Fiches individuelles


SEGUIN Marc François dit Seguin Aîné
Ingénieur, Mathématicien, Membre correspondant de l'Académie des Sciences - Officier de la Légion d'honneur

Naissance : 20 avril 1786 à Annonay 07 Varagnes, d'une fluxion de poitrine
(Source : http://genealogiehistoiredefamilles.over-blog.com/2018/06/marc-seguin-un-grand-industriel-createur-des-ponts-suspendus-et-de-la-chaudiere-tubulaire-pour-le-locomotives-a-vapeur.html).
Décès : 24 février 1875 à Annonay 07
(Source : http://genealogiehistoiredefamilles.over-blog.com/2018/06/marc-seguin-un-grand-industriel-createur-des-ponts-suspendus-et-de-la-chaudiere-tubulaire-pour-le-locomotives-a-vapeur.html).

Père : SEGUIN Marc François ( 1757 - 1832 )
Mère : MONTGOLFIER (de ) Augustine Marie Thérèse ( 1764 - 1843 )

Union 1 : DURET Rose Augustine ( an II - 1836 )
Mariage : 1 septembre 1813 à Annonay 07
(Source : http://genealogiehistoiredefamilles.over-blog.com/2018/06/marc-seguin-un-grand-industriel-createur-des-ponts-suspendus-et-de-la-chaudiere-tubulaire-pour-le-locomotives-a-vapeur.html).
Enfants : SEGUIN Marc François ( 1814 - 1863 )
SEGUIN Louis Marc ( 1815 - 1817 )
SEGUIN Pauline Julie ( 1817 - 1881 )
SEGUIN Julie ( 1819 - 1897 )
SEGUIN Hélène ( 1821 - 1868 )
SEGUIN Stanislas ( 1823 - 1824 )
SEGUIN Augustine ( 1825 - 1828 )
SEGUIN Jeanne ( 1827 - 1828 )
SEGUIN Joseph ( 1829 - 1866 )
SEGUIN Paul ( 1830 - 1891 )
SEGUIN Raymond ( 1832 - ? )
SEGUIN Thomas ( 1833 - 1834 )
SEGUIN Mathilde ( 1836 - 1857 )
Note familiale : Ce couple eut 13 enfants. (Source : http://genealogiehistoiredefamilles.over-blog.com/2018/06/marc-seguin-un-grand-industriel-createur-des-ponts-suspendus-et-de-la-chaudiere-tubulaire-pour-le-locomotives-a-vapeur.html).
Union 2 : MONTGOLFIER (de ) Augustine Marie ( 1819 - 1890 )
Mariage : 18 mars 1838 à Marmagne 21
(Source : http://genealogiehistoiredefamilles.over-blog.com/2018/06/marc-seguin-un-grand-industriel-createur-des-ponts-suspendus-et-de-la-chaudiere-tubulaire-pour-le-locomotives-a-vapeur.html). Ou le 19 mars 1839 à Varagnes (07), selon les sources.
Enfants : SEGUIN Augustin ( 1841 - 1904 )
SEGUIN Marie Louis Ludovic ( 1846 - 1918 )
SEGUIN Paul Etienne ( 1848 - 1917 )
SEGUIN Marie Pauline ( 1850 - 1914 )
SEGUIN Marie Elisabeth ( 1858 - 1884 )
SEGUIN Louise Marie Madeleine ( 1861 - 1899 )
Note individuelle : Né en 1786, il grandit à Annonay en pleine période révolutionnaire. Sa famille maternelle, les MONTGOLFIER, sont des industriels bien implantés dans la commune, propriétaires d'un papeterie fondée un siècle plus tôt par la famille, «Les Papeteries de Vidalon-lès-Annonay». Elle a le titre de «Manufacture royale», qui assure son exploitant contre toute concurrence déloyale ou usurpation de marque, depuis le 19 mars 1784. Joseph et Étienne de MONTGOLFIER, les deux oncles de Marc SEUIN, ont été anoblis le même jour par Louis XVI, suite à l'envol du premier aérostat depuis la cour de l'usine le 14 décembre 1782.
Dans la commune, plus d'établissement scolaire n'existait durant la période révolutionnaire, et sa mère lui apprenait à lire et écrire. Puis il fut envoyé dans la zone montagneuse du département, à Talencieux, chez un pauvre prêtre, le prieur GROS, ancien prieur des dominicains réfugié dans ces montagnes. Pour subsister, il s'est improvisé professeur, et héberge quelques enfants à titre d'élèves. Classe en plein air, on dort dans une grange, et les repas, comme l'instruction, sont bien maigres. Le père GROS est surtout réfractaire aux mathématiques, ce qui fera dire à son élève, le jeune Marc à son départ «Je crois bien que vous ne m'avez pas appris grand'chose ; mais tout de même, je vous remercie, et quand je serai plus grand, moi, je vous apprendrai à "chiffrer"». Il conserva néanmoins une vénération touchante de son premier professeur, et en riait de bon cœur en se rappelant ces souvenirs.
Il fut alors envoyé à Paris dans un pensionnat qui vient d'ouvrir, afin de lui assurer une instruction plu complète. Il a 13 ans. Toutefois, ce petit provincial, vêtu chichement, avec des sentiments religieux très forts, son accent prononcé, dénote parmi ses condisciples, qui ne tardent pas à le persécuter. Toutefois, s'il n'égale pas leur élégance, il les dépasse par son savoir.
Son grand-oncle, Joseph de MONTGOLFIER, démonstrateur (avec le mathématicien André-Marie AAMPÈRE) au Conservatoire national des Arts et Métiers, lui sert de guide dans son apprentissage et lui ouvre souvent les portes de son laboratoire où le jeune provincial découvre tout un monde de machines qui le passionne.
Il rentre au pays en 1805, pour occuper la place que son père lui a réservé dans la draperie familiale : la visite et le démarchage de la clientèle. Il doit donc chevaucher, par tous les temps, dans les montagnes du Velay et du Vivarais. Toutefois, il emporte toujours avec lui des livres scientifiques qu'il lit lors de ses étapes de repos dans sa chambre à l'auberge.
Les frères de Marc, au fur et à mesure que leurs études à Paris se terminent, reviennent au pays l'un après l'autre. Il faut donc leur trouver de l'occupation dans la fabrique familiale. Toutefois, les ventes diminuent et les frères SEGUIN essaient, vers 1820, de convaincre leur père de fabriquer une nouvelle usine destinée à la fabrication des feutres pour papeteries, sur les bords de la Canche eu lieu-dit Saint-Marc. Celle-ci sera réalisée en 1822.
Entre temps, Marc a convolé à Annonay le 1er septembre 1812 avec sa cousine germaine, rose Augustine Duret.
Marc SEGUIN (Seguin Aîné tel qu'il sera désigné dorénavant) sera chargé de l'achat et de l'installation du matériel de la nouvelle manufacture. La fratrie SEGUIN s'ingénie pour parvenir à faire augmenter la production. Cela passe par la connaissance de tous les outils nécessaires à la fabrication de draps : outils mécaniques, hydrauliques, à vapeur, chimiques, etc.
Marc Seguin commence par remplacer les roues à aube de la vieille fabrique familiale par des roues à augets. En effet, ceux-ci retiennent dans leur partie creuse une partie de l'eau qu'ils recueillent, au lieu que celle-ci ne s'échappe vers l'axe, comme cela se produit avec les roues à aube.
Au fur et à mesure des inventions des frères SEGUIN, l'entreprise finit par prospérer. Toutefois, un problème majeur demeure : les difficultés de transport freinent les échanges commerciaux. À l'époque, les ponts sont coûteux à bâtir, et leur construction en pierre peu adaptée au franchissement de fleuves capricieux tels que le Rhône, et ce sont des bacs à traille qui permettent de les franchir.
C'est en 1821 qu'un ingénieur des Ponts et Chaussées, en mission dans la région, rencontre Marc SEGUIN et lui soumet le problème du remplacement des ponts de pierre par un système aussi fiable et moins coûteux. SEGUIN promet d'étudier la question. Il se procure le livre de Thomas POPPE, Treatise on Bridge Architecture (New-York, 1811). Le système des ponts suspendus qui s'y trouve développée lui paraît prometteur. Les Américains suspendaient leurs ponts à des barres de fer, dont Marc SEGUIN pensait qu'il était certainement possible de trouver un système moins lourd et surtout moins coûteux. Après maints calculs, il en conclue que des faisceaux de fil de fer donneraient une pleine sécurité, et allègeraient grandement la structure du pont. Pour tester le procédé, il fait installer, dans l'usine familiale de Saint-Marc, une passerelle de 18 m de long sur 50 cm de larges, sur la Canche. Les différentes épreuves qui y sont lancées ainsi que son faible coût conduisent Marc SEGUIN à valider le procédé.
Une seconde expérience est tentée l'année suivante : une passerelle de 30 m de long et 1,65 m de large de type "pont en fil de fer", 2e prototype construit en 1823 par les frères de Marc SEGUIN après la passerelle sur la Cance en 1822. Cet ouvrage a permis de vérifier les calculs effectués par ce dernier et donc d'obtenir l'autorisation pour la construction du premier pont suspendu à Tournon, ouvert en 1825 et détruit en 1965. La passerelle, jetée sur la rivière la Galaure, est destinée au passage des piétons, des cavaliers et des bêtes de somme. Le test de l'ouvrage a lieu dans des conditions plutôt périlleuses, mais rassurantes pour l'avenir.
Encouragé par ces résultats, Marc SEGUIN demande en 1822 à la préfecture l'autorisation de lancer un pont suspendu sur le Rhône entre Tain-l'Hermitage et Tournon. Après des discussions avec un ingénieur des Ponts et Chaussées qui préfère le système à chaînes, il obtient de l'Académie des Sciences un avis favorable à ce projet, le 25 janvier 1824.
Les frères SEGUIN (Marc, Camille, Jules, Paul et Charles) obtiennent par ordonnance royale, de construire le pont à leurs frais «moyennant la concession qui leur est faite d'un droit de péage à établir sur cette passerelle», pour 99 ans. C'est la première concession d'utilité publique concédée à une entreprise privée. Cette passerelle, qui fut construite en 1825, et inaugurée le 25 août de la même année, après avoir subi une série de tests dont l'un d'eux consista, à la demande de Marc SEGUIN, voyant que la foule, nombreuse, semblait incrédule, à la faire marcher au pas cadencé sur le pont. Il dut être convaincant, car les badauds se pressèrent d'exécuter cette promenade, somme toute originale ! Le pont tient bon ! Mais il se révéla toutefois trop bas pour le passage des bateaux à vapeur. Les frères SEGUIN sont donc contraints par une ordonnance royale du 7 février 1847 soit de rehausser le pont, soit d'en construire un autre, ce qui fut fait entre 1847 et 1849, par la passerelle actuelle qui sera classée Monument Historique en 1985. L'ancien pont fut transformé en passerelle, et détruit en 1965.
C'est donc le début de la gloire (et de la fortune !) pour les frères SEGUIN. Des ponts suspendus sont construits partout, les frères SEGUIN en érigeant quatre-vingt dix. Il y en avait plus de 200 en 1841 et plus de 500 sont aujourd'hui en service sur le modèle SEGUIN. Le plus vieux encore en service est à Andance, à quelques km d'Annonay, construit en 1827, la passerelle Saint-Symphorien à Tours de 1847, ainsi que le pont de Tournon, sont les trois ouvrages des entreprises Seguin Frères encore en service aujourd'hui.
C'est lors d'un voyage à Genève pour seconder deux ingénieurs suisses désireux de construire l'un de ses ponts, que Marc SEGUIN voit évoluer un bateau à vapeur construit par un américain. Il se dit alors que le système pourrait être adapté pour remonter le Rhône.
Pierre François de MONTGOLFIER, cousin germain de sa mère, avait déposé un brevet en 1817, sur le principe de halage sur points fixes. Marc Seguin s'y associe, ainsi qu'un autre originaire d'Annonay, Louis Henri Daniel d'AYMÉ pour fonder en 1825 la «Société de halage sur le Rhône par la vapeur, à points fixes». Plusieurs bateaux, le Ville d'Annonay et le Voltigeur sortent des chantiers d'Andance en 1824. Les machines à vapeur des points fixes sont acquises à Londres, fin 1825, construites sur des plans de Marc SEGUIN lui-même. Toutefois, elles se révèlent insuffisantes. La société fonctionne donc bon an mal an jusqu'à ce qu'un accident intervienne sur un bateau à vapeur, le Rhône, qui, ayant percuté une pile du pont de la Guillotière à Lyon et que sa chaudière qui avait été imprudemment surchargée, n'éclate. Le bateau coule provoquant la mort de 28 personnes. La navigation à vapeur su le fleuve est donc suspendue. La société sera liquidée en novembre 1828. Ce sera l'un des rares échecs commerciaux de Marc SEGUIN.
Toutefois, cette expérience le conduira à se pencher sur le fonctionnement des chaudières à vapeur, celles d'origine anglaise de ses bateaux ayant donné un faible rendement. Il se penche alors sur un autre type de production de la vapeur, la chaudière tubulaire.
Il va en installer trois, pour essais, sur un bateau à vapeur qui fera la navette plusieurs fois entre Vienne et Lyon. Il se heurte alors à l'hostilité des mariniers du Rhône. Néanmoins, suite à ces essais tout à fait concluants, il demandera le 12 décembre 18827 un brevet qu'il obtiendra le 22 février 1828. Toutefois, il ne l'utilise pas et le laisse libre d'utilisation.
C'est en 1825 que débute en Angleterre une autre révolution technique qui va changer le monde. Le chemin de fer de Stockton à Darlington est en effet mis en service cette année là, première ligne au monde à utiliser des machines à vapeur et à transporter des voyageurs.
Dès le début (1825) Marc SEGUIN s'intéresse à ce nouveau moyen de transport et traverse la Manche avec son cousin Pierre François MONTGOLFIER pour aller étudier de près cette technique. Ils y rencontrent Georges STEPHENSON, qui a participé et investi dans la construction de la ligne.
De retour en France, Marc SEGUIN convainc le ministre des Finances de l'époque, Joseph, comte de VILLÈLE, suite à une étude très détaillée, de faire construire la ligne de Saint-Étienne à Lyon, longue de 56 km.
Pendant ce temps, outre-manche, la construction de la première ligne est terminée.
Celle-ci est prévue pour une traction hippomobile, mais STEPHENSON envisage d'y faire des machines à vapeur. La ligne est inaugurée le 27 septembre 1825, reliant Stockton à Darlington, afin de transporter la houille extraite des mines de Shildon jusqu'au port de Stockton, afin de l'embarquer sur des bateaux sur le fleuve Tees. Le trajet est très long, quatre heures à l'aller (à plein), et cinq au retour à cause d'une pente à remonter.
Puis, en 1826, la seconde ligne est ouverte, entre Liverpool et Manchester, afin de concurrencer les trois canaux arrivant à Manchester. La compagnie organise alors un concours ouvert à tous les constructeurs anglais, afin de fabriquer des machines aptes au transport sur voie ferrée. Les conditions sont les suivantes : La machine, montée sur six roues, ne peut peser plus de six tonnes. Elle doit traîner, sur un plan horizontal, avec une vitesse de 16 kilomètres à l'heure, un poids de vingt tonnes, en comprenant dans ce poids l'approvisionnement d'eau et de combustible. - Si la machine ne pèse que cinq tonnes, le poids à remorquer est réduit à quinze tonnes. - Le poids des locomotives portant sur quatre roues peut être réduit à quatre tonnes et demie. - Enfin, le prix de la machine agréée ne peut excéder 550 livres sterling. Un prix de 500 livres sterling sera attribué au vainqueur, ainsi que l'assurance de fournir le matériel de la ligne.
Le 6 octobre 1829, le concours a lieu. Cinq machines sont amenées à concourir. La première à s'élancer est la «Rocket» de George STEPHENSON et son fils Robert, court la première. Elle remorque 13 tonnes à 30 kilomètres à l'heure, sur un plan horizontal. Elle remporte le concours haut la main, après avoir rempli toutes les conditions exigées. Elle devait sa victoire à sa chaudière : une chaudière tubulaire de Marc SEGUIN !
En France, le chemin de fer dans les mines est encore inconnue, tandis qu'il était largement utilisé en Grande-Bretagne pour transporter la houille. C'est seulement en 1823 qu'un ingénieur des Mines, Louis Antoine BEAUNIER, obtiendra l'autorisation d'ouvrir une ligne de Saint-Étienne à Andrézieux pour transporter le charbon jusqu'à la Loire. Cette ligne sera à traction hippomobile.
L'entreprise Seguin Frères, associée à l'académicien Édouard BIOT, obtient la concession de la ligne de Saint-Étienne à Lyon, par ordonnance du toi Charles X le 7 juin 1826, et la «Compagnie du Chemin de Fer de Saint-Étienne à Lyon» est créée le 7 mars 1827.
L'entreprise ayant obtenu la concession, Marc SEGUIN commence à dessiner les plans et le tracé, approuvé par ordonnance royale du 4 juillet 1827.
Mais les difficultés vont maintenant commencer, car il n'existait pas à l'époque de loi d'expropriation, et les conflits avec les propriétaires des terrains traversés se sont souvent terminés en pugilat.
Mais enfin, après bien des péripéties, la compagnie a fini par acheter 900 parcelles de terrain, à des conditions souvent très onéreuses. La construction se poursuit, jusqu'à Givors, où il est envisagé de traverse la rivière pour continuer sur la rive gauche. Une telle levée de boucliers de la part des habitants de la ville ont contraint la compagnie à y renoncer. On continue donc sur la rive droite. Une vaste gare d'eau à Givors assure la transition entre le train et le bateau.
La compagnie utilise, pour la construction de la voie ferrée, des rails en fer posés sur des traverses en bois, au lieu de la fonte posée sur des cubes de pierre utilisée dans les mines. Le premier tronçon est ouvert à la circulation, entre Givors et Rive-de-Gier, le 28 juin 1830. Pour le moment, il est en traction animale. Mais en 1831, la locomotive SEGUIN, qui a commencé à rouler le 1er octobre 1829 quelques jours avant celle de STEPHENSEN, remorque sur la ligne, de Givors à Rive-de-Gier, de 24 à 28 wagons vides, ou 7 wagons chargés de 21 tonnes chacun, en 1 h et demie.
Pendant ce temps, on continue de construire les prolongements, et, en premier, les ouvrages d'art : ponts et tunnels. Le tunnel de Couzon, long de 977m, est ainsi creusé à Rive-de-Gier, et le pont de la Mulatière (400m) est érigé à Lyon. Le tunnel de Terrenoire (1506m), construit à l'origine à une seule voie entre 1830 et 1832, et qui sera remis à double voie par la suite.
La seconde section, de Rive-de-Gier à Lyon, est mise en service pour les voyageurs le 1er octobre 1832, et ouverte aux marchandises (charbon principalement) le 25 février 1833.
La mise en service totale de la ligne eut lieu le 4 avril 1833.
Il n'y eut pas d'inauguration officielle, car à l'époque de la Révolution de 1830, le peuple grondait. Le duc d'Angoulême, fils de Charles X, était venu voir cette nouvelle curiosité, quand Marc SEGUIN, pour l'accueillir, se mit à crier «Vive le duc d'Angoulême !» Le peuple étant hostile se mit à ricaner et un rire moqueur répondit à l'acclamation de l'ingénieur. Celui-ci en fut quitte pour réconforter le prince, que cet accueil avait douloureusement impressionné. En fait de triomphe, cette journée fut pour Marc SEGUIN, l'une des plus pénibles de sa vie.
De plus, d'autres inconvénients attendent ce nouveau moyen de transport : tous les métiers qui vivaient du convoyage des marchandises et de la poste aux chevaux mènent un front uni contre lui, on fait dérailler les trains, sauter les chaudières, les wagons sont brûlés, d'autant plus facilement qu'on les garnissait de pailles pour un plus grand confort des voyageurs, etc. Pour offrir un certain luxe aux voyageurs, la Compagnie avait garni les banquettes de drap, et installé des fenêtres avec des tirants de cuir : les voyageurs se taillaient des gilets dans les draps et des bretelles dans les tirants de cuir !
Cette ligne de Saint-Étienne à Lyon est la première en France à expérimenter le transport des voyageurs et des marchandises par des locomotives à vapeur. C'est seulement cinq ans après le 24 août 1837, que la seconde ligne entre Paris-Saint-Lazare et Saint-Germain-en-Laye est inaugurée, seulement ouverte aux voyageurs. Marc SEGUIN a publié en 1839 son expérience sur les travaux de Chemin de Fer : «De l'influence des Chemins de fer et de l'art de les tracer et de les construire».
Non encore rassasié des chemins de fer, Marc SEGUIN se lance en 1837 dans un nouveau défi : construire une ligne de chemin de fer entre Paris et Versailles.
D'entrée, cette liaison est concurrencée par une ligne en doublon, qui serpente sur la rive droite de la Seine, entrée en service un an plus tôt. Le ministère des Travaux Publics avait fait étudier par les ingénieurs de l'État un tracé par la rive droite en raccord avec la ligne de Saint-Germain, mais la commission parlementaire voyait plutôt une ligne sur la rive gauche. Après bien des discussions, le ministre du Commerce et des Travaux publics, Hippolyte PASSY accepte la construction des deux lignes, et la loi est promulguée par le roi Lois-Philippe le 9 juillet 1836.
Mais après la déconvenue qui a fait suite à la société des transports sur le, il va encore essuyer des ennuis encore plus durs. Cette affaire lui coûte une partie de sa fortune, compte tenu des difficultés rencontrées en 1842 pour la construction du viaduc de Meudon et de la tranchée de Clamart. Il obtiendra, après procès, un dédommagement de 800 000 frs de la part de la compagnie, pour travaux imprévus.
En 1838, survient un tournant dans sa vie. Il avait perdu deux ans auparavant son épouse, Louise Augustine DURET âgée de 41 ans, décédée le 2 juin 1836 des suites de son dernier accouchement, la naissance de sa fille Mathilde, née le 30 mai, treizième enfant du couple.
Marc SEGUIN convole donc en secondes noces, à Marmagne (Côte-d'Or) le 18 mars 1838, avec Marie-Augustine de Montgolfier, sa nièce par alliance. Elle a 19 ans, il en a 52. Mais son nouveau beau-père, Louis Simon Élie Ascension de MONTGOLFIER, le père de son épouse, était également son ancien beau-frère, car il avait épousé Pauline Claudine Duret, sœur de Louise Augustine, première épouse de Marc SEGUIN ! Drôle d'imbroglio familial !
Son beau-père était alors propriétaire de l'ancienne abbaye de Fontenay, fondée en 1118 par Bernard de CLAIRVAUX, à Marmagne (21), transformée en papeterie depuis la Révolution.
Marc SEGUIN rachète le tout, et restaure les usines et les bâtiments d'exploitation agricole. C'est aussi un changement de cap familial : victime des rivalités tenaces dans le monde industriel qu'il fréquentait auparavant, il décide de changer de vie, et s'installe à Fontenay avec toute sa famille.
Une famille qui s'agrandit encore, sa nouvelle épouse lui donnera six nouveaux enfants, il aura 75 ans lors de la naissance le 21 mai 1861, de sa dernière fille, Louise Marie Madeleine. Il a créé une sorte de phalanstère où toute la famille, filles, gendres, beaux-frères, belles-sœurs, enfants et petits-enfants, si nombreux qu'il n'y a jamais moins de 35 personnes autour de la table du déjeuner !
Il semble que ce second mariage lui ai donné une seconde jeunesse, car notre patriarche se passionne de nouveau pour les sciences physiques et mathématiques, il sera même élu le 26 juin 1845, au premier tour de scrutin, correspondant de l'Académie des Sciences.
Toutefois, l'homme vieillit, et supporte de plus en plus mal l'humidité de la Bourgogne, où il vivait depuis vingt ans et décide de rentrer au pays natal. Il achète donc en 1858 à son ancien beau-père Mathieu Louis Pierre DURET (qui est aussi le grand-père maternel de sa seconde épouse !) une vieille demeure de famille appelée Varagnes d'en Haut.
Il a maintenant 73 ans, mais son cerveau est toujours en ébullition ! Il continue à s'enthousiasmer pour le réaménagement et la transformation de son domaine. Il a toujours autant d'appétit pour les sciences, et s'intéresse maintenant au domaine aérien. Il construisit même un ornithoptère, engin volant dont le vol est assuré par des battements d'aile, sur le principe du vol des oiseaux (le premier fut dessiné par Léonard de VINCI), mais l'engin ne fit que quelques sauts de puce.
Il continue aussi à soutenir sa famille, et à se préoccuper du bien-être des annonéens, pour lesquels il fit des dons aux œuvres sociales, et pour l'amélioration de l'orphelinat. Il rachète en 1861 la vieille papeterie familiale de sa belle famille MONTGOLFIER, devenue CANSON, pour lui éviter la faillite, et la confie à l'un de ses gendres.
Dans son domaine de Varagnes, il aménage des installations qui vont lui permettre d'en faire un lieu de réflexion et de création. Il fait ainsi construire une serre à double paroi, des ateliers de mécanique, de chimie, de peinture, une forge, une menuiserie, un lavoir, un séchoir révolutionnaire, une chapelle, mais aussi un observatoire.
Le parc lui-même est délicieusement aménagé : dans son livre sur Marc SEGUIN, Valérie LEFÈVRE-SEGUIN le décrit ainsi : «Le Parc, fort bien dessiné, cache [Varagnes] aux regards indiscrets et donne la quiétude nécessaire au chercheur. De la cour, fermée sur trois côtés, on voit les Alpes par temps clair. Des escaliers facilitent le cheminement des maîtres, mais aussi des jardiniers qui préparent les fleurs dans les serres. Les visiteurs découvrent avec étonnement le fameux bain de mer: on se baigne dans l'eau salée à laquelle des palettes tournantes donnent un mouvement de vagues. Les orangers alignés sur la terrasse gagnent l'immense jardin d'hiver. Quant à la chapelle, Marc SEGUIN a prévu grand, trois cents personnes peuvent assister à la messe célébrée par un aumônier. Lors des frimas, les invités ne sont pas obligés de sortir. SEGUIN a pensé à tout; par l'intermédiaire des tribunes, la chapelle communique avec le jardin d'hiver».
En 1875, il entre dans sa 89e année. Ce grand vieillard à l'abondante chevelure blanche effectue toujours, par tous les temps, de longues promenades autour de sa propriété. Un matin, pourtant, il doit écourter sa promenade, son souffle devient court, et il doit s'aliter. Il comprend alors que son heure est venue et il s'éteint paisiblement, d'une fluxion de poitrine, le 24 février 1875.
La municipalité de Tournon fit ériger une statue sur un terre-plein qui fait face au premier pont construit dans la ville en 1825, pour qu'il puisse le contempler pour l'éternité. Toutefois, lors de la destruction du pont en 1965, on fit bander les yeux de la statue afin qu'il ne puisse voir la destruction de son œuvre.
Enfin, un dernier honneur posthume lui fut rendu par l'un de ses pairs aussi célèbre que lui, Gustave EIFFEL, qui l'a choisi ainsi que 71 autres savants, industriels et scientifiques qui ont honoré la France entre 1789 et 1889. Ces 72 noms sont inscrits sur la périphérie du premier étage de la Tour, en lettres d'or en relief de 60 cm de haut. Marc SEGUIN figure sur le côté qui fait face au Trocadéro, il est le premier à gauche.
(Source : http://genealogiehistoiredefamilles.over-blog.com/2018/06/marc-seguin-un-grand-industriel-createur-des-ponts-suspendus-et-de-la-chaudiere-tubulaire-pour-le-locomotives-a-vapeur.html).
Né à Annonay le 20 avril 1786, Il était le fils aîné de Marc-François SEGUIN, négociant en draps, dont la famille était originaire de Tain (Dauphiné). Sa mère, née Thérèse-Augustine de MONTGOLFIER, était une nièce de Joseph et Etienne, "les Frères Montgolfier", qui venaient de se rendre célèbres en 1783 par la découverte des aérostats, prélude à la Conquête de l'Air. Marc eut quatre frères, Camille, Jules, Paul, et Charles, qui furent, plus tard, les collaborateurs efficaces de "Seguin aîné".
Après que sa mère lui eut enseigné les rudiments de notre langue, il fut envoyé dans une pension de la campagne annonéenne, à Talencieux, de 1794 à 1799, avant d'être guidé vers les sciences, à Paris, où son grand-oncle, Joseph de MONTGOLFIER, était démonstrateur au Conservatoire des Arts et Métiers. En 1805, entré dans la vie active, il partagea son temps entre Annonay et Paris, pour le compte du commerce de son père, puis de la manufacture de feutres pour papeteries, qu'il avait créée sur les bords de la Cance avant 1820.
Ayant effectué des voyages en Angleterre et en Suisse, "Seguin aîné" laissa, peu à peu, entrevoir les immenses possibilités de son esprit. En 1823, il établit son premier pont suspendu à câbles de fer, sur la Cance ; ce fut le prélude à plus de dix années extraordinairement fécondes, au cours desquelles il aborda avec succès les problèmes posés par la locomotion sous toutes ses formes, gardant toujours Annonay comme point d'attache.
Victime de rivalités tenaces, devenu veuf, il décida de changer de cadre de vie en 1838, à 52 ans, en s'installant, avec une famille déjà nombreuse, en Bourgogne, dans l'abbaye de Fontenay, alors transformée en papeterie. Son activité y fut consacrée à des réflexions théoriques, à la rédaction d'ouvrages techniques, et à la formulation du principe de l'équivalence de la chaleur et du travail. En 1845, il fut élu membre correspondant de l'Académie des Sciences, section de mécanique.
Ayant acquis la propriété de Varagnes, aux portes d'Annonay, Marc SEGUIN y passa les seize dernières années de sa vie, toujours aussi trépidantes, et consacrées à l'industrie (papeteries de Vidalon), à la science (Mémoire sur l'aviation ...), et aux œuvres sociales (maisons de Saint-Joseph à Varagnes, des Petites Sœurs des Pauvres, cité ouvrière du Pré-Matré ...).
Marié en 1813 avec Augustine DURET, il eut treize enfants ; veuf, il se remaria avec Augustine de MONTGOLFIER, plus jeune que lui de 33 ans, et qui lui donna encore six enfants ; un écart de 47 ans séparera son fils aîné de sa dernière fille ! En 1985 seulement, mourra sa dernière petite fille : son grand-père était né sous Louis XVI !
Officier de la Légion d'Honneur, véritable force de la nature auréolée de sa légendaire chevelure blanche, il mourut le 24 Février 1875, et fut accompagné au cimetière de sa ville natale par une foule immense et reconnaissante.
Ayant crée, en 1825, une société de halage par la vapeur, plusieurs bateaux, dont le "Ville d'Annonay", naviguèrent sur le "Fleuve Dieu" ; mais ces tentatives, coûteuses et prématurées, aboutirent à la liquidation de la société en 1828 ; Marc SEGUIN, dont ce fut le seul demi-échec dans sa vie, fut néanmoins précurseur dans ce domaine.
Des ponts existaient déjà, suspendus à des chaînes et à des barres (Angleterre) ; ils étaient chers et fragiles. Notre compatriote eut l'idée, à l'issue de travaux réalisés à une échelle réduite (en 1823, sur la Cance, puis sur la Galaure), de les remplacer par des fils de fer, réunis en écheveaux ; et l'autorisation fut accordée aux frères SEGUIN, par les pouvoirs publics, le 22 janvier 1824, de construire la célèbre passerelle, suspendue sur le Rhône, entre Tain (Drôme) et Tournon (Ardèche) ; elle fut réalisée entre avril 1824 et le 25 août 1825, date se son inauguration ! Ce fut le prélude à la construction de près de 90 ponts semblables, soit par les cinq frères, soit par les utilisateurs du "système SEGUIN"... De nos jours, qui ne connaît le pont de Tancarville, le Golden Gate Bridge, et d'autres ... ?
Invention capitale de SEGUIN aîné (1825, brevet d'invention de 1828), elle part du principe que la quantité de vapeur produite par une chaudière est proportionnelle à la surface présentée à l'action du feu ; constatant les limites de la chaudière de l'anglais STEPHENSON, il en conçut une, parcourue par une cinquantaine de tubes de petit diamètre, traversés par les flammes, et à l'origine d'une énorme quantité de vapeur. L'invention, géniale, allait être immédiatement appliquée à la locomotion ferroviaire !
Au vu de l'élémentaire ligne de chariots à traction animale existant entre Saint-Etienne et Andrézieux. Marc SRGUIN et ses frères obtinrent du Gouvernement, le 7 juin 1826, de construire la première ligne de chemins de fer digne de ce nom, entre Saint-Etienne et Lyon ; malgré les pires difficultés, elle fut inaugurée en juillet 1832. L'engin de STRPHENSON ne dépassait guère les 10 kilomètres dans l'heure ; celle de Marc SRGUIN, équipée de sa chaudière tubulaire, atteint vite les 50 kilomètres dans l'heure... La locomotion ferroviaire était née... Les noms des deux ingénieurs doivent être objectivement associés à une des plus prestigieuses réalisations techniques du XIXème siècle.
Ils sont à la fois expérimentaux (construction d'une curieuse machine volante à ailes battantes, qui aurait quitté le sol de Varagnes pendant quelques instants, en s'aidant de la seule énergie humaine), et théoriques (pressentiment du brillant avenir des plus lourds que l'air, au dépens des aérostats).
Si elle apparaît dans sa correspondance et dans ses carnets manuscrits, ce furent essentiellement des ouvrages imprimés qui le virent s'exprimer sur des sujets aussi différents que : des ponts en Fils de Fer (1824), de l'influence des Chemins de Fer (1839), mémoire sur les Causes et les Effets de la Chaleur, de la Lumière, et de l'électricité (1865), mémoire sur l'Aviation ou Navigation Aérienne (1866)... et combien d'autres !
Un homme d'une telle envergure ne pouvait que donner naissance à une descendance de haut niveau, qui se manifesta dans deux domaines :
Technique, bien sûr : conception et application à l'aviation naissante, du moteur rotatif "Gnome", en 1909, par Louis (1869-1918) et Laurent (1883-1944) SRGUIN ; les avions français glanèrent, avec lui, une grande partie des records mondiaux entre 1909 et 1915, ainsi que leurs pilotes, tels qu'Augustin SRGUIN (1889-1965), recordman de distance sans escale en 1913. Ces trois frères étaient les petits-fils de Marc ! Le premier vol mondial d'un hydravion (Henri FABRE, 1910) fut aussi réalisé avec un engin équipé d'un moteur "Gnome"...
Artistique et littéraire : sculpture et peinture (Augustin SEGUIN) ; peinture et gravure (Rose SEGUIN-BÉCHTOILLE) ; poésie (Joseph SEGUIN, dit Julien VOCANCE).
Les souvenirs conservés à Annonay constituent un véritable "itinéraire Marc SEGUIN" :
- Sa maison natale, au numéro 2 de l'actuelle rue de Trachin, porte une plaque commémorative, apposée le 24 mai 1970.
- L'usine où il travailla est située à l'ouest de la ville, sur les bords de la Cance, au lieu-dit Saint-Marc ; elle est depuis plus vouée à la fabrication des feutres pour papeteries.
- La propriété de Varagnes, au nord d'Annonay, fut achetée par Marc SEGUIN à son retour de Fontenay, en 1859 ; formée de corps de bâtiments d'époques différentes (elle existe déjà à la fin du XIIIe siècle !), elle est toujours agrémentée d'un immense parc ; le grand ingénieur y créa des laboratoires de physique et chimie, un observatoire d'astronomie, une bibliothèque... Sa descendance en assure encore l'entretien, avec un méritant esprit de famille !
- Les papeteries CANSON ET MONTGOLFIER, à Vidalon-les-Annonay, sur la commune de Davézieux, avaient vu naître les frères Montgolfier ; leur petit-neveu, Marc SEGUIN, les acquit en 1861, avant d'en confier la gérance à l'un de ses gendres.
- Le caveau familial, situé au point le plus haut du cimetière d'Annonay, renferme les restes de Marc SEGUIN, de sa seconde femme, et de très nombreux descendants.
- La statue de la place de la Liberté : Elle fut sculptée, dans son état initial (Marc SEGUIN sur pieds, en bronze, à côté du socle de pierre), par CLÉMENCIN, d'après un projet de Maurice LUQUET de SAINT-GERMAIN, et fut solennellement inaugurée le 10 juillet 1923, par M. Alexandre MILLERAND, Président de la République (le docteur BAYLE était Maire d'Annonay).
Elle fut malheureusement emportée par les Allemands en 1942 pour la fabrication de canons. Mais le 1er juin 1947, une nouvelle statue, en pierre cette fois, due également à CLÉMENCIN, fut replacée sur le socle d'origine, et remise au Maire d'Annonay, M. JANVIER par Amédée SEGUIN.
- L'Avenue Marc SEGUIN fut initialement dénommée Avenue de la Gare, à cause de son emplacement (la ligne de chemins de fer Annonay-Peyraud date de 1869). C'est le 27 février 1894 que le Conseil Municipal décida de la baptiser Avenue Marc SEGUIN.
- Des souvenirs du grand Annonéen sont conservés au Musée vivarois César FILHOL, rue Jean-Baptiste BÉCHTOILLE : buste, maquette de la première locomotive, manuscrits, plans divers, souvenirs personnels, ... _ Il y figure également un moteur rotatif d'aviation "Gnome".
- Dominant fièrement la route du Puy-en-Velay, le château du Colombier est dans la famille SEGUIN de 1782 à 2000 ; il a toujours été le point d'attache de la branche Camille, un des frères de Marc.
- L'école Marc Seguin (établissement technique privé), située non loin et au-dessus de la gare, est la continuation d'une école technique fondée en 1928 ; elle a vu ses locaux modernes inaugurés le 29 janvier 1972.
- Le visiteur motivé par les œuvres du père des chemins de fer français, pourra se rendre à Tournon-sur-Rhône, et admirer à loisir un pont suspendu de Marc SEGUIN (1847), une statue, et divers documents conservés au château-musée. Plus près d'Annonay, deux ponts suspendus enjambent le Rhône à Serrières-Sablons et à Andance-Andancette.
- Quelques pages ne suffisent pas pour effleurer 90 ans d'une vie telle que celle de Marc SEGUIN, toute imprégnée de cette grande vérité moderne, mais prophétique à l'époque, et qu'il énonçait, dès 1839, en exergue de l'un de ses ouvrages :
"L'industrie est devenue la vie des peuples".
(Source : http://www.mairie-annonay.fr/Marc-Seguin.html).
Son père Marc-François SEGUIN (1757-1832) est négociant en draps dans la société Seguin et Cie qu'il a fondée. Sa mère est Augustine-Marie-Thérèse de MONTGOLFIER (1764-1843), il est donc par sa mère le petit neveu de Joseph et Étienne MONTGOLFIER les inventeurs des ballons à air chaud. Marc eut quatre frères, Camille, Jules, Paul, et Charles, qui furent, plus tard, les collaborateurs efficaces de "Seguin Aîné".
De 1794 à 1799, il séjourne en pension à Talencieux, avant de s'intéresser aux Sciences lors d'un séjour à Paris, où son grand-oncle, Joseph de MONTGOLFIER, était démonstrateur au Conservatoire des Arts et Métiers. Marc SEGUIN découvre alors tout un monde de machines qui le passionne.
Outre sa vive intelligence et le goût pour les sciences inculqué par son oncle Joseph de MONTGOLFIER, il s'imposait une discipline sévère : lever à 4 heures du matin, nourriture composée de fruits et légumes, de l'eau et jamais d'alcool.
Le 1er décembre 1813, il épouse en premières noces Rose Augustine DURET, la ravissante fille du maire d'Annonay, et devint ainsi le beau-frère d'Élie de MONTGOLFIER, époux de Pauline DURET, sœur d'Augustine. Veuf, Marc SEGUIN se remarie le 19 mars 1838 avec sa nièce Marie-Augustine MONTGOLFIER, la propre fille d'Élie de MONTGOLFIER, lequel fut ainsi à la fois le beau-frère et le beau-père de Marc.
De ses deux mariages, Marc SEGUIN eut dix-neuf enfants, treize du premier et six du second. Entre l'aînée et la plus jeune de ses dix-neuf enfants, Il y avait 47 ans de différence d'âge.
Il se tint toujours à l'écart d'une vie politique où il eut pu cependant jouer un grand rôle.
En 1805, il entre dans la vie active. Il partage son temps entre Annonay et Paris, pour le compte du commerce de son père, puis de la manufacture de feutres pour papeteries, qu'il avait créée sur les bords de la Cance avant 1820.
Ingénieur praticien de grand talent, homme de science, inventeur, il rêve de supprimer les bacs qui servent encore à traverser les cours d'eau importants. Marc SEGUIN apporte en outre de nouvelles conceptions en matière de résistance des matériaux.
"Plus je vais, écrivit-il, plus je vois que les jouissances de l'amour propre et des grandeurs humaines sont au-dessus de l'homme sage".
Après avoir effectué des voyages en Angleterre et en Suisse, entre 1822 et 1837, Marc SEGUIN laissa entrevoir l'étendue de son talent. En 1823, il construit la première passerelle à câbles de fer sur la Cance ; il met au point une chaudière tubulaire ; fait des essais de navigation fluviale, puis un peu plus tard de locomotion par chemin de fer. Avec toujours Annonay pour point d'attache.
En 1835, Marc SEGUIN se retire de sa compagnie de chemin de fer.
Devenu veuf en 1837 et remarié en 1838, victime de rivalités, il décide de changer de cadre de vie. À 52 ans il s'installe en Bourgogne, dans l'abbaye de Fontenay. Cette abbaye avait été rachetée par son beau-père Élie de MONTGOLFIER en 1820, où il poursuit ses recherches.
Là, il vit comme un sage entouré de sa nombreuse famille qui comprenait près de 25 personnes et y poursuit ses recherches. En 1839, il publie son ouvrage: "De l'influence des chemins de fer et de l'art de les construire et de les tracer". En 1845, il fut élu membre correspondant de l'Académie des Sciences, section de mécanique.
Après dix-neuf années passées à l'abbaye de Fontenay en Bourgogne, Marc SEGUIN décide en 1859 de revenir à proximité d'Annonay et y passe les 15 dernières années de sa vie. Il achète la propriété de Varagnes, qu'il fait aménager selon ses plans.
Il se consacre alors, à l'industrie (papeteries de Vidalon), à la science (Mémoire sur l'aviation ...), et aux œuvres sociales (maisons de Saint-Joseph à Varagnes, des Petites Sœurs des Pauvres, cité ouvrière du Pré-Matré ...).
Vers la fin de sa vie, il dirigea une chocolaterie à Tain-l'Hermitage.
Marc SEGUIN meurt le 24 avril 1875 à Annonay. Il fut accompagné au cimetière de sa ville natale par une foule immense et reconnaissante.
En 1825, le premier bateau à vapeur conçu par Marc SEGUIN, le "Voltigeur", sort d'un chantier d'Andance. Il comporte trois chaudières, munies chacune de quatre-vingts tubes de 4 centimètres de diamètre et de 3 mètres de long, ce bateau fit plusieurs voyages sur le Rhône entre Vienne et Lyon, et lui permit donc de valider le principe de la "chaudière tubulaire" qu'il avait imaginé et pour laquelle il avait demandé un brevet qui lui fût délivré le 22 février 1828. Ce procédé décuple la surface de chauffe en faisant passer dans des tubes l'air brûlant issu du foyer ce qui produit une énorme quantité de vapeur. C'est ce procédé qui assura le succès de la locomotive de STEPHENSON, la "Rocket" ("Fusée") au "Rainhill Trials" du 6 octobre 1829, entre Stockton-on-Tees et Darlington, à la vitesse de 14 miles/h avec une traction de 12 tonnes et une vitesse de 18 miles sans convoi. SEGUIN appliquera plus tard son invention à la construction des locomotives à grande vitesse.
Marc SEGUIN crée en 1825, une société de halage par la vapeur, afin d'assurer un service régulier sur le Rhône, entre Arles et Lyon. Plusieurs bateaux, dont le "Ville d'Annonay", naviguèrent sur le "Fleuve Dieu" ; mais ces tentatives, coûteuses et prématurées, aboutirent à la liquidation de la société en 1828. Marc SEGUIN, dont ce fut le seul demi-échec dans sa vie, fut néanmoins précurseur dans ce domaine.
Le pont suspendu était connu depuis l'antiquité. Mais on ne connaissait comme support que cordes ou chaînes en fer forgé, ce qui ne permettait de franchir que des rivières étroites. Bien avant la fin du XVIIe siècle, le besoin de ponts solides devint nécessaire, mais le coût énorme et les difficultés d'une telle construction rebutaient les bonnes volontés. La construction de ponts suspendus par Marc SEGUIN aidé de ses quatre frères (Camille, Jules, Paul et Charles), représente un événement d'importance internationale en matière d'histoire des techniques.
C'est ainsi que Marc SEGUIN construit son premier pont : passerelle sur la Cance, petite rivière près d'Annonay en Ardèche, en 1822, il s'agissait d'une passerelle de 18 mètres.
Le deuxième pont est construit sur la Galaure, près de Saint-Vallier dans la Drôme, en 1824, sur une longueur de 30 mètres, et une largeur de 1,65 mètre. Cette construction lui valut un rapport favorable de l'Institut et lui permit d'obtenir l'autorisation de construire, à ses frais, un ouvrage plus important à Tournon.
Pour ce troisième pont, sur le Rhône, entre Tournon et Tain-l'Hermitage, dit la "Passerelle Seguin", Marc SEGUIN et ses frères mettent en place le premier grand pont suspendu léger construit en Europe continentale, avec câbles en fils de fer et travées de 85 m. Les travaux débutent le 12 mai 1824 et s'achèvent le 22 avril 1825, il est livré à la circulation le 15 août 1825, et sera détruit en 1963. Le devis de l'ouvrage fut fixé à 188 000 francs et servit de base à la concession, les droits de péage devant permettre à la famille SEGUIN de se dédommager des frais occasionnés par la construction.
Le pont d'Andance, près de Serrières en Ardèche, avec ses câbles de fils de fer et sa pile centrale, est le plus vieux pont suspendu de France encore utilisé aujourd'hui. Il fut construit en 1827 par Marc SEGUIN. Détruit en grande partie le 30 août 1944, il fut reconstruit et surélevé en 1946 pour permettre le passage des navires à vapeur.
Ce type de construction sera le prélude à la construction par les frères SEGUIN, d'un grand nombre d'ouvrages (65 identifiés) en France mais aussi en Italie et en Espagne ; Tancarville et le Golden Gate Bridge de San Francisco en 1937, en étant les plus fameux descendants.
Il construisit un pont suspendu à Paris, la passerelle de la Grève (à l'emplacement de l'actuel Pont d'Arcole, détruit par la suite en 1854).
Invention capitale de Marc SEGUIN Aîné, (M. SEGUIN prit un brevet pour cette invention le 12 Décembre 1827 - une autre source - Souvenirs privés...- indique la date du 22 Février 1828 -), elle part du principe que la quantité de vapeur produite par une chaudière est proportionnelle à la surface présentée à l'action du feu. Constatant les limites de la chaudière de l'anglais STEPHENSON, Marc SEGUIN en conçut une, parcourue par une cinquantaine de tubes de petit diamètre, traversés par les flammes, et à l'origine d'une énorme quantité de vapeur. L'invention, géniale, allait être immédiatement appliquée à la locomotion ferroviaire !
C'est au cours d'un de ces voyages en Angleterre qu'il conçoit l'idée d'un chemin de fer entre Saint-Étienne, centre industriel sur les bords de la Loire, et Lyon. Il l'envisage ce chemin de fer, seulement comme un complément de son entreprise de navigation. Au début, la voie ferrée est, en effet, considérée comme un véritable affluent destiné à relier entre eux les fleuves et les centres industriels. Les chemins de fer sont annexés à la navigation. Dans la suite seulement, ils se perfectionneront, se développeront et pourront remplacer les voies navigables, mais toujours demeurera vraie l'idée féconde, de SEGUIN, estimant que les transports par fer et par eau devaient se prêter un appui mutuel.
Pour se procurer les machines nécessaires, SEGUIN se rend souvent en Angleterre où les trains sont tirés par les locomotives de George STEPHENSON à une vitesse qui ne dépasse pas neuf kilomètres à l'heure.
En mars et avril 1828, il achète aux ateliers Stephenson de Newcastle, deux locomotives "Locomotion" d'occasion modèle 1825, qui comportent deux essieux moteurs reliés par des bielles externes. SEGUIN construit 12 machines dotées de son propre modèle de chaudière tubulaire (1828) et de tirage forcé (passage de la vapeur dans la cheminée, ce qui augmente le tirage). Il sextupla ainsi la production de vapeur et augmenta la vitesse maximum de la machine initiale de 6 à 40 km/h.
La première locomotive de Marc SEGUIN manœuvra d'une manière concluante, en novembre et décembre 1829, sur la voie d'essai posée à Perrache. Une deuxième machine fut achevée en juin 1830, après la prise d'un autre brevet, en date du 25 mars 1830, décrivant la chaudière tubulaire dans son application spéciale aux locomotives.
Le 27 mars 1826, Marc SEGUIN et ses frères (Camille, Jules, Paul et Charles), et Édouard BIOT (le fils de Jean-Baptiste BIOT, de l'Institut) obtiennent l'adjudication de la ligne de chemin de fer de Saint-Étienne à Lyon pour la "Compagnie du Chemin de Fer de Saint-Étienne à Lyon" au capital de 10 millions de francs, dont les statuts furent approuvés le 7 mars 1827.
Afin de réaliser la jonction de la Loire au Rhône, le chemin de fer passe dans la vallée accidentée du Gier : par Saint-Chamond, Rive-de-Gier et Givors, sur une distance de 58 kilomètres. La "Compagnie du chemin de fer de Saint-Étienne à Lyon" dut acheter quelque neuf cents parcelles de terrains, nécessaires pour la réalisation de la ligne. Ces acquisitions menèrent, pour la plupart, à de coûteuses et parfois dangereuses tractations.
Selon Marc SEGUIN "Plus le tracé devra être parfait, plus le chemin devra être facile à pratiquer". Il était dès lors indispensable de disposer d'une "voie commode" en aplanissant les infrastructures. Le tracé selon SEGUIN devait corriger la nature, il comportait un pont sur la Saône, un viaduc, des ponts et quatorze souterrains, dont celui de Terrenoire qui mesurait 1 500 mètres. Les voies sont doubles à l'exception de la traversée des tunnels. Il utilise des rails en fer posés sur des traverses de bois, au lieu des rails en fonte posés sur des cubes de métal ou de pierre.
L'ouverture de la ligne se fit au fur et à mesure de l'avancement des travaux :
- Le premier tronçon de ligne terminé est celui de Givors à Rive-de-Gier, ouvert le 28 juin 1830 au service des marchandises. La traction animale y fut à peu près exclusivement employée durant quelques mois. Dès le 1er octobre 1831, les voyageurs sont admis sur cette section de la ligne de chemin de fer, d'abord semble-t-il dans les wagons transportant la houille puis "à raison de cinquante à soixante par jour, dans des chariots-diligences attelés aux convois de charbon" (Histoire des premiers chemins de fer français par L.J. Gras).
- La section de Lyon à Givors fut inaugurée le 3 avril 1832, et utilisée pour le transport de marchandises puis on se hasarda à accepter quelques passagers, assis sur de la paille.
- La dernière section de Rive-de-Gier à Saint-Étienne, fut ouverte le 1er octobre 1832 au service des voyageurs seulement, et quelques mois plus tard, le 25 février 1833 à celui des marchandises (charbon). Le 1er octobre 1832, la totalité de la ligne est exploitée, mais les chevaux restent employés sur la difficile remonte de la section Rive-de-Gier à Saint-Étienne. L'énergie dégagée par les chaudières tubulaires était cependant insuffisante pour pousser les convois de Rive-de-Gier jusqu'à Saint-Étienne, la pente étant trop forte.
Au début, tous les modes de traction sont utilisés selon les difficultés du parcours : chevaux attelés, locomotive à vapeur, treuil à vapeur…Il arrivait même que, à l'occasion d'une pente les wagons soient entraînés par leur propre poids. Ainsi, les trains descendaient à Rive-de-Gier par le seul effet de la gravité. Chaque voiture était équipée d'un frein et on poussait à l'épaule pour le démarrage.
La solution du problème fut découverte par Claude VERPILLEUX un Ripagérien (habitant de Rive-de-Gier) dont l'ingéniosité qu'il déployait à l'occasion pour réparer une avarie en modifiant quelques mécanismes, réussit à améliorer les performances de la locomative. C'est lui qui est à l'origine des locomotives à tender moteur de Verpilleux (l'Union, le Gier, le Furens et la Clément Désormes), à l'origine de la suppression totale de la traction à cheval le 1er août 1844.
Claude VERPILLEUX s'illustra également dans la mise au point d'un modèle de remorqueur "à grappins" qui fonctionna sur le Rhône entre Lyon et Arles jusqu'à la guerre 14-18. SEGUIN conscient de l'importance de sa découverte avait laissé dans le domaine public le brevet de sa chaudière, "estimant qu'il n'avait pas le droit de tirer un profit personnel de l'intelligence dont le ciel l'avait favorisé." D'accessoire industriel, le chemin de fer devenait un instrument social, ce qui impliquait les notions de service public et de sécurité.
Marc SEGUIN fut aussi un pionnier de l'aviation. En observant les volailles de sa basse-cour, il expérimenta, en 1846, un ancêtre de l'aéroplane qui réussit à s'élever de 15 à 20 centimètres au-dessus du sol, et il publia un mémoire sur l'Aviation ou Navigation Aérienne (1866).
La descendance de Marc SEGUIN se distingua dans la conception et l'application à l'aviation naissante, du moteur rotatif "Gnome".
Lorsque l'on parle du premier moteur rotatif, nous devons revenir en 1909 avec les frères SEGUIN (les petits-fils de Marc SEGUIN : Louis (1869-1918), Laurent (1883-1944), et Augustin (1889-1965).
Augustin SEGUIN (1841-1904) le fils aîné du second mariage de Marc SEGUIN, eut onze enfants dont : Louis SEGUIN (1869- 1918), Ingénieur ECP ; Laurent SEGUIN (1883-1944) et Augustin SEGUIN (1889- 1965).
Louis, après des études à l'école Centrale dont il sort en 1892, après avoir vendu des moteurs industriels à pétrole et à gaz, fonde en juin 1905 avec ses frères Laurent et Augustin, la société des moteurs Gnome à Gennevilliers (92).
Après avoir construit différents types de moteurs, les frères SEGUIN se lancent dès 1907 dans un nouveau projet de moteur rotatif d'aviation, l'Omega équipé de 7 cylindres en étoile. Quinze mois plus tard, le moteur pour aéroplane Gnôme Omega est enfin prêt. Le 27 août 1909, le Gnôme Omega permit à Henry FARMAN de battre le record du monde de distance et de durée (180 km en 3h15) sur un avion Voisin, et de remporter également deux autres coupes avec le prix des passagers et le prix d'altitude. Le 28 mars 1910, sur l'étang de Berre, Henri FABRE fait décoller le premier hydravion du monde, motorisé par un moteur Gnome Oméga. Le 10 juillet, à Reims, Léon MORANE est le premier pilote à dépasser les 100 km/heure sur un monoplan Blériot équipé du même moteur.
La Société des Moteurs Gnome devient en 1915 la Société Gnome & Rhône, après l'absorption de la Société Le Rhône de Louis VERDET. Elle est nationalisée et rebaptisée SNECMA (Société Nationale d'Études et Construction de moteurs d'aviation) en 1945 ; actuellement groupe SAFRAN.
Durant son séjour à Fontenay, en Bourgogne, Marc SEGUIN se lança dans l'élevage des escargots dont il étudia les mœurs !
(Source : http://medarus.org/Ardeche/07celebr/07celTex/seguin_marc_francois.html#).
Né en 1786 à Annonay, Marc SEGUIN est l'aîné d'une famille de six enfants dont le père fabrique et commercialise le drap. Sa mère est la nièce des inventeurs du ballon à air chaud, Etienne et Joseph de MONTGOLFIER. Ce dernier jouera un rôle déterminant dans l'éducation de Marc SEGUIN.
L'entreprise familiale est trop étroite pour subvenir au futur des six enfants. Marc et ses frères vont alors systématiquement dépouiller les revues scientifiques et techniques de leur époque, qui seront à l'origine de maintes idées et inventions, petites et grandes. La plupart d'entre elles sont liées au transport, dont ils ont compris l'importance en commercialisant le drap.
Les qualités techniques de Marc SEGUIN sont vite reconnues. Il améliore la roue à aube de la petite usine familiale, les feutres des usines à papier. L'idée des ponts suspendus naît d'une conversation avec Monsieur de PLAGNIOL, ingénieur des Ponts et Chaussées de l'Ardèche. Marc SEGUIN met alors au point le principe de la suspension par fil de fer (câble) et réalise en dix-huit mois le pont de Tournon, qui est une grande réussite technique (1825). Contrairement à l'ancienne suspension par chaîne ou barre, la suspension par câble permet de faire circuler aisément chariots et voitures. Ses frères et lui-même vont alors participer à la construction de nombreux ponts sur le Rhône et une soixantaine d'autres sites en France et en Europe.
Marc SEGUIN va également s'intéresser à la vapeur pour les besoins de la navigation sur le Rhône, mais l'expérience sera interrompue car le rendement de la machine à vapeur est médiocre. Il mettra au point en 1827 une chaudière dite tubulaire adaptée aux locomotives et qui permet des performances beaucoup plus importantes. George STEPHENSEN l'installe sur sa Rocket et gagne le concours de Rainhill ! Les frères SEGUIN se lancent à cette époque dans la construction de la première ligne de chemin de fer où rouleront des locomotives ; elle reliera Lyon à Saint Etienne et sera achevée en 1832 (la ligne Paris-Saint Germain ne sera ouverte qu'en 1837).
Marc SEGUIN se retire alors - à cinquante ans - à l'Abbaye de Fontenay en Bourgogne où il se consacre à la recherche et l'écriture. Il y développe notamment ses idées sur l'équivalence mécanique de la chaleur avant de s'installer à Varagnes qu'il fait aménager selon ses plans. Une pneumonie contractée lors d'observations nocturnes dans l'observatoire l'emportera le 20 avril 1875, à l'âge de 89 ans.
Varagnes est certainement une demeure unique en son genre. Elle a été modelée pour les besoins d'un savant du 19e siècle et est ainsi devenue un merveilleux témoignage de cette époque. On ne peut parler de cette demeure sans évoquer les descendants de Marc SEGUIN et d'abord Augustin SEGUIN (l'un de ses 19 enfants) qui a aidé son père à aménager Varagnes et a donné à cette maison le charme qu'on lui connaît. Augustin était non seulement un ingénieur et un industriel mais aussi un artiste (il faisait partie de l'école de peinture de Lyon) et un voyageur infatigable (il visite en particulier l'ouest des Etats-Unis en 1880, quelques années après la guerre de sécession et alors même que certaines tribus indiennes sont encore hostiles).
Augustin SEGUIN aura lui-même onze enfants. Parmi eux Rose, Marie et Joseph hériteront de son talent artistique (certains tableaux de Rose SEGUIN-BÉCHETOILLE sont exposés au musée César FILHOL), Louis, Laurent et Augustin ("Tintin l'Aviateur") de ses qualités d'ingénieur : ils "bricoleront" souvent durant leur jeunesse dans l'atelier de mécanique de Varagnes. Plus tard Louis et Laurent développeront le moteur rotatif HP 50 Gnôme qui sera le premier moteur d'avion "fiable" permettant l'essor de l'aéronautique en tant que moyen de transport. Gnôme et Rhône, cédée par la famille en 1925, est devenue aujourd'hui la SNECMA. (On trouvera dans la cour du nord une moto Gnôme et Rhône - dont le moteur est dérivé des moteurs d'avion.) Les champs qui dominent Varagnes ont connu, au début de ce siècle, de nombreux essais de planeurs fabriqués par Henri FABRE, grand ami des frères SEGUIN, inventeur de l'hydravion (dont le premier vol - en 1910 - a été réalisé avec un moteur Gnôme).
(Source : http://marcseguin.fr).
Petit neveu de Joseph de MONTGOLFIER, Marc SEGUIN est né à Annonay (Ardèche) le 21/4/1786. Il est décédé le 24/2/1875. Sa mère, née Thérèse-Augustine de MONTGOLFIER, était une nièce de Joseph et Etienne, "les Frères Montgolfier", qui venaient de se rendre célèbres en 1783 par la découverte des Aérostats. Il travailla étroitement et efficacement avec ses frères (notamment Camille, mais aussi Jules, Paul, et Charles) qui contribueront aussi largement à ses succès. C'est la raison de sa signature "l'Aîné". Il est difficile de rendre à chacun la part qui leur revient dans cette association, Marc apparaissant sans conteste le leader, par son génie, son aptitude à organiser, et son sens de l'entreprise. D'autres membres de la famille SEGUIN participèrent à cette extraordinaire entreprise, notamment Pierre François de MONTGOLFIER, oncle de Marc, ainsi que Vincent MIGNOT, beau-frère de Marc.
(Source : http://sergeirene.centerblog.net/1125290-marc-seguin).
Annonay 1786 : C'est dans cette petite ville du Haut-Vivarais, au bord de la Cance, et déjà célèbre par ses manufactures de papier, que Marc SEGUIN, dit "Seguin l'aîné", est né le 20 avril, d'une famille originaire d'Alexandrie (Égypte) dont un aïeul était venu se fixer en Dauphiné à la fin du XVIe siècle. Marc, Camille, Jules, Paul et Charles SEGUIN étaient les neveux des illustres frères MONTGOLFIER par leur mère, née Marie de MONTGOLFIER. Au cours de nombreuses réunions familiales, les aînés bénéficient des conseils, soit de Joseph (1740-1810), soit d'Étienne de MONTGOLFIER (1745-1799). Très unis, les frères SEGUIN entrent dans la vie et leurs efforts conjugués en font, en 1823, les inventeurs des ponts suspendus "en fil de fer". Parmi les premiers construits, celui de Tournon (1827) est l'ouvrage le plus important. Associés à P.-F. MONTGOLFIER et D. d'AYME, ils sont aussi à l'origine des essais de navigation à vapeur sur le Rhône. À l'exemple de BEAUNIER, créateur du chemin de fer de Saint-Etienne à la Loire, les frères SEGUIN, soutenus par l'académicien BIOT, déposent le 6 mars 1827, chez maître BEAUDESSON, notaire à Paris, les statuts d'une compagnie pour la construction d'un chemin de fer de Lyon à Saint-Etienne, dont ils ont la direction et la conduite des travaux. Dès le début, ils se heurtent à de nombreuses difficultés. Aux gros soucis financiers s'ajoutent les problèmes techniques de tracé de la ligne. Ils osent percer de longues galeries et deviennent ainsi les premiers constructeurs de grands tunnels comme celui de Terrenoire (1 500 m). Le matériel de traction préoccupe beaucoup Marc SEGUIN. Les modèles de STEPHENSON ne le satisfont pas. Après de nombreuses recherches, il invente la chaudière tubulaire (1827) et construit sa première locomotive en 1829, mais trop tard pour la faire concourir à la course de Rainhill (Angleterre, octobre 1829). La chaudière tubulaire apporte de tels progrès que, quelques années plus tard, François ARAGO, de l'Académie des sciences, déclare à la tribune : Si les admirables locomotives anglaises se meuvent avec une vitesse qui effraie l'imagination, elles le doivent à la belle et ingénieuse découverte de M. SEGUIN. En 1832, Lyon-Saint-Etienne est achevée. Les premiers voyageurs ont circulé en 1830, et en 1831, Marc SEGUIN note : Ça n'a pas été la classe opulente que l'on a transporté, ça été le peuple ! Opposé au Conseil d'administration sur une augmentation de tarif, il quitte la compagnie (1834) qui devient alors très impopulaire. Grand constructeur, il est aussi un savant. En 1824, il publie La théorie de l'équivalent mécanique de la chaleur ; en 1845, il est correspondant de l'Académie des sciences. Créateur d'œuvres sociales, esprit en avance sur son temps, celui à qui la France doit les premières réalisations ferroviaires, meurt le 24 août 1875, après avoir élevé dix-neuf enfants. (in la vie du rail 20/06/1954).
Sa mère Thérèse-Augustine de MONTGOLFIER était une nièce de Joseph et Etienne, "les Frères MONTGOLFIER". Il travailla efficacement et étroitement avec ses frères Camille, à Toulon en 1852, mais aussi Jules Paul et Charles, qui contribueront aussi largement à ses succès. C'est la raison de sa signature "l'Aîné'. Il est difficile de rendre à chacun la part qui lui revient dans cette association, Marc apparaissant sans conteste le leader, par son génie, son aptitude à organiser, et son sens de l'entreprise. Inventions ou réalisations spectaculaires : Invention du pont suspendu (1825) sur le principe de la résistance des câbles, des premiers embryons d'armatures métalliques internes au béton (1825) -non déposée. L'invention du béton armé fut déposée officiellement en 1892 par F. HENNEBIQUE. Invention de la chaudière tubulaire (1827). Première ligne commerciale française sur voie ferrée ouverte aux marchandises entre Saint Etienne et Andrézieux (18 km) en 1827. Première Société de halage par vapeur sur le Rhône en 1825. Première ligne commerciale ouverte sur voir ferrée aux transports de voyageurs en 1831. Percée du plus grand tunnel de l'époque (1298 m, 1 voie) 1827/29. Invention du rail en fer sur traverse en bois (1827) plutôt qu'en fonte posée sur des cubes de métal ou de pierre. Invention du travail sous cloche à plongeur (1825) pour la mise en place des piliers des ponts sur le Rhône. Invention de la coulée de béton hydraulique (1825) grâce aux propriétés hydrauliques des chaux du Teil (qui ont la capacité de durcir sous l'eau). Invention de la bétonnière horizontale (1825). Notes : il est intéressant de faire le parallèle avec Georges STEPHESON (1781/1848) qui eut une activité similaire en Angleterre à Newcastle, inventant le principe de la traction à vapeur sur voie ferrée, construisant le premier tunnel ferroviaire en 1826,développant tant le principe de la traction que l'infrastructure ferrée, construisant la première usine de locomotive à vapeur, et de son fils Robert (1803/1859 qui inventa celui de la construction des pont métalliques tubulaires. Georges mit en place à Newcastle la première voie ferrée entre Stockton et Newcastle en 1825, puis de Liverpool à Manchester (1826/1830). Il s'inspira, par ailleurs des travaux de Marc SEGUIN pour perfectionner sa première locomotive et gagner le concours de vitesse avec "The Rocket" en 1829.
(Source : voir fichier Geneanet d'Yves Dreux).

SEGUIN Marc François
SEGUIN Marc François
SEGUIN Marc Aymard
PEYRON Marianne
MONTGOLFIER (de ) Augustine Marie Thérèse
MONTGOLFIER Raymond
DEVANT Claudine




SEGUIN Marc François
Naissance : 27 décembre 1814 à Annonay 07
(Source : http://genealogiehistoiredefamilles.over-blog.com/2018/07/marc-seguin-et-sa-descendance.html).
Décès : 1863
(Source : voir fichier Geneanet d'Yves Dreux).

Père : SEGUIN Marc François ( 1786 - 1875 )
Mère : DURET Rose Augustine ( an II - 1836 )

SEGUIN Marc François
SEGUIN Marc François
SEGUIN Marc François
MONTGOLFIER (de ) Augustine Marie Thérèse
DURET Rose Augustine
DURET Mathieu Louis Pierre
MONTGOLFIER (de ) Jeanne Catherine




SEGUIN Marc François Eugène
Naissance : 9 juin 1877 à Lyon (2ème) 69
(Source : http://genealogiehistoiredefamilles.over-blog.com/2018/07/marc-seguin-et-sa-descendance.html).
Décès : 31 juillet 1937 à Saint-Louis
(Source : http://genealogiehistoiredefamilles.over-blog.com/2018/07/marc-seguin-et-sa-descendance.html).

Père : SEGUIN Augustin ( 1841 - 1904 )
Mère : MONTGOLFIER (de ) Marguerite ( 1850 - 1880 )

Union : MICHAELS Virginia ( ? - 1907 )
SEGUIN Marc François Eugène
SEGUIN Augustin
SEGUIN Marc François
MONTGOLFIER (de ) Augustine Marie
MONTGOLFIER (de ) Marguerite
MONTGOLFIER (de ) Eugène Christophe
MONTGOLFIER (de ) Jeanne




SEGUIN Marc Jules Henri
Naissance : 27 juillet 1833 à Lyon 69
(Source : voir fichier Geneanet d'Yves Dreux).
Décès : janvier 1915 à Hyères 83
(Source : voir fichier Geneanet d'Yves Dreux).

Père : SEGUIN Jules ( an IV - 1868 )
Mère : PRUDHOMME Louise Claudine ( 1807 - ? )

SEGUIN Marc Jules Henri
SEGUIN Jules
SEGUIN Marc François
MONTGOLFIER (de ) Augustine Marie Thérèse
PRUDHOMME Louise Claudine
 
 




SEGUIN Marc Louis Marie
Naissance : 6 août 1867 à Saint-Pierre-la-Palud 69
(Source : http://genealogiehistoiredefamilles.over-blog.com/2018/07/marc-seguin-et-sa-descendance.html).
Décès : 31 janvier 1873 à Lyon (2ème) 69
(Source : http://genealogiehistoiredefamilles.over-blog.com/2018/07/marc-seguin-et-sa-descendance.html).

Père : SEGUIN Augustin ( 1841 - 1904 )
Mère : MANGINI Marie Félicité Célestine ( ? - 1872 )

SEGUIN Marc Louis Marie
SEGUIN Augustin
SEGUIN Marc François
MONTGOLFIER (de ) Augustine Marie
MANGINI Marie Félicité Célestine
MANGINI Lazare
ROLLAND Louise


                     


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