Note individuelle
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Fils d'Etienne GOJON (1858-1931), et de Marie GERMAT (1860-1917).
Onomastique : GOJON, nom essentiellement porté en Savoie, provient probablement du mot savoyard signifiant jeune homme.
Il naît dans l'immeuble familial construit par son arrière-grand-père Louis VEUILLET, 4 place Rouville, sur les pentes de la Croix-Rousse, typique des immeubles où travaillaient les canuts, lumineux avec une grande hauteur de plafonds, et une vue imprenable sur la ville de Lyon.
Il habite à Lyon I°, 4 place Rouville puis, après-guerre, il emménage 2, avenue Pasteur Saint-Didier-au-Mont-d'Or, dans une villa alors appelée "La Roseraie" dont le parc comprenait effectivement une roseraie.
Le cardinal MERRY del VAL télégraphie le 24 mai 1912 la bénédiction du Saint-Père (Saint Pie X) pour la communion du petit François :
Le Saint-Père envoie la bénédiction apostolique implorée et gage les faveurs divines pour votre fils François à l'occasion de première communion et pour votre famille.
Il effectue sa scolarité au pensionnat Saint-Louis, dans son quartier de la Croix Rousse à Lyon.
Il tente à plusieurs reprises d'effectuer son service militaire dans un service actif, mais, en dépit de son opiniâtreté, les médecins militaires jugent systématiquement sa constitution trop faible.
Le 23 septembre 1920, il devance l'appel du Service militaire en s'engageant volontaire pour trois ans dans le 12° régiment de cuirassiers. Il arrive au corps le 25 septembre 1920, cavalier de 2° classe. Mais il est classé "service auxiliaire" par la commission de réforme de Seine Centrale le 28 septembre 1920 pour "faiblesse de constitution sans tare organique". En effet, la commission le trouve trop maigre. Il est renvoyé dans ses foyers le 13 octobre 1920.
En 1921, il habite chez son père Etienne, négociant, avec sa sœur Marguerite et sa tante Agnès bouillonneuse.
Le 9 avril 1921, il est incorporé au 22° régiment d'aviation. Il arrive au Corps en tant que soldat de 2° classe le 10 avril 1921. Mais il est à nouveau réformé temporairement pour "insuffisance de développement du thorax" sur décision de la commission spéciale de réforme de Belfort du 23 novembre 1921. La réforme est renouvelée par la commission de réforme de Lyon Central le 7 septembre 1922 pour "insuffisance de développement du thorax et légère arythmie cardiaque".
La même commission renouvelle la réforme le 6 septembre 1923 pour "insuffisance de développement musculaire et un ancien signe de lésion évolutive". La commission de Lyon renouvelle la réforme temporaire le 7 août 1924 pour faiblesse générale de la plèvre et des sommets pulmonaires avec tachycardie sans lésion valvulaire. Le 22 octobre 1924, la 4° commission de réforme de la Seine le classe en service auxiliaire pour insuffisance de développement sans lésion organique. Il mesure 1m79 pour 49 kg ! Le 15 janvier 1926, il est finalement mobilisé au 14° bataillon d'ouvriers d'artillerie.
(Recrutement militaire Lyon Centre AD 69 vue 288/717).
Il effectua sa formation en tant qu'employé de commerce dans la société de négoce de son père mais aussi d'autres négociants lyonnais dont il désirait connaître les méthodes de vente et où il commença à travailler comme simple commis.
On ne le retrouve pas chez son père place Rouville en 1926. Il devait probablement effectuer son service militaire, qui avait été plusieurs fois repoussé, lors du recensement.
En 1927, il épouse Juliette DUPONT, la fille d'un négociant en soieries habitant le quartier des Brotteaux.
En 1931, il est employé chez DESCOURS, GENTHON & Cie, à l'angle de la rue Tronchet et de la rue de Créqui, dans un immeuble Art Nouveau qui subsiste encore aujourd'hui.
En 1936, il est vendeur chez BABOIN & Cie.
Le 24 février 1940, il est chef de fabrication de la société POLLOSSON, GOJON & Cie, dont il est également associé.
En tant que négociant, il fournissait en soieries les maisons de haute couture, notamment celle de Jeanne LANVIN (1867-1946). Connaissant personnellement cette dernière, rencontrée à Paris, elle lui assure son soutien pour devenir fournisseur en soieries "hautes nouveautés". Il travaillera ensuite principalement pour la maison HERMÈS, mais aussi avec Christian DIOR (1905-1957) -lequel, quoique plus jeune que lui, était quelque peu paternaliste et tenait à lui offrir des bonbons lors de ses visites- BALENCIAGA, et pour des particuliers (soieries destinées à l'habillement et la décoration).
Il fut depuis l'enfance et sa vie durant l'ami du négociant franco-américain Charles Maurice GOURDON (1903-1991) à qui il rendit plusieurs fois visite aux Etats-Unis dans l'Etat de New York. Son épouse et lui étaient également amis avec Dorine, la première épouse de Charles-Maurice, couturière d'origine italienne, qui fit carrière dans la haute-couture à New York.
Il fut également l'ami des peintres lyonnais Jean COUTY (1907-1991), qui réalisa son portrait, et Jean MARTIN (1911-1996).
Associé de POLLOSSON, il crée la société POLLOSSON et GOJON. Cette société était membre du Groupement de la Haute Nouveauté du Syndicat des fabricants de soieries et de tissus de Lyon. Ce groupement publiait régulièrement des annonces dans 'L'officiel de la couture et de la mode de Paris" à compter de 1947.
Alors que l'un de ses fils est scolarisé dans l'établissement privé Chevreul à Saint-Didier-au-Mont-d'Or (69), il remarque la qualité de vie dans ce village et la commodité pour rejoindre le centre de Lyon et ses bureaux rue des Capucins. Il y acquiert en 1952 d'un ancien négociant en bois une maison d'habitation de deux étages dite "La Roseraie" avec son parc et quitte définitivement l'immeuble familial de la place Rouville.
En 1960 et 1961, sa société est mentionnée dans le "Moniteur officiel du commerce international" édité par le Centre national du commerce extérieur.
En 1963, elle est mentionnée dans le guide britannique "Kelly's Directory of Merchants, Manufacturers and Shippers of the World: A Guide to the Export and Import, Shipping and Manufacturing Industries"
En 1968, le capital de la société était de 564 000 francs et son objet social était "la fabrication, l'achat, la vente de tous tissus et principalement de soie, rayonne etc.
En 1970, elle est mentionnée dans l'"Export directory of the Blue book of Europe".
La société anonyme cesse son activité le 25 novembre 1971. Son activité était alors la fabrication, l'achat et la vente de chemises en soie pure et mélanges et de tous articles s'y rattachant. Son siège social était toujours situé 13 rue des Capucins à Lyon.
Source : BODACC 1968 et 1972
Il fut également jusqu'à sa retraite définitive en 1978 PDG de la Société de la Carte de nuances de la Fédération de la Soierie. L'objet de cette société (SA au capital de 100 000 francs) fondée en 1917 et prorogée de 40 ans en 1946, était de produire et vendre la carte des nuances adoptées et recommandées par les fabricants de soieries et rubans pour chaque saison, en lien avec les tendances de la haute couture parisienne. Cette société était appuyée par les chambres de commerce de Lyon et Saint-Etienne ainsi que par les syndicats de fabricants de soie à Lyon et de rubans et tissus à Saint-Etienne.
(Source : voir fichier Geneanet de Bruno François Rougier).
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