Note individuelle
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Fils de Gaspard Marie LASNONNIER, notaire et Procureur de Mareuil, et de Marie-Thérèse BERTHELOT.
D'une nature probablement très entreprenante, orphelin de père et de mère, il réussit à se faire émanciper, puis, le 12/11/1778, étant dans l'intention de se rendre dans les îles (Saint-Domingue attirait alors certains Français voisins de l'Atlantique) et dans les pays étrangers, il se désigne un procureur général et spécial pour sa période d'absence en la personne d'une femme (ce qui est exceptionnel), Marie BERTHELOT épouse de son oncle Maître François ROUSSEAU, chirurgien juré. A ce titre, elle fait vendre le 04/02/1779 les meubles meublants provenant de ses parents pour 1872 £ 9 sols 4 deniers et 92 £ 12 sols 6 deniers. Il est sans doute de retour déjà d'au moins un voyage lorsqu'il se marie le 27/07/1784 à Mareuil-sur-Lay à Marie Madeleine Joséphine SAIGNARD de SAINT-PAL, née à Beaulieu-sur-Mareuil le 16 septembre 1757, fille de Claude Joseph SAIGNARD de SAINT-PAL (originaire de Saint Flour en Auvergne et venu en Bas-Poitou comme employé des Fermes du Roi) et de sa troisième épouse Marie Madeleine LE FORESTIER (qui se maria également 3 fois).
Ce mariage, où il est déclaré marchand, avait été célébré avec dispense de deux bans mais surtout après mainlevée de l'opposition formée par Messire Joseph Claude Léon SAIGNARD de SAINT-PAL (maître chirurgien dont on ne connaît ni l'argumentation initiale, ni le lien de parenté précis avec l'épouse, ni l'adresse (encore que, avec des prénoms légèrement modifiés ce pourrait être tout simplement le beau-père). L'époux est successivement indiqué marchand, négociant, administrateur du district de La Roche-sur-Yon en 09/1792. Elu suppléant au Conseil Général de la Vendée en 11/1792, commissaire près du général républicain Boulard le 31/03/1793, puis procureur syndic. Il a nettement pris parti pour la Révolution Française qui le sert bien en contrepartie. Malheureusement, le dimanche 30/03/1794 eut lieu une tuerie à Mareuil-sur-Lay que la population n'accepta pas. Mais comme certains officiers démoralisés n'acceptaient plus ces ordres barbares ou contradictoires, dans la nuit du 08 au 09/07/1795, le capitaine Louton commandant le détachement du 110ème régiment d'infanterie qui séjournait à Mareuil-sur-Lay et ses officiers Mack, Séval et Terrier rencontrèrent le chef momentané des Vendéens soulevés en la personne de Charles CAILLAUD, un bourgeois issu de Moutiers-sur-le-Lay. Des décisions furent prises : les officiers déserteraient avec leurs 200 hommes (provenant pour la plupart de la Première Réquisition du département du Morbihan) et passeraient dans l'armée de Charette. Ils proposèrent même d'indiquer les noms des patriotes locaux et leurs lieux de résidence. Par contre, ils souhaitaient qu'aucun coup de feu ne soit tiré. Ainsi donc, la nuit suivante, les Vendéens investirent la bourgade, se saisirent des autorités dites patriotes clairement désignées, les conduisirent pour le symbole au pied de l'Arbre de la Liberté et, sans tirer un coup de feu comme promis, égorgèrent 9 hommes âgés de 27 à 45 ans. Gaspard LASNONNIER faisait partie du groupe. L'acte de décès du 10/07/1795 (21 messidor de l'an troisième de la République) le déclare "propriétaire et procureur syndic de La Roche-sur-Yon, âgé de 35 ans". La copie est aux Archives Départementales au dossier Lasnonnier.
Son beau-frère, Joseph Léon Claude SAIGNARD, baptisé le 30/04/1750 à Mareuil-sur-Lay, s'était marié le 05/07/1774 à Saint-Florent-des-Bois avec Marie Louise Françoise de RORTHAYS de BOURGNEUF. Ils résidaient au Tablier (actuellement une toute petite commune qui fut cependant chef-lieu de canton au début de la Révolution et auparavant un centre important sous l'Ancien Régime). Il prit part à l'insurrection dès le mois de mars 1793 et marcha avec Burkeley et Chouppes de la région de La Roche-sur-Yon sur la ville des Sables à la fin du même mois. La troupe sera officiellement battue ou plus exactement seulement éparpillée par celles du général républicain Mieszkowski devant la Roche-sur-Yon. Ses unités inquiétèrent les moissonneurs, dits patriotes de la plaine de Luçon en juillet et août 1793. Il participa aux discussions préparatoires au traité de la Jaunay (à Château-Thébaud en Loire-Atlantique) avec le Vendéen Charette mais il ne semble pas qu'il reprit les armes avec ce dernier en 1795. Pour des raisons familiales, il est fort probable qu'il ne fut pas informé de l'opération de juillet 1795 où son beau-frère fut massacré par ses coreligionnaires. A cette date. son mobilier est entièrement vendu comme bien national. En avril 1798, il est détenu à la prison de Fontenay-le-Comte par mesure de sécurité générale. C'est peut-être ce qui le pousse à se soulever encore en 1799 avant que Napoléon ne vienne remettre un peu d'ordre... Il décédera à Saint-Vincent-sur-Graon. Nous sommes ici dans la situation générale de la plupart des bourgeois qui sont révolutionnaires par intérêt car ils sont pratiquement les seuls à pouvoir bénéficier largement des ventes de biens nationaux, des dévaluations de la monnaie et même des remises de dettes. Mais tous ne sont pas là. D'autres au contraire s'y opposent comme Saignard et Caillaud. Parfois même, la coupure existe dans une même famille. Nous en avons ici le très tragique exemple.
(source : http://famillesvendeennes.fr/lasnonnier.html).
Armes : Fuselé d'or et de sable à un chevron de gueules (Source : http://famillesdevendee.fr/lasnonnier.html).
Propriétaire et procureur syndic du district de La Roche-sur-Yon, à son décès.
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