Note individuelle
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Domaine de la Tour des Sauvages : le domaine de la Tour des Sauvages (Selvatajus), se trouve à proximité d'Aurec. Il fut à l'origine, le centre d'une petite seigneurie (De CHABRON, Notre Pays, p 95).
Le manoir antique a appartenu à la famille de SOLIGNAC.
(source : D'Azur au Lion d'Argent, par Paul RONIN, tome III, page 188).
Domaine de la Tour des Sauvages : Ce domaine comprenait : maison, château délabré, grange, écurie, jardin, terres labourables, pâturages. Le revenu s'élevait à 687 livres 50.
Le château et ses dépendances furent vendues par Joseph Etienne de BRONAC, ancien officier de cavalerie et son épouse Magdeleine de PINHAC à Jean-François SONYER du LAC.
Jean-François SONYER du LAC était médecin à Saint-Didier.
Jean-François était un fantaisiste, comme la plupart des seigneurs de l'époque. Il fit démolir le château qu'il venait d'acheter et il voulut le remplacer par une construction, située plus loin de la Loire, sur le plateau de la Fage, appelé également la Tour . Au cours de travaux de démolition, les ouvriers trouvèrent une cachette renfermant 14 paillerons pleins de pièces d'or de 14 francs (fonds CHALEYER, note manuscrite, pièce 1258, pl A n° 85).
Mais les facultés limitées de SONYER l'arrêtèrent dans son essor. Il dut faire appel au crédit.
Dame de FUMEL, abbesse de la Séauve, lui vint en aide et le nouveau château de la Tour fut reconstruit aux frais de l'abbaye.
On se demande quel fut le motif de cette royale largesse ?
Sans doute, fut-elle en raison des bons offices de Jean-François qui devait soigner la santé du troupeau sacré (de LA TOUR VARAN, Armorial et Généalogie, p 458).
Toute les pierres de taille nécessaire à la construction y furent transportée. Celles qui ne furent pas utilisées furent enlevées par les voisins de Tachon.
Le bâtiment n'a, extérieurement, rien d'aristocratique. Par contre, l'intérieur y est somptueux.
Son fils, Denis-Augustin SONYER du LAC, seigneur de la Tour des Sauvages, de Marnas et de Pralong, habitait le château.
Son autre fils, Jean-Baptiste, né à Saint-Didier, est l'auteur du manuscrit sur les fiefs du Forez.
Le château est devenu, vers 1823 (1825, dit JOURDA de VAUX : op cité, tome II, p 159) propriété du général BOUDINHON.
(source : D'Azur au Lion d'Argent, par Paul RONIN, tome III, page 191).
Paraît être celui qui acheta la château de la Tour d'Aurec. Soit à cause de sa vétusté, soit par une de ces fantaisies qui ne manquaient pas aux acquéreurs d'un château historique qui ne retentissait pas de leurs noms, Jean-François fit démolir le sien. Démoli, il voulut le remplacer par une nouvelle construction. Ses facultés trop limitées l'arrêtèrent dans son essor; il comprit que ses ailes n'étaient point assez fortement empennées. Mme de FUMEL, abbesse de la Séauve-Bénite, lui vint en aide, et le nouveau château de la Tour d'Aurec fut reconstruit aux frais de l'abbaye. On se demande quel fut le motif de cette royale largesse? Evidemment on ne saurait en trouver de plus rationel qu'en disant qu'elle fut faite en considération des bons offices de Jean-François, qui devait soigner la santé du troupeau sacré. Passé au pouvoir du général BOUDHINON, la château de la Tour d'Aurec appartient aujourd'hui à la famille DUGAS DU VILARS.
En 1589, alors qu'il était encore le château de la Tour des Sauvage, il appartenait à noble damoiselle Antoinette de VICHY, dame des Sauvages, veuve de Louis de RIVOIRE.
(Armorial et Généalogies des Familles de Saint-Etienne, par Jean-Antoine de LA TOUR-VARAN, Saint-Etienne, 1854, pages 458-459).
SONYER du LAC, sgrs du Lac, de La Tour des Sauvages près Aurec (Forez-Velay).
Bourgeoisie de St-Didier-la-Séauve dont le nom s'est parfois écrit SAUNIER. Jean SONYER, docteur en médecine, conseiller du Roi, maire de la ville de St-Didier-Nérestang, fit inscrire en 1696 ses armoiries dans d'HOZIER.
Armes : d'argent, au chevron de gueules accompagné en pointe d'un peuplier (alias branche de laurier) de sinople, au chef de gueules (alias d'azur) chargé de trois étoiles d'or.
(Armorial Général du Velay, par Georges PAUL, Marseille Reprints, 1975, page 439).
SONYER du LAC, La Tour d'Aurec, Les Sauvages : D'argent à un arbre de sinople, accompagné de trois trèfless du même (ex libris, XVIIIe S.).
D'argent à un chevron de gueules, accompagné en pointe d'un peuplier terrassé de sinople, au chef de gueules chargé de trois étoiles d'or (Ex libris, XVIIIe S.).
(source : Répertoire Héraldique ou Armorial Général du Forez, par Louis-Pierre GRAS, Paris, 1874, page 241).
Armes : D'argent à un arbre de sinople accompagné de trois trèfles du même.
Lors de son mariage, il est dit de St-Didier-en-Velay (43), de même que ses parents qui sont tous deux décédés.
Son fils Denis-Augustin lui dédie un ouvrage en latin [Dissertation sur les sécrétions de bile et leurs effets sur le corps humain] Il est mentionné comme docteur en médecine de la faculté d'Avignon. Source : Répertoire bibliographique des livres imprimés en France au XVIIIe siècle, Volume 16 ; Volume 144
Toutefois, son diplôme de docteur en médecine semble avoir été soutenu à Reims le 12 septembre 1697 (http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/62874-histoire-et-traitement-de-fonds-manuscrits-modernes-a-la-bibliotheque-municipale-de-reims-l-exemple-du-legs-pol-gosset-annexes.pdf).
Dans la chapelle du seigneur de la Tour, à l'intérieur de l'église paroissiale d'Aurec, on peut lire ceci :
Piis manibus
N.J.F 'Sonyer du Lac', doctoris, medici Parisiensis.
Vixit dies multos nec otiosos
Sibi, suis, arti, patriae,
Virtutibus excolendis,
Liberis educandis,
Morbis debellandis,
Pauperibus sublevandis
Ad extremam usque senectutem
Se, suaquelaetus impendit,
Bonis omnibus desideratissimus,
Diem obiit supremum, 9 apr. 1749
Parenti charissimo
N. N.
Dion. Aug. Sonyer du Lac, dominus
Turris Salvagiorum, &c
Johan Sonyer du Lac, in curia
Fisci patronus consiliarus regius ;
Petrus Raph. Sonyer du Lac, prior Sancti
Pauli de Montibus, rector primae Ecclesiae
Et archipresbiter Stephanensi
Eruditissimo avo
N. Dion. Aug. Pet. Raph. Sonyer du Lac
Il s'agit évidemment d'une épitaphe dont la traduction, très approximative, pourrait être la suivante :
(Les mains jointes respectueusement), en souvenir du très cher père,
D'un homme pieux, docte, de haute moralité et égrège,
Jean-François Sonyer du Lac, professeur, médecin à Paris,
Qui vécut des jours nombreux mais sans repos
Ni pour lui-même, ni pour les siens, ni pour la science ou la patrie,
Cultivant les vertus,
Elevant ses enfants,
Vainquant la maladie,
Soutenant les pauvres,
Sans interruption jusqu'à son extrême vieillesse,
Et il dépensait sans compter pour les siens,
Très apprécié grâce à tous ces biens.
Il est allé au devant de son dernier jour, le 9 avril 1749.
Denis-Augustin Sonyer du Lac, seigneur
De la Tour-des-Sauvages et autres lieux,
Jean Sonyer du Lac, en charge
du Trésor avocat conseiller du Roi,
Pierre-Raphaël Sonyer du Lac prieur de Saint
Pal-de-Mons, recteur de la Cathédrale
Et archiprêtre de Saint-Etienne,
Ornythologue distingué,
Denis-Augustin et Pierre-Raphaël Sonyer du Lac.
Remarque : "fisci patronus" que j'avais traduit littéralement par "en charge du Trésor" désigne en réalité le "procureur fiscal", dont le rôle ne se limitait pas seulement à la fiscalité mais qui était en fait l'appellation du procureur dans la justice seigneuriale. Dans l'esprit de Jean-Baptiste, il devait s’agir de la traduction latine la plus proche de l'esprit de sa charge d' "Avocat du Roi".
D'après la Tour-Varan en 1868, J-F Sonyer du Lac aurait acheté la seigneurie de la Tour-des-Sauvages et l'ancien château qu'il fit détruire puis reconstruire, cette reconstruction étant facilitée par l'abbesse de Séauve-Bémite (Mme de Fumel) qui fit une donation en remerciement des soins apportés par le médecin à ses soeurs et au couvent. Mais cette version pourrait bien, comme c'est la plupart du temps le cas chez la Tour-Varan, être inventée : c'est Denis-Augustin Sonyer du Lac de la Tour qui fera reconstruire le château, soit après la mort de J-F Sonyer du Lac.
Nous savons que le château (qui est plus une gentilhommière qu'un authentique château) appartint au général BOUDINHON puis aux DUGAS de VILLARS après sa vente par les SONYER. L'ancien château était en 1588 la propriété d'Antoinette de VICHY, veuve de Louis de RIVOIRE.
En 1750, le domaine de la Tour comprenait : le château, la grange, les écuries, un jardin d'une contenance d'environ une métanchée et demie en terres labourables alternativement en seigle, 28 séterrées en terres incultes, 6 séterrées en paturaux, une séterrée en prés, 2 séterrées en bois qui ne produit rien que quelques broussailles pour le chauffage du fermier (sic !) à la réserve d'un pré relevant de forêt qui s'affermerait la somme de 60 livres distraite au revenu de chaque domaine. Le tout produit chaque année environ 25 livres de beurre, autant de fromage, 1 sestier d'orge, mais encore de l'avoine, des chapons, 100 oeufs, et 12 quintaux de foin.
NB : Une métanchée est une mesure qui vaut environ 12 ares, une méterrée environ 10 ares ; un quintal de foin pèse 100 livres environ et 1 sestier vaut 16 bichets c'est-à-dire environ 33 livres. Rappelons qu'un kilo représente à peu près 0,45 kilos et un are 100 m².
Vente d'un domaine passé à M. SONYER du LAC par M. de VILLEMONT, médecin :
L'an 1727 et le 29° du mois de may avant midy, par devant le notaire royal de la ville de Saint-Didier soubsigné et en la présance des témins cy après nommés fut présant Sire Apolinnaire Gaspard de VENY d'ARBOUZE, chevallier, seigneur de VILLEMONT, habitant la ville du Puy, mary et maistre des biens de Dame Catherine MASSARD, lequel volontairement en raison du droit, faculté et pouvoir à luy donnés en son contract de mariage avec ladite dame Catherine MASSARD receu de Me GIDROL, notaire royal, et du soubsigné le 29 mars de l'année 1726 et du consantemant de dame Marianne DUFOURNEL DUMONTEIL, veufve de Jean-Joseph MASSARD, sieur de Montusclat, capitaine de la compagnie de bourgeoisie de cette dite ville de St-Didier, cy présente qui a approuvé, agréé et ratifié tout ce qui suit tant en son nom qu'en sa qualité (....) a vendu, quitté, cédé et transporté par vente pure, simple, parfaite et irrévocable dès à présant et à toujours vallable avec promesse de maintenir, garantyr, fournir, faire valloir et jouye en paix et sans aucun trouble envers et contre tous, tant au possessoire qu'au pétitoire à Monsieur Me Jean-François SONYER DULAC, docteur en médecine, habitant dudit St-Didier, prenant et acceptant pour lui et les siens tout l'entier domaine que ledit Seigneur de VILLEMONT a (...) au lieu de Bercarry, paroisse de Dunières consistant en bâtiments, près, bois et patureaux et autres apartenances et dépendances, genérallement quelconques, même et par exprès le droit de chapelle qu'il a en l'église dudit lieu de Dunières, puises et perceptions d'eaux, parts et portions qu'il peut avoir aux comunes, passages, entrées, issues, servitudes, aysances et sans s'y rien retenir ny réserver, pas même les bestiaux, foin et semance, paille et meubles dont ledit domaine est garny et ameubly qui se trouvent compris en la présente vente, pour du tout en jouyr par ledit Sieur DULAC tout ainsi que le dit Seigneur VILLEMONT, le dit Sieur MASSARD, Jean DUVIEN duquel ledit Sieur MASSARD avait acquis ledit domaine par contract receu de moi dit notaire le 24° octobre 1720 et leurs autheurs et prédécesseurs dudit DUVIEN en ont jouy ou deu jouyr
La présente vente dudit domaine franche, quitte, exempte de toutes charges, debtes, pentions, obits, arrérages de tailles, cens, servis, dixmes, dettes de communautés vériffiées ou non vériffiées de tout le passé jusques au jour présent, ledit domaine chargé tant seulement pour l'avenir des dites tailles, cens, servis, dixmes et obits deus pour raison dudit domaine, que ledit sieur DULAC sera tenu d'acquitter à commencer l'année présente, des fruits dudit domaine qui ne se receuliront ladite année présente apartiendront audit Sieur DULAC, de mêmes que le beurre, fromage, oeufs, chapons et autres choses mentionnées au bail afferme dudit domaine dont et du tout il pourra s'en faire payer au fermier
Et au surplus laditte vente faite par ledit Seigneur de VILLEMONT au dit Sieur DULAC moyennant le prix et somme de 3050 livres, laquelle somme de 3000 livres ledit sieur DULAC sera tenu ainsi qu'il promet de payer à Monsieur de SAINT-GERMAIN de ladite ville du Puy à comte de ce qui lui est deu par teneur du contract passé entre dame Anne-Marie de COLIN, mère dudit seigneur de VILLEMONT et ledit sieur de SAINT-GERMAIN receu de Me VALET notaire de ladite ville du Puy le 16 aoust de l'année 1724 (...)
Fait et passé en ladite ville de St-Didier dans la salle de laditte dame MASSARD en présance de Monsieur Me Jacques BESSON, avocat en parlement et Antoine CHARITA, maistre talhieur d'habits, tous les deux habitants de ladite ville de Saint-Didier soubsignés avec toutes les parties
Signatures : DUFOURNEL de MASSARD ; VENY VILLEMONT ; BESSON ; SONYER DULAC ; CHARETA
Le château de la Tour d'Aurec, plus exactement une gentilhommière dans le goût du XVIII°, remplaçait un antique castel qui menaçait ruine. Il fut racheté par le général BOUDINHON, dont la famille était apparentée aux SONYER du LAC.
(Source : voir fichier Geneanet de Bruno François Rougier).
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