattants de 1870».
Eux s’essuyaient les yeux sans fausse honte : ces mêmes jours de février 1871, par la même froidure, aux approche de la frontière suisse, le «guilleret» lieutenant faisait installer sur ses épaules ceux d’entre eux qui n’en pouvaient plus…
B.L. / C.T.R.G. /Revue religieuse du diocèse de Rodez : Notice nécrologique du 12 février 1925 / Lettre circulaire de Mgr Paul Nègre du 20 février 1925/ Nègre (P.), Charles de Ligonnès / Saboulin-Bollena (R. de), «Charles de Ligonnès, soldat de France en 1870», Gév. 1982-1.
Privat BUFFIERE
(Source : Lozériens connus ou à connaître, sous la direction de Félix Buffière, Toulouse,1922, pages 388 à 393).

DU PONT de LIGONNÈS Marie Charles Edouard
DU PONT de LIGONNÈS Pierre Félix Charles Edouard
DU PONT de LIGONNÈS Charles Gabriel
LA ROCHENÉGLY (de ) Marie Anne Françoise Joséphine
LAMARTINE (de ) Marie-Sophie
LAMARTINE (de ) Pierre
DES ROYS Françoise Alexis




DU PONT de LIGONNÈS Marie Charlotte Amélie dite Amélie
Naissance : 8 avril 1830 à Mende 48
(Source : http://www.diesbach.com/dge/ligonnes.html).
Décès : 17 septembre 1915 à Paray-le-Monial 71
(Source : http://www.diesbach.com/dge/ligonnes.html).

Père : DU PONT de LIGONNÈS Pierre Félix Charles Edouard ( an V - 1877 )
Mère : LAMARTINE (de ) Marie-Sophie ( ? - 1863 )

Union : QUARRÉ de VERNEUIL Jean François Alexandre ( 1812 - 1901 )
Mariage : 23 août 1859 à Paray-le-Monial 71
Note familiale : Ce couple eut une postérité.
DU PONT de LIGONNÈS Marie Charlotte Amélie
DU PONT de LIGONNÈS Pierre Félix Charles Edouard
DU PONT de LIGONNÈS Charles Gabriel
LA ROCHENÉGLY (de ) Marie Anne Françoise Joséphine
LAMARTINE (de ) Marie-Sophie
LAMARTINE (de ) Pierre
DES ROYS Françoise Alexis


                     


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