La Loire est
mise sur cale à Lorient le 17 septembre 1827, sous le nom d'Annibal. En 1828 les
travaux sont ralentis, puis abandonnés
.
En 1852, une décision de transformer ce navire en mixte est prise, et le 14 août 1853, les travaux sont visités par le
ministre Théodore Ducos. Le 2 décembre 1853 c'est
un nouveau lancement et, le 24 mai 1854 l'Annibal devient le
Prince Jérôme.
Le 1er septembre, il est armé pour des essais, avec un équipage réduit à 140 hommes, et le 7 novembre, il est armé à
effectif complet, sous les ordres du commandant de vaisseau Didelot. Le 14 novembre 1854 il
atteint une moyenne de 10
nœuds
lors des essais de vitesse et, le 6
décembre, le navire quitte Lorient à destination de Toulon, port où il
est procédé à la réparation du coussinet arrière porte-hélice.
Du 7 au 26 février 1855, le Prince Jérôme est utilisé comme transport de Toulon
à Constantinople avec des troupes. Il remorque pour cette mission l'Hercule.
Du 4 au 5 mars il effectue le trajet Constantinople baie de Kamiesh en Crimée,
toujours avec sa remorque, avant de revenir à Constantinople le 14
mars, puis le 4 avril à Toulon. Le 7 juin, nouveau transport de troupes
de Toulon à Constantinople, puis repos à Kamiesh le 19 juin, avant son
retour en France, faisant escale au Pirée en Grèce le 30 juin, pour arriver à
Toulon le 13 juillet et effectuer des réparations aux cylindres. Le 12
août le navire quitte Toulon, avec à son bord 1250 soldats, 100
condamnés et du matériel dirigés sur Alger. Du 18 au 20 août il
effectue la traversée retour vers Toulon. Le 27 août, le Prince Jérôme
quitte de nouveau Toulon, emportant 1336 soldats et des munitions, fait
une escale à malte le 31 août, et arrive à Constantinople le 7
septembre. Il est de retour à Toulon le 5 octobre et passe au bassin
pour visite. Le 10 novembre, on est obligé d'enlever l'arbre
porte-hélice, et le navire est sorti provisoirement du bassin, afin de
laisser la place au Charlemagne.
Le 7 février 1856, le Prince Jérôme
effectue une sortie pour essais. Par la suite, il appareille le 13
mars, fait escale à Malte le 29 mars, et arrive à Kamiesh le 9 avril,
avec un avarie de machine. Le 17 avril il quitte Kamiesh, avec
transportant 1200 zouaves, et arrive à Alger le 8 mai. Du 15 au 17 mai,
traversée d'Alger à Malte, puis escale au Pirée le 24 mai, avant
d'arriver le 30 mai à Kamiesh pour embarquer 1213 soldats. Le 19 juin
il est à Marseille, d'où il repart le lendemain pour Toulon. Le 2
septembre, le navire escorte le roi Pierre V du Portugal, âgé alors de
19 ans, aux régates de Pacos d'Argos au Portugal. Relevé par l'Austerlitz,
le Prince Jérôme quitte Lisbonne le 30 octobre, et arrive à Brest le 4 novembre
pour entrer en carénage.
Le 25 février 1857, le navire est en réarmement, puis quitte Brest pour
Toulon le 28 mai. Du 23 juin au 5 août, il effectue 4 sorties pour des
exercices avec l'escadre aux Salins, près d'Aigues-mortes. Le 31 août, il est au mouillage à
La Goulette en Tunisie, puis fait escale à Barcelone le 18 septembre. Du 7 au 21
octobre, le Prince Jérôme effectue la traversée de Toulon à Brest avec la 2ème
Division, soit l'Austerlitz, l'Ulm et
le Tourville.
En 1858, le navire est en escadre, puis est désarmé le 10 juin, pour
être placé en réserve le 22 août. Le 1er juin 1859, il est réarmé pour
essais, puis effectue une sortie avec le Colbert
le 3 juin, et est en commission de port le 10 juin 1859. En juillet
1860, il est de nouveau réarmé avec 200 hommes pour essais, puis est
remis en réserve.
Le 18 juin 1862, le Prince Jérôme
est réarmé en transport, à effectif réduit. Le 28 août, il quitte
Toulon pour Oran, avec à bord 668 hommes du 67ème de Ligne. Le 5
septembre, il quitte Oran à destination du Mexique. Mais le 6
septembre, le feu se déclare dans la membrure, entre les 3ème et 7ème
sabords de la batterie basse. L'origine du feu ne peut être découverte
malgré de nombreux coup de sonde à la tarière. Les 7 pompes suffisant à
peine, le navire entre à Gibraltar, où la lutte contre le feu se
poursuit. Le 10 septembre, la Dryade reçoit l'ordre d'appareiller de
Cherbourg pour venir à Gibraltar récupérer les passagers du Prince Jérôme et les
acheminer au Mexique. Le 26 septembre, le Prince Jérôme
qui Gibraltar et arrive à Toulon le 28 pour effectuer les réparations.
Il semble que la cause de l'incendie ait été une fuite de vapeur
provenant du tuyau d'extraction, fuite qui aurait pourri la muraille.
Les réparations effectuées, on retrouve la navire à Naples le 6
octobre, avec le prince Napoléon et le princesse Clothilde, puis il est
placé en réserve de 1ère catégorie le 5 novembre 1862.
En 1863 et 1864, il est en grand carénage. De 1865 à 1870, il est
désarmé et sa puissance nominale est réduite à 530 chevaux. Le 19
septembre 1870, le Prince Jérôme est rebaptisé le Hoche.
Le 6 juin 1872, le navire est rayé des listes de la Flotte une première fois.
Mais sa carrière va rebondir. En effet, le bagne de Toulon est encombré, et
le Gouvernement veut augmenter les déportations pour pallier le
problème, ce qui demande des moyens de grandes capacités. L'Ingénieur
de 2nde classe Vidai soumet un projet de transformation du
Hoche
en transport à voile pouvant embarquer 800 condamnés, 200 passagers
libres et 400 hommes d'équipage. Le 27 septembre le projet est approuvé
par le Directeur des Constructions Navales et les travaux débutent en
octobre. Le navire est réinscrit sur les listes de la Flotte comme
transport à voiles. Il est alors rebaptisé la
Loire,
avec début des travaux de transformation. En novembre et décembre,
s'opère une nouvelle transformation, avec débarquement de l'artillerie
et de la machine, le remplacement de l'ancienne mâture par un gréement
plus léger, l'installation de la nouvelle artillerie et de ses
munitions, l'agrandissement de la dunette, la construction d'une teugue
(superstructure peu élevée, puis par extension surélévation à l'avant
d'un bateau) à l'avant pour loger une partie de l'équipage, installation de
bouteilles latérales en dehors de la coque, dans la batterie haute
aménagement d'un poste à l'avant pour le reste de l'équipage et de
prisons pour 350 détenus environ avec une infirmerie les séparant, et
aménagement du faux-pont pour loger les passagers libres. Les
prévisions en vivres sont de 10 mois pour l'équipage et les passagers,
et 5 mois pour les condamnés. Le 20 février 1873, c'est la fin des
travaux et le 1er mars, le navire est armé et placé sous les ordres du
capitaine de vaisseau Jacques Lapierre, devant être prêt pour un départ
le 15 avril. La capitaine de frégate Keraval embarque comme seond. Le 2
avril, la Loire est mise en rade, et mi-avril, la Commision d'Armement
se rend à bord pour vérifier le bon état de navigabilité du navire. Une
circulaire
du préfet maritime ordonne que le 17 avril à 18 heures 15,
il sera procédé à l'embarquement d'un premier convoi de 240 forçats, et
le 18, de 2 convois de 410 forçats, soit un total de 650. De plus, le
détachement d'Infanterie de Marine venant de Cherbourg sera embarqué le
15, les autres passagers marins et militaures le 16, et les passagers
isolés ainsi que les survillants et leur famille le 17 à 8 heures, en
vue d'un appareillage le 19. Parmi ces passagets devraient se trouver
les capitaine du 3ème réigment d'Infanterie de Marine Magnier, Lenoë et
leur famille, et le garde d'Artillerie Garoux, destiné à la
Nouvelle-Calédonie.
Le
19 avril 1873
à 11 heures, par un temps splendide, la
Loire
appareille de Toulon sous les ordres de son commandant, le réputé très cruel capitaine
de vaisseau Jacques Lapierre. Le navire embarquait 1352 personnes, dont 415 hommes
d'équipage et 287 colons et soldats, plus 650 transportés. Parmi ces passagers,
il y avait 6 marins, 1 gendarme, 82 artilleurs,
51 fantassins, 40 civils, 26 femmes, 18 enfants, 16 agents de
surveillance. Le navire doit faire escale à Dakar.
Le 27 avril le navire franchit le détroit de
Gibraltar. Il fait escale à Dakar du 9 au 11 mai, où il débarque 60
fantassins de la Marine destinés à la colonie du Sénégal. Le 31 mai la
Loire naviguait par le travers de l'île de la Trinité.
Le 17 juillet 1873, un des transportés, Nicolas Ecker décède. Il était
né le 15 mai 1823 à Metting (Meuse), était célibataire, et exerçait la
profession de maréchal-ferrant. Sergent en 1871, il fut commissaire de
Police sous la Commune. Il aurait participé à l'arrestation de l'abbé
Deguerry, curé de la Madeleine. Il fut condamné le 11 novembre 1872 par
le 6ème Conseil de Guerre à la peine de 10 ans de travaux forcés. Il
était arrivé au bagne de Toulon le 28 novembre 1872. Un autre transporté, Antoine Bardiaux, décède en mer le 23 juillet
1873, apparemment juste avant l'arrivée en Nouvelle-Calédonie. Né le 4
mai 1832 au Vernet (Allier), il avait été condamné aux travaux forcés à
perpétuité. Mais on ne sais pas si c'est pour des faits liés à la
Commune ou une autre infraction.
Essuyant un très
mauvais temps pendant le reste de la traversée, la
Loire arrive à Nouméa le
23 juillet 1873, 92 jours après son départ de Toulon, et 72 après le départ
de Dakar. Pendant cette traversée, le seul incident notable, selon
un
article de journal, fut une
rupture de la barre de gouvernail, pièce qui fut changée en plein
ouragan. La
Loire quitte Nouméa le 21 août avec à son bord 411 hommes
d'équipage et 83 passagers. Le 15 septembre le cap Horn était doublé,
et le 1er novembre elle entrait en rade de Brest, où elle est
désarmée le 10 décembre 1873. La
Loire avait établi un
record pour ce
tour du monde, puisqu'il lui avait fallu seulement 162 jours pour le
faire. Le navire a en effet mis 92 jours pour faire Toulon à Nouméa à l'aller, et 70 pour faire Nouméa à Brest au retour.
Ce 22ème convoi de transportés avait vu son effectif de forçats amputé de 60 décès
et avait compté 60 malades à son bord. Le navire qui effectuait son premier
convoi de transporté avait embarqué, nous l'avons vu, 650 forçats, dont il
ne restait plus que 400 survivants à l'île Nou quelques
mois plus tard, d'après Roger Pérennès. Cependant les recherches
effectuées par José Barbançon n'aboutissent qu'à la découverte de 25
décès enregistrés dans les 3 mois après l'arrivée de ce convoi, car 617
sont immatriculés sur les registre l'île Nou, donc bien vivants, ce qui
donne 33 décès en mer. Cinq de ces transportés par la
Loire
meurent le 25 juillet 1873. Ce fait est confirmé par une lettre du
révérend père P. Lambert, aumônier à l'île Nou :
Le 23 juillet arriva
la Loire avec un convoi de condamnés presque tous malades. Le jour de
leur arrivée à l'hôpital j'en administrais plusieurs. Fatigué, je me
retirai assez tôt pour aller prendre un peu de repos. Le lendemain au
point du jour me rendant à l'hôpital je rencontrai trois cadavres qu'on
portait à l'amphithéâtre (du camp principal)... Car il n'y avait et il
n'y a encore, ni amphithéâtre ni cimetière à portée du nouvel hôpital.
Ce fut selon José Barbançon le convoi le plus meurtrier des 75 convois
de transportés entre 1864 et 1897. Il faut remarquer que ce
convoi de la
Loire correspond au transfert des derniers forçats du
bagne de Toulon, lequel devait fermer en décembre 1873. Le soin apporté
à l'état sanitaire des transportés les années précédentes ne fut
certainement pas respecté cette fois ci. Lors de cette même période de
fin 1873, la
Garonne et
le
Var transféreront respectivement 500 et 366
transportés à Nouméa, avec 5 et 3 décès lors de la traversée. En outre,
le chiffre de 650 forçats embarqués sur la Loire fut un chiffre record,
ce qui ne se reproduira plus par la suite.
De janvier à mars 1874, le navire est de nouveau transformé afin de
réduire la capacité en condamnés au profit de celle des passagers
libres. Vers le 20 ou le 23 avril, la
Loire
est réarmée et placée sous les ordres du capitaine de vaisseau Mottez, pour
effectuer un voyage régulier vers la Nouvelle-Calédonie le 1er juin. Le
second sera le capitaine de frégate Vavin.
En raison de l'importance de l'équipage du navire (400 hommes), le ministre de la Marine décide qu'un
sous-commissaire remplirait à bord les fonctions d'officier d'administration, et désigne Mr Pochart.
Le
13 avril, embarquent les
lieutenants de vaisseau Bienvenue, Péré et Dubreuil, les enseignes de vaisseau Brindejonc, H. Campion,
Prévost, Philippe et Duval, le sous-commissaire Pochart et le médecin
de 1ère classe Duburquois. Devant quitter Brest le 1er juin pour la
rade de l'île d'Aix, la
Loire doit recevoir, en plus de son chargement
de forçats, 50 à 80 déportés arabes internés
au fort de Quélern. Début mai, embarquent le lieutenant de vaisseau Capetter, du port de Toulon,
au choix, et l'aide-médecin Destrem, ainsi que le sous-commissaire
Pillu, désigné pour remplir les fonctions de sous-commissaire de la
division navale de Nouvelle-Calédonie. Un article du
13 mai signale que
le navire quittera Brest le 5 juin, puis séjournera à l'île d'Aix du 10
au 15 juin, et qu'au retour il fera escale à Tahiti. Un autre article,
du 16 mai, donne la liste des passagers devant embarquer,
et annonce également l'embarquement
d'un détachement du 3ème régiment d'Infanterie de Marine.
Le 18 mai 1874, la Loire embarque à Brest 280 forçats et 50 déportés
arabes à Quélern. Le 20 mai, sous les ordres du commandant Mottez, elle
est conduite en rade et prend ses dernières dispositions pour mettre à
la voile le 5 juin à 19h00. Le 29 mai, la commission médicale en visite
à Saint-martin-de-Ré, présidée par le capitaine de frégate Jouneau, a
reconnu aptes à l'embarquement 342 forçats. Le navire arrive le
7 juin à 5h00 au mouillage
de la rade l'île d'Aix, où il embarque 700 passagers, dont 40 femmes,
200 militaires du 3ème régiment d'Infanterie de Marine, et 280 forçats
du dépôt de Saint-Martine-de-Ré, plus 39 déportés arabes et 1 français.
Le 9 juin à 16h00, il appareille pour Nouméa. C'est le 9ème
convoi de déportés, qui fait escale le 23 juin à Santa Cruz de
Ténériffe, pour
arriver à Nouméa le 18 octobre 1874. Il y aura 2 décès en mer. Le 10
novembre de la même année, il quitte Nouméa pour la France.
Le 24 janvier 1875, la Loire est en escale à Sainte-Hélène puis,
ayant escorté depuis cette île le trois-mâts le Lamentin,
le commandant de ce dernier craignant une révolte de ses passagers
indiens, arrive à Fort-de-France (Martinique) le 26 février, qu'elle quitte le 1er
mars. Le 26 mars le bâtiment arrive à Brest et entre en carénage. En
novembre est annoncé son
armement, prévu pour le 1er décembre de l'année 1875, en vue d'un
voyage en Nouvelle-Calédonie et à Tahiti le 1er février 1876.
Le 15 janvier 1876 La Loire
est en réarmement, avec un effectif de 409 hommes, sous les ordres du capitaine de vaisseau Salmon, avec pour
second le capitaine de frégate Bonjour. Embarquent le lieutenant de
vaisseau Lenéru comme officier de choix du commandant, ainsi que le
lieutenant de vaisseau Garnier, qui doit embarquer au choix sur la Vire,
qu'il doit rejoindre en Nouvelle-Calédonie. De plus, les transports
affectés au service régulier entre la France et l'Océanie ne devant
plus faire que deux voyages par an à compter du 1er mars 1876, les
14ème et 15ème compagnies du 3ème régiment d'Infaterie de Marine
embarqueront à l'île d'Aix début mars pour relever les 31ème et 32ème
compagnies de ce régiment en Nouvelle-Calédonie.
Ce détachement
comprendra 60 soldats maçons pour travailler à la construction de
casernes et de l'hôpital militaire de Nouméa. Mi-février, l'aumônier de
2ème classe Bochez est désigné pour embarquer sur la Loire. Un article du
16 février donne une liste de passagers, et mentionne 210
transportés et 15 déportés.
Ce sera le 16ème convoi de déportés de la Commune et le 33ème convoi de transportés. A son retour,
le navire est désarmé et remis aux Directions le 22 décembre 1876.
En janvier 1877, le capitaine de vaisseau Salmon, qui commandait le
navire, est nommé au commandement de la frégate cuirassée la
Couronne,
dans l'escadre de la Méditerranée. A la même date,
l'armement de la
Loire est annoncé, en vue d'un voyage à
Nouméa et Tahiti. Fin février, le capitaine de vaisseau Dubrot est
nommé commadant du navire. Le 1er mars 1877, le réarmement débute. Embarquent les lieutenants de
vaisseau Le Moine, Le Moniès de Sagazan et Sébe, les enseignes de
vaisseau Chalmet, Gélébart, Brindejonc, Philibert, Vallée, Saint-Pern.
Ont également embarqué l'aide-commissaire Hervé, le médecin de 1ère
classe Brindejonc, le médecin de 2ème classe Navarre, les aides-médecins Hénaff et Lemenicier.
L'aumônier de 1ère classe Quillivic remplace l'abbé Le Boulch.
Le transport doit se diriger sur l'île d'Aix le 15 avril pour y
embarquer des passagers, 360 transportés et 13 déportés à destination de la Nouvelle-Calédonie, selon un
article du 17 mars. Il est prévu
qu'au retour, le navire ramène des déportés.
Le 15 avril dans la marinée, la
Loire quitte Brest pour l'île d'Aix, où
elle arrive le
18 à 17h00. Le 21 doivent
embarquer les passagers civils et militaires, et le 22 les condamnés du dépôt de Saint-Martin-de-Ré.
Le 23, tout le personnel doit être inspecté par la Commission
supérieure, présidée par le contre-amiral de Freycinet, major général de la Marine.
Le
25 avril 1877, remorquée
par le
Travailleur,
le navire fait route vers Ténétriffe et la Nouvelle-Calédonie, avec des
passagers pour la Nouvelle-Calédonie et Tahiti, 265 militaires et 360
forçats. Le 9 mai, il est au mouillage de Sainte-Croix de Ténériffe.
Après 2 jours d'escale, il reprend sa traversée, devant se rendre
directement en Nouvelle-Calédonie. Il arrive à Nouméa le 6 août.
Parmi les 360 forçats que la
Loire avait embarqués, 1 décède
en mer. Le 9 septembre, le navire quitte Nouméa
sous les ordres du capitaine de
vaisseau Dubrot (depuis le 1er mars 1877, et non le capitaine de
vaisseau Hyacinthe Aube, comme l’indiquent certaines sources), avec 388
passagers, dont 22 pour Tahiti, et 417 hommes d’équipage. Le navire, après 30 jours
de mer, fait escale à Papeete le 29 septembre, comme l'indique le
Messager de Tahiti.
Débarquent : messieurs Bouvier, lieutenant d’Infanterie de Marine, Delusset, sergent-major
d’Infanterie de Marine, Berard, maréchal-des-logis de Gendarmerie, Bienlet, magasinier
de 1ère classe, Ruban, ouvrier des Ponts-et-Chaussées, 10 soldats d’Infanterie de
Marine, 1 maréchal-des-logis et 4 canonniers ouvriers d’Artillerie, et deux
religieux, Bertho et Lesné, frères de Ploërmel. Un article du 28 novembre 1877
donne d'autres dates pour cette partie du voyage.
Louis Charles Marie Lesné (Frère Florentius) (1856-1878), religieux de la
congrégation des Frères de l'Instruction chrétienne, lé le 19 septembre
1856 à Bosquilly sur Maroué (Côtes d’Armor), fils de Jean Lesné et Marie
Tronet, dernier enfant d’une fratrie de neuf, entre dans la
congrégation des Frère de La Mennais le 29 novembre 1875 et débute son noviciat le 19 mars 1876.
Il arrive à Tahiti le 29 septembre 1877 à bord du vaisseau la
Loire, accompagné de
Frère Pierre Joseph Bertho, venant de Nouméa, après être passé par l’Afrique du
Sud. Entré à l’hôpital militaire de Papeete (Tahiti) le 12 juin 1878, il décède
de la dysenterie le 3 juillet après de grandes souffrances. Il prononce ses
vœux perpétuels
in articulo mortis le 3 juillet 1878 après avoir reçu le
Viatique. “
Malgré ses cruelles souffrances, il a eu le bonheur de jouir de
sa présence d'esprit jusqu'au dernier soupir, et par sa sincère résignation à
la volonté de Dieu, il a édifié tous ceux qui l'ont vu”.
La
Loire quitte Tahiti le 3 octobre 1877 (ou le 8 selon les sources). Une
dépêche télégraphique de Sainte-Hélène datée du 9 décembre annonce que
le navire a fait relâche dans cette île. Il arrive à
Brest en janvier 1878, est désarmé, et entre en carénage.
Le 1er juin 1878, la
Loire doit entrer en armement définitif, afin
d'effectuer, un transport de forçats en Nouvelle-Calédonie. Elle
quittera Brest le 10 juillet pour l'île d'Aix, où elle embarquera les
condamnés internés à Saint-Martin-de-Ré. Pour cette traversée prendra
place à bord un marin norvégien, l'enseigne de vaisseau Parr, pour faire un
voyage autour du monde. Par décision du 28 mai, le capitaine de
vaisseau Ducrest de Villeneuve est nommé commandant du navire à Brest.
Le capitaine de frégate Jacquemart embarque en qualité de second.
L'aide-médecin Bertrand, qui a terminé une période régulière
d'embarquement sur le
Beautemps-Beaupré
en Nouvelle-Calédonie, sera remplacé par un des aides-médecins de la
Loire, et effectuera le service à bord du navire lors du retour. Le 1er
juillet 1878, le vaisseau est mis en rade de Brest. Un article du
10 juillet
donne la composition de son état-major et annonce son départ
pour le lendemain.
Ce sera le 20ème et dernier convoi
de déportés de la Commune, et le 39ème convoi de transportés, avec 360
forçats, dont 1 décès en mer. Un décret du 9 juin 1879 donne acquisition du bénéfice de campagne aux
officiers, marins et militaires qui ont pris part aux expéditions
effectuées en Nouvelle-Calédonie pour la répression de l'insurrection
des Canaques, soit du 25 octobre au 20 novembre 1878 en ce qui concerne la Loire.
En avril 1879, le médecin de 2ème classe Pichon remplace son collègue
Thomasset sur le navire. De même, le lieutenant de vaisseau Saget
embarque par permutation avec son collègue Péré. Le lieutenant de
vaisseau Laurency embarque au choix en remplacement de son collègue
Berbineau, et le capitaine de frégate Borius remplace Jacquemart comme
second. Un nouveau départ pour l'île d'Aix et Nouvelle-Calédonie est
annoncé pour le 1er juin. Le 1er mai, le navire entre en armement
définitif, toujours sous les ordres du capitaine de vaisseau Ducrest de
Villeneuve, pour effectuer un transport de condamnés en
Nouvelle-Calédonie. Les aides-médecins Guilmoto, du port de Cherbourg,
et Jouanne, du port de Brest son désignés pour embarquer. Pour ce
voyage, le transport la Loire recevra à l'île d'Aix 390 forçats
destinés à la Nouvelle-Calédonie, qui seront visités à
Saint-Martin-de-Ré le 23 et 24 mai par la Commission médicale, présidée
par le capitaine de vaisseau Juin, major de la Marine. Un officier de
marine danois, le lieutenant de vaisseau Olsen, sera du voyage.
Le 1er juin 1879 dans la matinée, le navire appareille de Brest.
Un article
donne la composition de son état-major. Dans la nuit du
4 au 5 juin,
remorquée par le Travailleur,
la Loire
arrive en rade de l'île d'Aix. Le 7, les passagers libres
embarquent et le lendemain, les condamnés. Le dimanche 9 juin, la
Commission supérieure présidée par le contre-amiral de Freycinet, major
général de la Marine, passe l'inspection. Le même jour à 18h30, elle
appareille avec à son bord 420 hommes d'équipage, 270 passagers
civils et militaire embarqués à Brest et à Rochefort, et 355 condamnés,
ce qui fait un total de 1045. Un article du 14 juin
donne une liste de certains des condamnés. Le navire fait relâche
à Ténériffe du 23 au 25 juin (23 au 30 selon les sources), et arrive à Nouméa
le 30 septembre,
débarquant les condamnés de ce 41ème convoi de transportés pour lequel
il n'y eut aucun décès. Le 1er novembre la Loire
quitte Nouméa, avec à son bord 295 déportés de la Commune amnistiés, fait
relâche à Sainte-Hélène du 11 au 14 janvier 1880, et mouille en rade de
Brest le 5 mars, ramenant 800 passagers, dont 300 amnistiés. Débarquent du
navire le capitaine de frégate Bernard, les lieutenants de vaisseau
Savin, Moussu, l'enseigne de vaisseau Mondot, ainsi que le lieutenant
de vaisseau danois Olsen. Le transport est désarmé et remis aux
Directions le 1er avril.
Le navire est prévu être réarmé le 10 août 1880, pour un voyage en
Nouvelle-Calédonie au départ de Brest le 10 septembre. Il sera sous les
ordres du capitaine de vaisseau Brown de Colstoun, du port de
Rochefort, qu'une décision du 7 août à nommé commandant. Les aides-médecins Omnès,
du port de Brest, détaché à Cherbourg, et Lamolle, du port de Toulon,
détaché à Lorient, sont également désigné pour embarquer sur ce navire.
Le capitaine de frégate Masson, inspecteur des électro-sémaphores en
Corse est désigné d'office comme second. Embarquent également les
lieutenants de vaisseau Thierry, Canolle, Reveillère, Simon, les
enseignes de vaisseau Pradère-Niquet, Duchateau, Gervais, de Rosière,
de Lorme, Noël, le médecin de 1ère classe Clavier, le médecin de 2ème
classe Plagneux. Le 18 septembre, le transport est toujours à Brest,
par suite du mauvais temps.
Du 20 au 22 septembre 1880, nouvelle traversée de Brest à Rochefort,
où la Loire mouille à 14h35. Le 24 elle embarque ses passagers, le
lendemain samedi, ce sera le tour des 300 transportés du dépôt de
Saint-Martin-de-Ré, constituant le 44ème convoi de transportés et le
dimanche, la Commission supérieure, présidée par le majour général,
passera l'inspection à bord. Le 26 septembre au soir, elle appareille.
Un article donne la composition de son état-major et d'une partie des passagers.
Un autre article donne une liste partielle des condamnés.
Parmi ceux-ci se trouve un certain Claude BLANC,
originaire du Puy-de-Dôme, condamné le 15 mai 1880 par le Conseil de
Guerre de Perpignan, à 5 ans de travaux forcés et à la dégradation
civique pour vol qualifié, au préjudice du cantonnement de Fort
Mont-Louis (Pyrénées Orientales).
La Loire relâche à Ténériffe du 12 au 15
octobre 1880.
Au cours de la traversée,
elle subit des dégâts aux mâts suite à un gros temps, et une grave avarie de la chaudière distillatoire,
mais il n'y a aucun décès. Elle mouille à Nouméa le 20 janvier 1881.
Le 20 février départ de Nouméa en direction de la France, ramenant 50 amnistiés
qui avaient été retenus dans la colonie par des intérêts paticuliers.
Elle est attendue pour le 15 juin à Brest. Le vaisseau-transport est rencontré
le 27 avril au nord-ouest des Açores par un navire de
commerce, entre en rade de Brest le 5 juin 1881, et le 7 dans le port.
Un article donne une liste de passagers qui débarquent. Après le désarmement de la Loire, son commandant, le capitaine de vaisseau Briwn de Colston est autorisé à fixzer sa résidence à Bordeaux.
Le 1er novembre 1881, la Loire entre en armement pour un nouveau
voyage en Nouvelle-Calédonie, et doit quitter Brest le 1er décembre
pour l'île d'Aix. Les passagers seront embarqués soit à Brest, soit à
Rochefort. Le capitaine de frégate Dauge embarque au choix du
commandant, ainsi que le lieutenant de vaisseau Mulot. Courant novembre
embarquent également le médecin de 1ère classe de Béchon et le médecin
de 2ème classe Pfilh. Le 23 novembre, la Commission supérieure,
présidée par le capitaine de vaisseau Vollet, major de la Marine, doit
se rendre à Saint-Martin-de-Ré pour visiter les transportés designés
pour ce transfert en Nouvelle-Calédonie.
Le 4 décembre 1881, la Loire quitte
Brest, puis l'île d'Aix le 11 décembre au soir, remorquée par le Travailleur,
avec 421 hommes d'équipage, 409 passagers et prisonniers, dont 329
forçats pour le 47ème convoi de transportés, soit un total de 1159
personnes. Un article donne une liste partielle des
passagers. Elle fait escale à Ténériffe le 29 décembre 1881 et arrive à Nouméa le 26 mars 1882. Il faut noter
le décès d'un prisonnier en mer, bien que la santé à bord était bonne,
selon un télégramme reçu par le ministre de la Marine. Le 28 avril
1882, le navire quitte Nouméa pour la France, fait escale à
Sainte-Hélène le 8 juillet, et arrive à Brest le 23 août avec 509
passagers, puis est
désarmé le 16 septembre pour carénage. Le Capitaine de frégate Dauge et
le capitiane de vaisseau Vidal débarquent, ainsi que les lieutenants de
vaisseau Mulot, Gaudin, Grandmontagne, Rozier de Chauliac, les
enseignes de vaisseau de Martel, Labbé du Bourquet.
Le vaisseau est annoncé armer de nouveau le 1er juillet 1883, pour un
voyage régulier en Nouvelle-Calédonie, mais cette date est avancée au
25 juin. Par décision présidentielle du 31 mai, le capitaine de
vaisseau C. Pouthier est nommé commandant du vaisseau-transport la
Loire à Brest. Le capitaine de frégate Femeulau quitte le service à
terre à Lorient et se rend à Brest pour embarquer comme second sur le
navire. Il recevra 5 enseignes de vaisseau, dont 4 passeront à l'Eclaireur
à Nouméa, dont les enseigne de vaisseau Verchère (Hospotalisé, il est
remplacé par son collègue Moulun, rappelé de congé), Guyomar,
Blanchard, et l'enseigne de vaisseau auxiliaire Levot. L'aspirant de la
Marine roumaine Spiropolu sera de cette campagne océanienne.
L'aide-médecin Tricard est désigné pour embarquer, et Toulon reçoit
ordre de désigner un médecin de 1ère classe destiné à l'Eclaireur,
qui rejoindra par la Loire (Ce sera le médecin de 1ère classe Delrieu,
mais il reçoit un sursis de départ jusqu'au 27 septembre). Au 7
juillet, ont été embarqués le médecin de 1ère classe Kermorgant, et le
médecin de 2ème classe Hervé. Le lieutenant de vaisseau Havard, destiné
à l'Eclaireur, débarque de l'Austerlitz pour
la Loire, qui est mise en rade le 17 juillet. Egalement
destiné à l'Eclaireur,
le mécanicien principal de 2ème classe Cabanes, et le surveillant de
1ère classe Tristant, qui doit rejoindre son poste en
Nouvelle-Calédonie, seront parmi les passagers, ainsi que lechef de
bureau de l'administration pénitentiaire Mercier et le surveillant
principal Collin et leurs familles. Prend passage aussi le
lieutenant de vaisseau Barlier pour rejoindre le Taravao
à Tahiti. Le 26 juillet la Commission médicale, présidée par le
capitaine de frégate Pottier serend à Saint-Martin-de-Ré pour visiter
les condamnés destinés à être embarqués sur la Loire.
Le 1er août 1883, le navire quitte Brest avec 1206 passagers, équipage compris. Parmi les
membres d'équipage, il y avait un certain
Jean-Claude Le Gall.
Cet homme est matelot de 3ème classe, quand il fait ce voyage
aller-retour vers la Nouvelle-Calédonie. Agé alors de 19 ans, c'est le
seul voyage qu'il effectua avec ce navire, avant de participer à
l'expédition du Tonkin, où il arrive en janvier 1885 sur le croiseur de
1ère classe Primauguet, affecté depuis le 15 décembre 1884, jusqu'au 17
janvier 1887. Il est ensuite affecté sur le navire hôpital et transport
de troupes Bien Hoa, jusqu'au 30 mars 1887. Il sera décoré de la
médaille du Tonkin le 18 avril de la même année. Le 1er janvier 1890 il
acquiert la spécialité de chauffeur, puis est nommé quartier-maître le 20
septembre 1892. Il prendra sa retraite le 20 septembre 1908 avec le
grade de quartier-maître chauffeur de 1ère classe.
La Loire mouille en rade de l'île d'Aix dans la nuit du
3 au 4 août 1883. Le
7 enbarquent les passagers libres, et le 8 les condamnés provenant de
Saint-Martin-de-Ré. Le 9 a lieu l'inspection par le major général,
avant l'appareillage dans la soirée. Le 11 août, le Travailleur rentre
à Rochefort après avoir remorqué le vaisseau à 20 miles au sud de Rochebonne. Outre
l'équipage du navire, il y avait 374 condamnés, et 413 passagers, dont
un article donne la liste de certains,
et les appareils de sondage pour l'installation d'un câble entre la Nouvelle-Calédonie et l'Australie.
La Loire mouille à Sainte-Croix de Ténériffe le 22 août à 19h00. La
traversée depuis l'île d'Aix s'est effectuée dans de bonnes conditions,
même si un marin embarqué à Brest est décédé pendant ce voyage. Le
navire reprend sa route pour Nouméa le 25 août,
où il arrive le 24 novembre, et débarque les 374 forçats de ce 51ème convoi de
transportés, sans qu'il y ait eut de décès en mer. Le vaisseau appareille le 22 décembre 1883 avec 620 passagers
(liste partielle)
pour retourner sur Brest, fait escale à Sainte-Hélène le 16 février
1884, en repart le 18, et est attendu à Brest du 25 au 31 mars
.
La traversée entre Nouméa et le cap Horn, aperçu car le temps était beau, a été effectuée en 30 jours.
L'arrivée à
Brest à lieu le 6 avril 1884, et la
Loire entre dans le port le 9 pour être désarmée et entrer en carénage.
Lors de cette traversée retour, il faut noter le décès en mer,
le 8 mars 1884, de son commandant.
Le corps fut immergé,
mais le cœur conservé pour remise à la famille par l'aumônier du navire. Le capitaine de
frégate Femeulau, les lieutenants de vaisseau Latrobe, Jan, Dantin,
Aubert, Roussel, Dézès, les enseignes de vaisseau Bérenguier, Motty,
Nogaret, Lamy, Bourdon, Delage, Legendre, le roumain Sébastien
Eustatin, le sous-commissaire Perrot, le médecin de 1ère classe
Kermorgant, le médecin de 2ème classe Hervé, l'aide-médecin Tricard, et
l'aumônier Darrieux débarquent. L'aspirant roumain Spiropolu débarque
également et regagne son pays. Le 1er mai 1884, la Loire est désarmée
et remise aux Directions. En décembre, le médecin de 1ère classe
Kermorgant se verra décerner un témoignage de satisfaction du ministre
de la Marine et des Colonies, le vice-amiral Peyron, pour son rapport
médical du voyage de Brest à Nouméa et retour (1883-84).
Par
décision présidentielle du 21 septembre 1884, le capitaine de vaisseau
E. H. Prouhet est nommé commandant du vaisseau à voile la Loire.
Le
25 septembre 1884, elle entre en armement définitif, en vue d'un
nouveau voyage en Nouvelle-Calédonie et Tahiti, le 1er novembre, avec
380 condamnés du dépôt de Saint-Martin-de-Ré. Elle embarquera du
personnel et du matériel à Rochefort. Les lieutenants de vaisseau
Sibaud, Rérolle Bonnaffé, Fargues, l'aide-médecin Pinard, embarquent,
ainsi que le capitaine de frégate Bigant, venant de Lorient, comme
second. Le navire ne recevra pas d'aumônier. Le médecin de 2ème classe
de Bonadona remplace son collègue Jabin-Dudognon qui passe sur le Borda.
Parmi les passagers, il y aura le lieutenant-colonel d'Infaterie de
Marine Ortus, du 3ème régiment, appelé à commander le régiment de
marche de Nouvelle-Calédonie, et le premier-maître
de manœuvre Tassel, nommé au commandement de la chaloupe à vapeur la Dumbéa
à Nouméa. Prendront place également 9 maréchaux des logis, 73
canonniers des batterie de Cherbourg, de Lorient et de Toulon, et le
lieutenant de vaisseau X. Simon et sa famille, ce dernier étant nommé
aide-de-camp du gouverneur de la Nouvelle-Calédonie.
Arrivée à Rochefort dans le nuit du
3 au 4 novembre 1884,
la Loire doit
recevoir ses passagers civils et militaires le 6, et ses condamnés le
7. Dans la traversée entre Brest et Rochefort, un matelot a été tué par
la rupture d'une remorque de l'Infatigable.
Le
8 novembre 1884 à 3 heures elle appareille pour Ténériffe, y fait
escale le 26 novembre, puis en repart le 1er décembre pour effectuer la
traversée vers Nouméa, où elle arrive le 15 mars 1885. Elle y débarque
les 319 forçats de ce 54ème convoi de transportés. Le 15 mars 1885 départ
de Nouméa, escale à Sainte-Hélène le 29 juin, puis la Loire
porte assistance à la goélette Don Juan
dont 3 hommes avaient assassiné le second et lui procure des vivres.
Elle arrive à Brest le 30 août. Le 22 septembre 1885 elle est désarmée
et, le 13 juillet 1886 elle est rayée pour la deuxième fois des listes de
la Flotte.
La Loire est le navire qui a effectué le plus de transfert de
prisonniers vers la Nouvelle-Calédonie, soit 10 convois, pour un total
de 3525 forçats, avant l'arrivée des navires à vapeur affrétés par la
Compagnie Nantaise de Navigation (Cette compagnie privée effectuera 10
convois de 1891 à 1897, transportant 2917 prisonniers). La Loire
transporta aussi 56 déportés politiques sans compter les décès en mer.

Gouache aquarelle signée R. Vallire de 4" x 53 cm annotée "Loire Vaisseau transport à voiles
le 18 mars 1882 à 10 heures 30 minutes du matin, par le travers de la Nouvelle-Zélande, dans
une forte saute de vent, sa Gd voile, sa misaine petit foc se déchirent ce navire affecté à la
Nouvelle-Calédonie avait à son bord 348 forçats".
Le 10 décembre 1886 la Loire
est de nouveau en réarmement, affectée comme ponton à la Division Navale
de Cochinchine. Du 15 janvier au 2 février 1887 elle effectue la
traversée Brest Toulon, et appareille pour Saïgon en mars. Le
contre-amiral de La Jalle effectue une tournée dans le delta du Tonkin
en janvier 1889 avec la Loire,
l'Alouette et la Sagaie.
Le 21 mars, c'est le départ de l'amiral de La Jalle, qui passe à bord
du Turenne, le capitaine de vaisseau de La Maisonneuve revenant à bord
de la Loire. Le 7 avril 1891, au cours du séjour à Saïgon d'une escadre
russe le tsarévitch, futur tsar Nicolas II, est reçu à bord de la Loire.
Le 26 décembre 1695, le navire est relevé par la Triomphante, à bord
de laquelle passe le commandant et tous les services, et la Loire est désarmée.
Enfin
en 1896, le navire est condamné, remis à l'Administration des Domaines,
et mis en vente pour le prix de 60000 francs.