Note individuelle
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Fils de Charles Joseph Amédée FRACHON, agent de change domicilié 19 rue de la République, et de Marie Joséphine Eugénie Adèle SOUCHON.
Engagé en octobre 1914 à l'âge de 18 ans, il est libéré en en septembre 1919, décoré de la Croix de Guerre.
Il est nommé hevalier de la Légion d'honeur, par décret du 25 novembre 1934, en qualité dé délégué adjoint suppléant au Bureau International du Travail à Genève, maître verrier à Lyon.
il était également président d'honneur de la 345ème société de Secours Mutuel à Lyon, il était décoré de la médaille de bronze de la Mutualité.
Demeurait 59bis boulevard des Belges à Lyon, en 12/1934.
(Source : LH/1021/9).
Il succède en 1931 à son oncle Eugène Souchon à la tête de la Société Souchon-Neuvesel. Cette société a été crée en 1864 par Jean-Baptiste Neuvesel : c'est une verrerie installée à Givors, qui réunit deux éléments nécessaires à la fabrication du verre : la proximité du charbon de Rive-de-Gier et le sable du Rhône. A sa création, la société les Nouvelles Verreries de Givors dispose d'un capital modeste de 150000 Francs. Dès sa première année d'exploitation, la société emploie 55 ouvriers verriers, le double l'année suivante, et 400 dix ans plus tard. Ayant démarrré avec un four, l'entreprise en 1870 compte trois fours de fusion, une pilerie à vapeur, une briquerie, une forge, une vannerie... Un embranchement de chemin de fer pénètre à l'intérieur de l'usine, facilitant la réception des matières premières, du charbon, et de l'expédition des produits finis. La production de Neuvesel est au début assez irrégulière, car liée aux fluctuations des vendanges régionales, puis est malmenée par le phylloxéra. L'eau minérale va permettre aux verreries françaises de surmonter en partie cette crise. Fidèles à leurs racines savoyardes, les Neuvesel ont conservé des liens avec la région d'Evian, notamment avec la Société des Eaux Minérales d'Evian. En 1880, les Nouvelles Verreries de Givors sont devenues l'un de ses premiers fournisseurs tout en fabriquant des bonbonnes pour les industriels de la chimie. La stratégie industrielle adoptée par les fondateurs des Nouvelles Verreries de Givors tient en deux points : priorité à l'investissement, innovation technologique. Les statuts de l'entreprise prévoient que 20% des bénéfices seront obligatoirement réinvestis dans la société. Parallèlement, l'entreprise renforce son assise financière et prépare son avenir. Le fils de Jean-Baptiste Neuvesel, Fleury, la rejoint en 1869 et celui de son associé Jean-Baptiste Momain en 1877. L'un et l'autre deviennent associés à part entière de la société en non collectif dont le capital est porté à 750000 francs. De retour d'un voyage de Dresde, Fleury rapporte des observations précieuses sur les fours alimentés au gaz. En 1878, le brevet Siemens est acheté, des fours utilisant ce procédé sont construits à Givors. Le choix d'une stratégie à long terme va permettre à l'entreprise de se hisser en dix ans au premier rang des verreries givordines. Encore dix ans et la voilà en 1880 en tête des verreries du département du Rhône. A la mort de Jean-Baptiste Neuvesel en 1896, son fils Fleury lui succède, associé à Antoine Momain puis son beau-frère Eugène Souchon. En effet, Marie Neuvesel épouse en 1900 Eugène Souchon, un jeune ingénieur de l'Ecole Centrale de Paris, employé à l'usine Salindres de la Société Pechiney. Celui-ci va jouer un rôle essentiel dans l'essor de la société devenue Souchon, Neuvesel, Momain et Cie. En 1907, à la mort de Fleury Neuvesel, Antoine Momain reste seul à la tête de la société avec Eugène Souchon. De 1900 à 1914, les verreries se développent dans deux directions, en continuant l'effort de mécanisation et en constituant un réseau de verreries par absorption de maisons concurrentes. Le soufflage est industrialisé et l'essor de la production intensifie le rythme des embauches, 400 ouvriers sont embauchés entre 1905 et 1913, on fait appel à des Italiens, des Espagnols pour occuper des postes de gaziers, chauffeurs...Les Verreries passent des accords avec les producteurs locaux d'eaux minérales, s'assurant ainsi des marchés stables, c'est ainsi qu'Evian doit réserver la totalité de ses achats en bouteilles neuves à Souchon-Neuvesel. Engagées dans une politique de concentration, les Verreries de Givors rachètent en 1911 la Verrerie de Gironcourt associée aux eaux de Vittel, en 1914 elles passent un accord avec la Verrerie de Labégude des eaux de Vals dont elles achètent 200 actions. Pendant la guerre, les Verreries de Givors passeront même un accord avec la grande société concurrente les Verreries Richarme de Rive-de-Gier. Cette dernière était un des plus grands établissements d'Europe, propriétaire des sources de Saint-Galmier, mais la direction est affaiblie par la mort durant la guerre du fils du directeur Deriard, de sorte qu'elle propose en 1917 ses actions à Amédée Frachon, beau-frère d'Eugène Souchon, ces derniers reprennent alors la direction de l'entreprise. La société givordine se classe alors parmi les premières verreries françaises. En 1920, les Nouvelles Verreries de Givors vont chercher à se réorganiser et à moderniser leur outil de production pour exploiter aux mieux les nouvelles dimensions de la société. En 1920, elles adoptent les statuts de société anonyme sous la raison sociale Société des Verreries Souchon-Neuvesel. Eugène Souchon, son beau-frère Amédée Frachon, ainsi que les deux gendres d'Antoine Momain siègent au conseil d'administration. Par ailleurs, le siège de la société est transféré de Givors à Lyon en plein coeur du quartier des affaires, rue de la Bourse. Pour moderniser l'outillage on importe des machines automatiques des Etats-Unis, la première installation a lieu en 1922. Grâce à ces investissements, la production connaît une forte croissance dans ces années et peut ainsi s'adapter à l'essor du secteur alimentaire. Les années 1930 correspondent à un tournant, en premier lieu elles voient disparaître en 1931 Eugène Souchon qui a été un des principaux artisans de la réussite des Verreries de Givors. C'est sa veuve Marie qui reprend la direction avec le fils d'Amédée Frachon, Lucien Frachon, et Georges Roque en qualité de directeur technique. Confrontée à la crise, la Société des Verreries Souchon-Neuvesel va s'engager dans un processus de concentration. Dès 1919, elle avait pris l'initiative de la création d'un groupement commercial entre verriers pour se répartir approvisionnements et marchés, à partir de 1930 le mouvement prend une autre ampleur puisqu'il s'agit de prendre le contrôle de sociétés concurrents fragilisées par la crise pour constituer un groupe de taille nationale. Les prises de participation se multiplient auprès de verreries du Nord, de l'Est comme de la région parisienne, en 1931 la Société Souchon-Neuvesel est parvenue à rassembler dix-sept verreries éparpillées sur toute la France. S'est ainsi constitué un groupe avec au centre les Verreries de Givors et leurs premiers associés d'Evian, Gier, Richarme auxquels s'ajoute un second ensemble repésenté par des sociétés sauvées de la faillite et dont les sièges sociaux ont été transférés à Lyon, mais qui conservent toutefois une certaine marge de manoeuvre au sein du groupe. La Société Souchon-Neuvesel expérimente de la sorte une forme originale de regroupement, plus avancé que l'entente mais moins poussé que l'absorption, telle que la société Progil a pu la réaliser dans le secteur de la chimie. Au début des années 1940, lorsque disparaissent Lucien Frachon en 1941 et Marie Souchon en 1942, la Société Souchon-Neuvesel a dépassé le cadre régional pour s'imposer sur le plan national, c'est alors que le neveu de Lucien Frachon, Antoine Riboud entame sa carrière dans la maison.
(Source : voir fichier Geneanet de Jean Colin de Verdière).
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