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Le
1er mars 1877, le navire est réarmé et se dirige sur l'île d'Aix pour y
embarquer des prisonniers. On la retrouve en escale à Ténériffe le 9 mai, puis
elle arrive à Nouméa le 6 août. Elle avait embarqué 360 forçats dont 1 décède
en mer. Le 9 septembre, le navire quitte Nouméa
sous les ordres du capitaine de
vaisseau Dubrot (depuis le 1er mars 1877, et non le capitaine de
vaisseau Hyacinthe Aube, comme l’indiquent certaines sources), avec 388
passagers, dont 22 pour Tahiti, et 417 hommes d’équipage. Le navire, après 30 jours
de mer, fait escale à Papeete le 29 septembre, comme l'indique le
Messager de Tahiti.
Débarquent : messieurs Bouvier, lieutenant d’Infanterie de Marine, Delusset, sergent-major
d’Infanterie de Marine, Berard, maréchal-des-logis de Gendarmerie, Bienlet, magasinier
de 1ère classe, Ruban, ouvrier des Ponts-et-Chaussées, 10 soldats d’Infanterie de
Marine,1 maréchal-des-logis et 4 canonniers ouvriers d’Artillerie, et deux
religieux, Bertho et Lesné, frères de Ploërmel.
Louis
Charles Marie Lesné (Frère Florentius) (1856-1878). - Religieux de la
congrégation des Frères de l'Instruction chrétienne. Né le 19 septembre 1856 à
Bosquilly sur Maroué (Côtes d’Armor). Fils de Jean Lesné et Marie Tronet.
Dernier enfant d’une fratrie de neuf. Entre dans la congrégation des Frère de
La Mennais le 29 novembre 1875 et débute son noviciat le 19 mars 1876. Arrive à
Tahiti le 29 septembre 1877 à bord du vaisseau Loire, accompagné de
Frère Pierre Joseph Bertho, venant de Nouméa, après être passé par l’Afrique du
Sud. Entré à l’hôpital militaire de Papeete (Tahiti) le 12 juin 1878, il décède
de la dysenterie le 3 juillet après de grandes souffrances. Il prononce ses
vœux perpétuels in articulo mortis le 3 juillet 1878 après avoir reçu le
Viatique. “Malgré ses cruelles souffrances, il a eu le bonheur de jouir de
sa présence d'esprit jusqu'au dernier soupir, et par sa sincère résignation à
la volonté de Dieu, il a édifié tous ceux qui l'ont vu”.
La Loire quitte Tahiti le 3octobre, arrive à
Brest en janvier 1878, est désarmée, et entre en carénage.
16ème convoi de déportés
Le seizième convoi appareilla le 6 mars 1876 de Brest sous les ordres du capitaine de vaisseau Salmon, avec un équipage de 400 hommes, dont 18 officiers. Ce convoi embarquait onze déportés à bord, provenant du "dépôt spécial de Saint-Brieuc.
Le vingtième
convoi quitta Brest le 10 juillet 1878, sous les ordres du capitaine de vaisseau Ducrest. Il avait embarqué les 4
derniers déportés, à savoir Louis Badin et Alfred
Lucine Joseph Prudot dit "Voinot" pour les condamnés à la
déportation en enceinte fortifiée, et André Jules
Louis Meunier et Augustin Poquet, pour les condamnés à la
déportation simple. Liste des
condamnés à la déportation en enceinte
fortifiée : Louis BADIN, Alfred Lucien Joseph PRUDOT dit
Voinot. Liste des
condamnés à la déportation simple :
André Jules Louis MEUNIER, Augustin POQUET. (Pour tout
renseignement concernant ces prisonniers, vous pouvez me
contacter ici). Pour les communards originaires du Finistère, vous pouvez consulter le site de Patrick Milan, pour ceux originaires d'Arcueil (Val-de-Marne), vous pouvez consulter le site d'Annie Thauront, avec également un article sur le député de la Guadeloupe Melvil-Bloncourt, condamné à mort pour sa participation à la Commune. La Loire participa
aussi au rapatriement de certains déportés. Elle quitta
ainsi Nouméa le 1er septembre 1877, avec à son bord 75
déportés dont la peine est commuée en
détention, 1 arabe libéré, et 5 transportés
dont 3 libérés (2arabes et 1 français), un pour
révision de jugement, et le dernier dont la peine est
commuée en réclusion. Le navire arrivera à Brest
le 14 janvier 1878. 20ème
convoi de déportés
La Loire fait escale du 12 au 17 juillet à l'île d'Aix. Elle quitte ce
moullage avec 1024 personnes, dont 390 hommes d'équipage, 276 passagers
civils et militaires, 358 transportés en provenance de
l'île de Ré, dont un certain Louis Ouvrard, et 4 déportés. Après une relâche de 6 jours à Ténériffe, le navire arrive à
Nouméa le 25 octobre 1878, après 82 jours de mer, pour un voyage total de 102 jours.
C'était le dernier convoi de déportés de la
Commune envoyés purger leur peine en Nouvelle-Calédonie. Le médecin-major Maurin mentionne 8 décès, puis que notre
compagnie de débarquement a été envoyée à terre pour participer aux
opérations militaires dirigées contre l'insurrection canque.
La Loire quitte Nouméa le 30 novembre 1878 avec 260 passagers (81
hommes de troupes, 65 déportés et 2 transportés graciés, 54
convalescents ou malades, 25 femmes et 32 enfants, et des colons rapatriés comme indigents. Après relâche à Sainte-Hélène du 3 au 6 février, le navire arrive à Brest le 18 mars 1879.
Rapatriements
Après avoir effectué l'acheminement du vingtième
et dernier convoi de déportés destinés à la
Nouvelle-Calédonie, la Loire quittera Nouméa le 30
novembre 1878, avec à son bord 71 déportés dont un
gracié, et 70 dont la peine est commuée. L'un d'eux, Auguste Alexandre
BUARD, ne reverra jamais sa terre natale, puisqu'il décèdera en mer. Le
navire
arrivera à Brest le 18 mars 1879.
La Loire arrive à
Nouméa le 30 septembre 1879 avec le 41ème convoi de transportés. Parmi l'équipage, il y avait un jeune enseigne de vaisseau, Alphonse GUILLOU, qui deviendra plus tard amiral. Le navire
repartira le 1er novembre 1879, avec à son bord 295
déportés graciés ou dont la peine est
commuée, plus 19 femmes et 14 enfants de déportés. Elle n'a pas trop
souffert du passage du cap, fait escale à Sainte-Hélène le 10 janvier
1880. Elle appareille de Sainte-Hélène le 14 janvier, mais tarde apparemment à rentrer. Le navire est en effet attendu à
Brest vers la mi-février, comme le montre une
article du
Rappel du 16 février 1880. La
Loire ne mouillera cependant en rade de Brest que dans la nuit du 4 au
5 mars suivant (article du 7 mars 1880).
-
Déportés et forçats de la Commune : de
Belleville
à Nouméa,
par Roger Pérennès,
Nantes, Ouest Editions, 1991. Crédits
photographiques : -
Déportés et forçats de la Commune : de
Belleville
à Nouméa,
par Roger Pérennès,
Nantes, Ouest Editions, 1991.
Enfin la Loire effectuera le dernier rapatriement de
déportés ou transportés en direction de la France.
Rappelons que la loi du 12 juillet 1880 avait amnistié tous les
insurgés de la Commune. Sous les ordres du capitaine de vaisseau Brown,
la Loire quitte donc Nouméa le 19
février 1881, avec à son bord 40 déportés dont le règlement de leurs
affaires, des intérêts particuliers, ou des lenteurs administratives
les avait retenus en Nouvelle-Calédonie. Parmi les rapatriés se
trouvent Gaston Dacosta, Emile Fortin, Joseph Cayol, Jean-Baptiste
Berçot, François
Portois, Isaac Patout, Adolphe Vittecoq, Jean Ernest Legris, François
Bonnefoy, Jean-Baptiste Lambert. Il semble que ce voyage de retour ne
se soit pas très bien passé pour les déportés.
Le commandant semble avoir considéré les rapatriés comme des
« insurgés graciés »
et non comme des passagers et non comme des passagers libres, et les a
soumis à
un régime spécial. Les amnistiés devaient assister matin et soir aux
prières dites par l’aumônier,
et ceux qui refusaient étaient mis aux fers. De plus ils étaient
confinés dans
les batteries basses, alors que les 20 transportés libérés
bénéficiaient de la batterie
haute à l’avant du navire. Toujours selon l’Intransigeant, deux des
rapatriés
seraient décédés en mer. Le premier, Gabriel Perny est, d’après son
dossier,
décédé en mer le 12 avril 1881. Le second, Martin Perrot souffrait de
pleurésie
depuis plusieurs jours, mais ne fut pas admis à l’infirmerie. Un matin,
alors
qu’il était trop faible pour se rendre auprès du médecin de bord Bohan,
il fut
enfin admis mais décéda 1 heure après. Il est décédé en mer le 4 avril
1881
safiche Anom, mais d’après son registre matricule, il avait été
rapatrié
par le Tage, parti de Nouméa le 6 avril 1880. Est-ce donc le bon ? Le
journal La Dépêche du 6 juin 1881 donne la liste des rapatriés par ce
dernier convoi de la Loire, et mentionne également les deux décès.
Le navire arrive à Brest le 5 juin 1881.
Sources
:
- Site
Internet http://www.dossiersmarine.fr.
-
Dossiers des navires au Centre des Archives
d'Outre-Mer à Aix-en-Provence, série H30.
- Le Républicain de la Loire et de la Haute-Loire du 24 décembre 1873, page 4.
- Courriel de José Barbançon du 21 avril 2014.
- Le Rappel du 16 février 1880.
- Cote BA470 des Archives de la Préfecture de Police, dossier Loire.
- Service Historique de la Défense à Brest 2F17 (Informations envoyées par Yannick Lageat).
- Courriel de Patrick Darbeau du 14 septembre 2018.
- Base IREL sur le site des Anom.
- L'Intransigeant, des 22 avril 1881, 3 juin 1881, 7 au 10 juin 1881.
- La Liberté du 7 juin 1881.
- La Dépêche du 6 juin 1881.
- Le Petit Parisien du 7 juin 1881.
- Le Messager de Tahiti du 5 octobre 1877 (envoi du Père Christophe Barlier-Brignoli, curé de la cathédrale de Papeete).
- Courriel du Père Christophe Barlier-Brignoli du 8 novembre 2020.
- Annuaire de la Marine, année 1878, page 692.
- Photos envoyées par Claude Millé.
- Photos d'Anne-Marie Edeline envoyées par Patrice Bochereau.
- Photos des tableaux émanant du site http://peintres-officiels-de-la-marine.com.
- Site http://www.djurdjurakabylie.com/KABYLES%20DU%20PACIFIQUE/05.htm, pour la Loire au mouillage de la presqu'île de Ducos.
- Wilipédia pour la photo de Théodore Ducos.
- Photo envoyée par Georges Le Gall (Jean-Claude Le Gall en 1910).
- Photos envoyées par José Barbaçon (La Loire à Nouméa en 1873, La Loire cliché de Hughan le 20 octobre 1879).
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