Fiches individuelles


FINAZ Gilles
Naissance : 7 avril 1935
(Source : fichier Geneanet d'Hubert Martel).

Père : FINAZ Jacques Marie Jean ( 1907 - 1986 )
Mère : COURBIER Roberte Marie Alphonsine Georgette ( 1906 - 2014 )

Union 1 : DUBOST Sabine ( 1933 - ? )
Union 2 : THOYER Catherine ( ? - ? )
Enfants : FINAZ Arnaud ( 1971 - ? )
FINAZ Mathieu ( 1974 - ? )
FINAZ Guillaume ( 1975 - ? )
FINAZ Gilles
FINAZ Jacques Marie Jean
 
 
COURBIER Roberte Marie Alphonsine Georgette
COURBIER Joseph
NICOLET Anne-Marie




FINAZ Gonzague
Naissance : 29 avril 1996 à Brest 29
(Source : voir base Roglo).

Père : FINAZ Loïc ( 1961 - ? )
Mère : DU FAYET de LA TOUR Ghislaine ( 1964 - ? )

FINAZ Gonzague
FINAZ Loïc
FINAZ Denis
DU PARC LOCMARIA Aline
DU FAYET de LA TOUR Ghislaine
 
 




FINAZ Guillaume
Naissance : 1975
(Source : voir base Roglo).

Père : FINAZ Gilles ( 1935 - ? )
Mère : THOYER Catherine ( ? - ? )

FINAZ Guillaume
FINAZ Gilles
FINAZ Jacques Marie Jean
COURBIER Roberte Marie Alphonsine Georgette
THOYER Catherine
 
 




FINAZ Hugues
Naissance : 23 novembre 1992 à Lyon (9ème) 69
(Source : voir base Roglo).

Père : FINAZ Loïc ( 1961 - ? )
Mère : DU FAYET de LA TOUR Ghislaine ( 1964 - ? )

FINAZ Hugues
FINAZ Loïc
FINAZ Denis
DU PARC LOCMARIA Aline
DU FAYET de LA TOUR Ghislaine
 
 




FINAZ Jacques Marie Jean
Naissance : 18 août 1907 à Lyon (2ème) 69
(Source : Insee).
Décès : 20 septembre 1986 à Lyon (6ème) 69
(Source : Insee).

Union : COURBIER Roberte Marie Alphonsine Georgette ( 1906 - 2014 )
Mariage : 2 septembre 1930 à La Tour-du-Pin 38
(Source : voir base Roglo).
Enfants : FINAZ Lucile ( 1931 - ? )
FINAZ Denis ( 1933 - ? )
FINAZ Gilles ( 1935 - ? )
FINAZ Sylvie ( 1938 - ? )
FINAZ Dominique ( 1940 - ? )
FINAZ Agnès ( 1944 - ? )
FINAZ Didier ( 1945 - ? )
Note individuelle : Arrestation de notre père par la Gestapo, par Gille FINAZ :
Souvenirs de jeunesse et de ce que m’a dit notre mère. D’abord, dans quel environnement étais-je ?
Mai 1944, dans le courant de la matinée, j’étais en cours chez les Jésuites à la Trinité, rue de Sèze. Les sirènes hurlent ; contrairement aux alertes précédentes, notre professeur nous met en rangs, nous sortons du collège et remontons la rue de Sèze ; après avoir traversé la rue Dugesclin nous rentrons dans la première allée et nous descendons dans une cave très sale. Les classes se répartissent dans les caves et on nous fait réciter le chapelet ; nous entendons de lointaines explosions ; des écoliers pleurent, d’autres crient, pour moi, cela ne me fait rien, attendons de voir. Les sirènes sonnent la fin de l’alerte. Nous sortons et loin dans le prolongement de la rue, plus loin que le Rhône un épais nuage noir s’élève dans le ciel. Les professeurs nous réunissent dans la cour et nous disent : vous êtes en vacances. Nous étions très joyeux de mettre fin ainsi au calvaire du 3ème trimestre. Avec notre mère, nous partons à Tournin en train ; nous apprenons plus tard que l’aviation américaine volant à haute altitude avait bombardé les gares de triage de Vaise et de Perrache. Il y avait eu beaucoup de morts. J’étais habitué aux charmes de Tournin et c’était les vacances.
Un jour du mois de Juin sur le coup des 11 heures environ, une voiture noire arrive, deux messieurs en descendent : Joseph LEPERCQ et Monsieur GENEVOIX. Ils me disent bonjour d’un air sinistre et me demandent d’aller chercher ma mère ; j’ai aussitôt senti qu’il se passait quelque chose de grave. Ils s’enferment dans Tournin et refusent de déjeuner voulant repartir de suite. Notre mère a l’air perturbé mais je n’ai pas l’habitude de poser des questions. Deux ou trois jours après elle rentre à Lyon nous laissant aux soins de la cuisinière (peut-être Eugénie). Qu’est-il arrivé ? Nous ne nous en soucions pas.
Après la fin de la guerre, j’apprends les conditions de l’arrestation de notre père par la Gestapo. C’était par un matin de Juin, il travaillait dans son bureau lorsque trois hommes y pénètrent : un Allemand de la Gestapo accompagné de deux miliciens. Ils lui demandent d’aller chercher deux ouvriers dans les ateliers et ils donnent leurs noms sans autres explications. Il s’agissait d’anciens syndicalistes communistes qui n’avaient plus de responsabilités syndicales depuis que les syndicats avaient été dissouts par les Allemands à partir de l’invasion de la zone libre en 1942.
Notre père rencontre les deux ouvriers et leur dit : la Gestapo vous recherche et surtout cachez-vous, ne rentrez pas chez vos femmes ; j’ai trouvé curieuse cette allusion aux femmes parce que j’aurais trouvé plus courant : ne rentrez pas chez vous et c’est donc un détail que je n’ai pas oublié.
Ainsi que notre père l’avait prévu, les agents de la Gestapo se rendent aux domiciles des anciens syndicalistes communistes et les arrêtent. On ne sait pas ce qu’ils ont avoué mais très probablement ont-ils rapporté ce que notre père leur a dit. Les agents de la Gestapo retournent à la Manufacture Lyonnaise de Caoutchouc (M. L. C.) arrêtent notre père et le conduisent à l’Ecole de Santé Militaire, avenue Berthelot. C’est là que toutes les personnes arrêtées sont interrogées et le plus souvent torturées.
Il faut préciser le contexte : le débarquement allié a lieu le 6 Juin et de Gaulle a appelé les Forces de l’Intérieur à agir contre l’envahisseur ; la situation est devenue critique pour les Allemands en raison essentiellement des sabotages des trains. Je me souviens avoir vu CABURET, jardinier de Tournin, partir chaque soir avec son fusil de chasse à l’épaule pour garder la voie ferrée entre le passage à niveau et la gare ; bien sûr, il ne pouvait pas faire grand-chose mais en cas de sabotage, il aurait été fusillé ; durant les mois de Juin et Juillet 1944, les Allemands avaient instauré la terreur (Oradour). Dans ce contexte, les Allemands arrêtent et fusillent toutes personnes suspectes ; c’est le cas des communistes et en particulier des anciens syndicalistes.
A l’Ecole de Santé, la Gestapo est débordée par le nombre d’arrestations ; notre père n’est pas interrogé mais aussitôt enfermé avec une trentaine de personnes dans un local à ce point exigu qu’il n’y a pas de place pour s’asseoir. Notre père a le sens du commandement, rappelons qu’il a été vraiment heureux pendant la Drôle de guerre à Chamonix, lieutenant de chasseurs Alpins (le 107ème bataillon) et encadré par le meilleur des guides dont il est devenu ami (Edmond CHARLET). Il demande aux détenus de se serrer afin de laisser une place libre ; ainsi, une dizaine de personnes peuvent s’asseoir pendant vingt minutes ; notre père veille à un roulement équitable de vingt minutes assis par heure. Certains détenus s’effondrent moralement et racontent les raisons de leur arrestation ; notre père use de toute son autorité pour les réduire au silence ; en effet, certains détenus deviennent indicateurs de la Gestapo afin de se sauver. La détention dans le local durera 36 heures ; on imagine les conditions sanitaires, aucune alimentation et impossibilité de boire. La majorité des détenus est envoyée à Saint-Genis-Laval pour être exterminés ; pourquoi notre père y échappe-t-il ? Il est envoyé à la prison de Montluc. Il se peut que la Gestapo ait su que notre père avait été officier dans les Alpes ; les Allemands traitaient les officiers différemment, selon Georges FINAZ qui a été prisonnier.
Pourquoi et comment notre père a-t-il été libéré ? Il le doit à l’intervention courageuse de son beau-frère, notre oncle Jean.
Celui-ci se rend à la direction de la Gestapo, place Bellecour (immeuble à l’angle de la rue Alphonse Fochier et de la place Bellecour) et demande à voir un haut gradé (peut-être BARBIE, mais Dominique m’a dit qu’il n’était pas à Lyon ; ce même BARBIE reconnu coupable des nombreuses exécutions à Saint-Genis-Laval) ; quoiqu’il en soit, BARBIE ou un autre le reçoit civilement.
Jean COURBIER explique qu’il est le patron de notre père et que celui-ci dirige l’usine M. L. C à Villeurbanne ; il ajoute ces paroles que j’ai bien mémorisées : Vous, les Allemands aimez l’ordre et la discipline ; Monsieur FINAZ est le seul responsable des programmes de fabrication ; si vous ne le libérez pas, l’usine s’arrête. C’était du bluff : Monsieur RUEFF, directeur technique avait cette responsabilité et non pas notre père ; c’était risqué parce que la Gestapo aurait pu le savoir ; oncle Jean quitte la Gestapo sans résultat ; cependant, notre père est libéré du fort Montluc. Selon Dominique, il aurait été emmené en camion, le camion se serait arrêté et un Allemand aurait crié FINAZ, descendez.
Je ne puis confirmer cette version mais elle me paraît étrange car pourquoi notre père était-il dans ce camion ? Notre mère apprend la nouvelle et rentre à Lyon en train ; elle trouve notre père en mauvais état, mais à cette époque, il était capable de résister à toutes difficultés.
En épilogue, il convient de préciser un climat insurrectionnel dans les usines ; après la Libération, les communistes espéraient prendre le pouvoir et se substituer aux directions. A la M. L. C. il y avait un meneur redoutable, Monsieur AEMAND, qui organisait grèves sur grèves et souvent avec violences. Le portail de l’usine était fermé et dans la rue du Quatre Août le personnel se déchaînait avec haine contre la direction. Courageusement notre père sortit dans la rue pour calmer la foule et c’est alors qu’il fût plaqué contre le portail avec une violence inouïe.
Je pense que notre père a autant souffert des violences de son personnel que de sa détention par la Gestapo. Je pense que ces agressions ont dégradé sa santé ce qui est à l’origine de ses dépressions successives qui n’ont fait que s’aggraver. Tâchons de restituer sa mémoire.
(Source : Fichier Geneanet de Franck Piaton).



                     


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