Toujours dans le même but de rendre hommage à ma grand-mère, je me suis permis de recopier ci-dessous un artilce paru dans la Voix de l'Ain, journal hebdomadaire de l'Ain, écrit par H.B.
Publié le 24/12/2014 à 10:05 sur www.voixdelain.fr
Nous vous proposons de le redécouvrir ci-dessous.
Marcelle Gras a soufflé 108 bougies, vendredi 28 mars, au sein de
l’Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes)
« Sœur Rosalie » de Confort, dans le haut Bugey.
Elle est la doyenne du département et porte à 108 printemps un regard
lucide sur la société. parcours extraordinaire pour cette dame née à
Saint-Etienne (Loire), le 28 mars 1906, qui a fait tout l’étalage de
son caractère et de sa gentillesse, à l’heure d’une cérémonie où les
élus du bassin bellegardien, avaient fait le déplacement.
Le regard bleu, comme ce beau ciel de printemps au pied du Crêt d’eau,
où la neige est encore présente sur les hauteurs. À Confort, au sein de
l’EHPAD « Sœur Rosalie » Marcelle est arrivée en fin de matinée dans
son fauteuil roulant, les cheveux blancs bien mis, une belle robe,
toujours coquette… à 108 printemps. Comme à son habitude, elle
interpelle le directeur de l’établissement, Gilles Gaillard en lui
demandant avec insistance dans la voix : « Il faut que mon fauteuil
roulant soit placé près de mon lit et surtout il faut me faire marcher
tous les jours, sinon je vais mourir ». Sous les applaudissements de
Régis Petit, fraîchement élu pour son deuxième mandat d’édile
bellegardien, et de Pierre Gavin, encore maire de Lancrans pour
quelques heures, des représentantes du conseil municipal de Confort,
Monique Tomadon et Marie-Christine Pochet. Marcelle Gras a été émue de
cette réception toute particulière en son honneur, en présence de son
petit-fils Patrick Guinard, qui vient régulièrement lui rendre visite.
Marcelle Gras a passé plus de quarante ans en Algérie et a rencontré quelques grands de ce monde.
Destin particulier, pour cette jeune Forézienne, qui voit le jour le 28
mars 1906. Petite, elle est chétive et ne mange guère, mais s’accroche
à la vie dès son plus jeune âge. Elle épouse Victor Guinard (héritier
des pompes Guinard)** en premières noces et aura deux garçons. Puis un
divorce (rare à l’époque) et un second mariage avec un magistrat qui
exerce en Algérie, avocat, juge de paix et juge qui exercera sa
profession à la capitale Alger. Marcelle accompagnera son mari qui
allait rendre la justice, sur tout le territoire algérien, à dos de
cheval. Marcelle Gras aura l’occasion de côtoyer les grands de ce monde
à la table de l’ambassadeur de France. Elle aura l’occasion de serrer
la main à Fidel Castro, ou encore à la reine d’Angleterre, mais
également de côtoyer des pauvres, des démunis.
Le regard d’une femme de 108 printemps
Marcelle Gras est bien consciente, qu’à cette époque, elle a eu
beaucoup de chance de voyager, de découvrir d’autres continents durant
plus de quarante ans… et de servir en toute modestie.
« Oh merci, encore merci, pour toutes ces attentions… mais surtout
écrivez-moi quelques mots, que je puisse garder un souvenir ». Régis
Petit, au nom de la ville de Bellegarde-sur-Valserine, lui a remis une
belle composition florale :« Je me rappelle, Marcelle, lorsque vous me
prépariez du thé à la menthe ». Des fleurs, encore des fleurs au nom de
l’Ehpad « Sœur Rosalie » par son directeur Gilles Gaillard ou encore un
joli châle offert par l’intermédiaire d’Elizabeth Vézolles du pôle
administratif de l’établissement. Journalistes, élus, ravis de
rencontrer cette plus que centenaire, au regard bleu azur,« Alors
prenez-moi en photo »… comme si bien consciente, elle était l’astre du
jour. Marcelle a fait quelques embrassades et à l’heure du déjeuner a
regagné « son domicile », aux Pétunias où chaque jour les agents de
service et le personnel de soin de cet Ehpad viennent lui apporter un
peu de chaleur et de compagnie.
La doyenne du département de l’Ain
À 108 ans, Marcelle Gras, est la doyenne du département, elle aura
connu la guerre de 14-18 (deux institutrices de l’école Sorement de
Virieu-le-Grand sont venues récemment l’interviewer sur ses souvenirs
de la Grande Guerre), la seconde guerre mondiale, le droit de vote
accordé aux femmes, connu seize présidents de la République, et dix
papes. Alors quel secret de longévité, Marcelle ? Alors pour bien
montrer qu’à 108 ans, on peut se tenir debout, aidée par quelques
personnes, elle s’est levée de son fauteuil, Marcelle, sous les
applaudissements. Marcelle Gras a rejoint l’Ehpad de Confort en octobre
2012 et est en train d’écrire une autre page de l’histoire de cet
établissement, qui porte le nom d’une religieuse de la charité, « Sœur
Rosalie » née Jeanne-Marie Rendu, native de Confort, épinglée de la
Croix de la Légion d’Honneur en 1852, pour tout le bien qu’elle a fait
autour d’elle. Deux parcours hors du commun, qui font l’histoire de cet
établissement.
Signé : H. B.
** Je me dois ici de rectifier une petite erreur du journaliste.
En effet, notre branche Guinard, issue de la Drôme, n’est en rien
apparentée, en l’état actuel de mes recherches généalogiques, aux
pompes Guinard.